M. Pierrre Claver Mbonimpa, président de l’Association pour la protection des personnes détenues et des droits humains (APRODH) qui est un ancien policier sous la dictature burundaise des Bahima (Micombero-Bagaza-Buyoya ) qui a fait près de 2.5 millions de victimes Bahutu Barundi – comprenant les Batutsi et les Baganwa – en 40 ans, annonce qu’ il y a eu 300 éxécutions extrajudiciaires au Burundi.Or la BNUB (Bureau des Nations Unis -ONU- au Burundi ) parle de 57 exécutions extrajudiciaires qui ont été commises au Burundi (selon l’émissaire de l’ONU Mme Karin Landgren en place dans le pays). Alors que cache ce jeu de chiffre ? La rédaction d’AGnews inquiète de ce phénomène des exécutions extrajudiciaires a voulu savoir si il s’agit d’une situation réelle…
M.Marc Rushishikara, spécialiste des questions de sécurité (notamment burundaise) et politologue, pour AGnews, parle d’un phénomène qui provient de plus en plus d’une frustration naissante auprès des forces de l’ordre, notamment au sein de la police nationale burundaise (PNB).
Comme le dit un policier burundais, qui recourt à l’anonymat pour notre réflexion :” Le problème vient à cause des médias. Aujourd’hui, lorsque l’on arrête un voleur en flagrant délit qui a commis un vol et en plus a tué un citoyen en blessant un policier, quelques jours après on apprend des médias privés burundais ( RPA, ISANGANIRO, BONESHA, Radio Télé Renaissance …) que ce criminel est un membre d’un parti d’opposition MSD, FNL ou UPD qui est victime d’un anarchement des forces de sécurité burundaise… Autrefois au Burundi, quand un voleur ou criminel tué, la population de la localité s’occupait de la personne et justice était rendue”.
Pour M.Marc Rushishikara : “le fait que la – société civile dite Uprona – , car proche de l’ancien régime de la dictature des Bahima burundais qui a fait près de 2.5 Millions de victimes bahutu barundi (compris Batutsi et Baganwa) en 40 ans, mette toute sa machine argumentaire pour soutenir ce genre de situation est entrain de créer ce genre de frustration… La crainte semble être les dérapages de certains policiers qui préfèrent eux-mêmes – rendre leur justice -. Cette situation est inacceptable dans un état de droit. Le Bureau des Nations Unis au Burundi (BNUB), et les officiels Allemands, notamment, pensent qu’il faut plus intervenir à la formation des policiers pour qu’ils arrivent à gérer psychologiquement ce genre d’injustice provoqué par un système judiciaire burundais en situation conflictuelle interne.
La police nationale burundaise (PNB) devrait s’adjoindre à ses services des avocats et des magistrats de renom, réputés dans leur profession, pour affronter des avocats chevronnés et convaincus ( souvent des enfants des leaders de la dictature des Bahima qui sont encore au controle des syndicats des avocats ou de la magislature qui, aujourd’hui, sont devenus de véritables défenseurs de la démocratie. Un paradoxe ! ). Au delà de leur moralité déterminée, ces avocats disposent d’une fortune acquise pendant la dictature ou ils sont très bien financés par des organisations “occultes”. Ce sont des organisations comme la ligue ITEKA, APRODH, OLUCOME ou autres (liens politiques). Ces organisations des droits de l’Homme ou autres sont elles-mêmes financés généreusement par des lobbies politiques nationaux (par l’intermédiaire de fondations ou autres ) ou étrangés (européens et américains)”.
Le policier burundais reprend : “Depuis que la peine de mort a été commuée par le Régime Nkurunziza (nom du président du Burundi actuel) en une condamnation à perpétuité, cela a amplifié le phénomène… On entend quand on arrête un brigand mafieux, connu de tous, dire je te reconnais toi le policier. Demain Pierre claver de l’APRODH va m’aider et je vais sortir de prison. Ce genre de situations font réfléchir le policier car ils nous mettent en danger de mort, pour nous et notre famille. Certains policiers passent dès lors à l’acte. Ce qui est une décision personnelle du policier et surtout rebelle à la justice burundaise qu’il se doit de servir. Là c’est vrai, une formation peut aider …”
M. Rushishikara pense que ” lorsque les criminels deviennent les anges au nom de la démocratie. Comme, actuellement, pour le procès de Gatumba, où certains souhaiteraient affranchir les assassins emprisonnés et accuser au contraire les forces de l’ordre burundaise du crime de massacre … Il y a un danger du type de ce qu’a connu l’Italie dans sa guerre contre la mafia : -la fameuse Camora-.
Au départ, l’Etat italien disposait de petits avocats face aux mafieux (souvant pris en flagrant délit de crimes) avec leurs avocats de très grandes réputations (très chères), souvent ils étaient mis en liberté pour des erreurs de procédures judiciaires. Par la suite, les mafieux terminaient leur boulot. C’est à dire que le policier qui l’avait incriminé était assassiné ainsi que toute sa famille. Finalement, l’Etat Italien a du changer de comportement et de méthode pour combattre ce type de phénomènes terroristes.
Au Burundi, on a un état pauvre en resource financière et qui sort d’une longue guerre civile qui a permis de se défaire d‘une des dictatures les plus sanglantes du 20 ème siècle. La jeune autorité burundaise n’a pas encore créée ses réseaux de réels partenaires – amis – . Cet Etat du Burundi, pauvre financièrement, fait face à des corporations d’organisations de droits de l’Homme (ITEKA, APRODH, LDGL …), d’avocats (Syndicat des magistrats du Burundi (Symabu), …) et de journalistes (OPB, AJB, …), liées à cette ancienne dictature féroce, qui eux-mêmes ont le soutien indéfectible de certains paternaires qui ont soutenu la Dictature et qui mettent leurs ONGs (FIDH, HRW,RSF ) et leurs multinationales (AFP,RFI, France 24, TV5, Xhinua, BBC, Reuter …) à leur disposition par – signe de solidarité – … (L’exemple du reportage de la journaliste belgo-rwandaise de France 24 qui révèle une nouvelle rébellion burundaise opérant à partir du territoire congolais. Elle nuit à l’image du Burundi au nom d’une solidarité négative ).
Le jour du jugement d’une affaire de crime au Burundi, à cause de cette différence de rapport de force (relationel, financier et structurel), le criminel devient l’-assassin présumé- et par la suite – une victime des forces de l’ordre burundaise ou de l’Etat autoritaire burundais. On entend beaucoup de chose de ce genre- là.
Grace à cet apport de la – société civile Uprona – qui a mis à disposition tout son réseau, que l’on vient de citer plus haut , à l’opposition -extraparlementaire- ADC Ikibiri, chaque criminel devient – opposant politique -. Les petits policiers ou agents burundais sont de plus en plus victimes -psychologiquement et physiquement – de cet ouragan politico-médiatico-juridique qui de plus en plus les pointent du doigts en les rendant eux comme criminels “.
Le policier burundais termine : ” Le Bnub dit qu’il y a des cas isolés d’exécutions extrajudicaires. Mais toutefois, la police burundaise en générale arrive à tenir face à cette situation injuste. C’est aux politiciens de jouer est régler ce problème complexe.”
DAM, AGnews, le 11 décembre 2011.