Message de S.E. Nkurunziza Pierre sur la situation qui prévaut au Burundi , à l’occasion du 4ème sommet ordinaire de la conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Excellences, Mesdames, Messieurs,
1. En cette occasion spéciale pour la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs, qu’il me soit permis de vous briefer sur la situation qui prévaut dans mon pays, le Burundi.
2. En l’an 2010, le Burundi a organisé des élections paisibles et transparentes. Des institutions démocratiquement élues ont ainsi succédé pour la première fois dans l’histoire du Burundi, à d’autres également élues, celles de 2005, qui avaient terminé en paix leur mandat.
3. C’est un grand honneur pour notre pays puisque tout au long de son histoire et surtout depuis l’indépendance, le Burundi a été le théâtre de troubles cycliques qui ont endeuillé son peuple, déstabilisant ses institutions issues des urnes. C’est donc une page tournée.
4. A l’heure actuelle, le Burundi a tiré une grande leçon de son histoire. A cet effet, le Gouvernement burundais est en effet persuadé de la nécessité de la réconciliation du peuple en vue d’une paix durable et définitive ainsi qu’une démarche de dialogue inclusif.
5. Un tel dialogue inclusif a facilité la mise en place du forum des partis politiques pour un dialogue permanent, de l’Institution de l’Ombudsman, de la commission Indépendante des Droits de l’Homme, des politiques populaires et des lois reflétant la volonté nationale.
6. Notre objectif est que le Burundi soit gouverné selon une ligne politique qui émane du peuple lui-même, de tous les secteurs de la vie sans distinction aucune, qu’elle soit fondée sur les régions, les croyances, le genre ou autres sensibilités politiques ou spirituelles.
7. En ce qui est de la réconciliation du peuple burundais, Nous travaillons d’arrache pied pour que tout le nécessaire soit disponible avant la fin de cette année, afin que la Commission Vérité Réconciliation soit mise en place au début de l’année 2012.
Excellences, Mesdames, Messieurs,
8. Un autre fait important est la confiance que le monde a manifestée envers le Burundi grâce à son pas de géant en matière de paix et de sécurité. Le Burundi est depuis deux ans, membre du Conseil du Comité de Paix et de Sécurité de l’Union Africaine et en a assuré la présidence pour le mois d’Août dernier.
9. Fort de cette confiance et de sa situation sécuritaire encourageante, le Burundi a pris l’initiative de contribuer à soulager la misère des populations en détresse comme nous l’étions hier. Des bataillons sont déployés en Somalie et au Soudan, des policiers au Tchad et en République Centre Africaine ; signe éloquent que la paix est devenue une réalité au Burundi.
10. Nous déplorons hélas le comportement de certains politiciens, de certains média et d’une partie de la Société Civile qui ne s’intéressent qu’aux quelques incidents d’insécurité dus essentiellement au banditisme armé, aux conflits fonciers, aux règlements de compte et à d’autres mauvais mobiles pour noircir et ternir gratuitement l’image du Burundi.
11. Toutefois, que personne ne se leurre. Suite à une réinsertion socio-économique non très bien réussie des ex-combattants, à la survivance des comportements de guerre et de régimes de transition, à une paupérisation momentanée de la population due à la baisse de la production agropastorale subséquente des aléas climatiques, à la montée des prix conséquente de cette situation et des cours mondiaux du pétrole surtout, des individus encore armés ou qui s’arment, composés en grande partie des ratés de la société, se livrent encore à des actes criminels, de banditisme et de terrorisme.
12. Objectivement parlant, il n’y a plus de raison politique pour justifier la violence au Burundi. Les institutions en place sont légales et légitimes, elles ont le devoir de protéger la population, garantir la stabilité du pays et promouvoir le développement. Le peuple burundais, seul décideur et maître de son destin, en collaboration avec les Forces de Défense et de Sécurité, l’administration et les corps de justice les ont défiés.
13. Nous constatons malheureusement la complicité des forces négatives qui font des mouvements transfrontaliers et qui parfois perpètrent leurs forfaits conjointement. Nous voudrions saisir cette opportunité pour réitérer notre souci d’une collaboration beaucoup plus étroite entre les Etats pour endiguer ce fléau.
14. Nous nous réjouissons que le peuple burundais soit aujourd’hui animé d’une même volonté manifeste de consolider la paix et la démocratie chèrement retrouvées. Toutes les forces vives de la nation burundaise sont engagées à la reconstruction nationale et à la relance de l’économie nationale en vue d’un avenir meilleur et d’un développement durable pour notre pays.
15. Nous avons la ferme conviction que grâce à notre détermination et à notre volonté, à celles de tout le peuple burundais, avec l’appui de nos partenaires et de tous les amis du Burundi, que tous les défis auxquels nous devons faire face seront surmontés.
16. Nous ne pouvons pas clore notre propos, sans lancer un appel aux investisseurs. Grâce à la paix recouvrée, le Burundi est actuellement l’un des pays de la Sous-région où il faut investir. Ils auront ainsi apporté leur pierre à la consolidation de la paix.
17. Nous voudrions mettre fin a ce bref propos, en exprimant notre sincère gratitude à tout un chacun ayant contribué de près ou de loin à la paix au Burundi. Nous remercions plus particulièrement les pays de la Sous-région pour leur implication continue à assoir une paix durable au Burundi.
Vive la Coopération Internationale
Que Dieu vous bénisse
Je vous remercie.