M.Koen Vervaeke (UE)Le chef de l’Etat burundais, S.E. Pierre Nkurunziza s’est entretenu avec le coordinateur de l’Union Européenne dans la région des grands lacs, M. Koen Vervaeke. Les deux personnalités ont évoqué notamment la question de sécurité et de la gouvernance … En coulisse, on pouvait entendre que  les autorités burundaises dénonçaient le manque de fermeté de l’Union Européenne dans les Grands Lacs, et en particulier au Burundi. M. Amani Mokassa, expert congolais de relation internationale, parle d'”Un comportement qui pousse les perdants des élections de 2010, non fair-play,  à recourir à la violence, et à des actes de nature terroriste, comme à Gatumba en septembre dernier”. M. Mokassa  se dit inquiet du message pour les élections en RDC prévues lundi prochain.
M.Amani Mokassa, Congolais et politoloque, connaissant bien le Burundi, analyse les relations internationales entre le Burundi et la RDC depuis quelques années. Il a souhaité commenter la rencontre de  M. Koen Vervaeke et les autorités burundaises. Pour ce dernier, il ne fait aucun doute des pays de l’Union Européenne veulent un changement politique à Bujumbura.

La Côte d’Ivoire et le Burundi, deux poids deux mesures.
Pour M. Amani Mokassa : ” En Côte d’Ivoire, lorsque Gbagbo a perdu les élections démocratiques à la faveur de Ouatara. La Communauté Internationale (ONU), ensemble avec la France, on réagit pour faire respecter le verdict des urnes.
Au Burundi, en 2010, il y a eu un scrutin avec des élections démocratiques qui a donné le CNDD/FDD vainqueur. Les Nations Unis, l’UE (Union Européenne), les USA et l’UA (Union Africaine) ont tous salué le bon déroulement de ces élections. Mais contrairement à la Côte d’Ivoire, un acteur semble ne pas vouloir faire accepter le verdict des urnes, d’élections dont il a été le principal donateur financié. Il s’agit de l’Union Européenne. Son manque de fermeté envers les perdants des élections de 2010  a  déjà causé pas mal de victimes au Burundi. Le gouvernement du Burundi ne comprend pas pourquoi  la Belgique et la France surtout, continuent à encourager des politiciens burundais non fairplay. La Suisse,elle, a été plus que explicite, en refusant de jouer le jeu des perdants des élections de 2010 qui surfent actuellement sur l’instabilité que pourrait causer les élections en RDC Congo dans la région. Ces derniers parlent de lever une rebellion au Burundi. Bref, les autorités burundaises sont depuis fin 2010 à nos jours sur le pied de guerre en attendant que les élections congolaises aient lieu sans encombre et pour que la région enfin respire à nouveau “.
“Attitude pyromane de l’UE ?”
Toujours selon M. Bokassa : ” Par la suite, il est facile de dire  qu’on se montre inquiet de cas « d’assassinat et exécutions extrajudiciaires ». Pire encore, ce sont les radio privés  burundaises financées par  des pays de l’UE qui véhiculent l’idéologie – des perdants non fairplay – des élections démocratiques  de 2010 , en poussant des jeunes à passer à l’acte dans des actions terroristes. A cause de l’attitude “pyromane” de certains des points de vue “assez mou et non ferme”  tel que ceux  de l’amb. Stephane De Loecker, représentant l’UE au Burundi, de nombreux jeunes burundais succombent.  Le gouvernement du Burundi décide de passer à l’action pour sanctionner le travail néfaste de certaines radio et associations  …  M. De Loecker dit: « Le comportement du gouvernement à l’égard de la société civile, des médias et certaines organisations internationales est très inquiétant. ».  Il faut rappeler, et cela à l’ honneur de  l’amb. De Loecker, que  fin mars 2011,  l’Amb. Stéphane De Loecker (délégué de l’UE au Burundi), après une discussion approfondie avec le Vice Président  du Burundi Térence Sinunguruza (UPRONA ) -un proche de l’ancien dictateur Buyoya-,  l’Amb.Stéphane De Loecker  relance politiquement l’ADC Ikibiri, en disant : «Nous avons discuté en profondeur de la situation politique actuelle au Burundi et nous avons fait le point sur les efforts à faire pour relancer le dialogue entre toutes les forces politiques du pays”.  Le tort n’est pas seulement à l’UE. On peut dire seulement qu’il  y a des gens (des proches de l’ancien dictateur Buyoya)  au pouvoir qui pousse en coulisse le Burundi vers des négociations de pouvoir du type Arusha qui remettraient en cause le parcours actuel de la démocratie burundaise qui reste exemplaire en Afrique. “
Des aides sucpects à la CNIDH (Commission des internationales des Droits de l’Homme du Burundi).
M. Bokassa ajoute: “Pourquoi les Pays Bas et la France,  des pays qui se montrent assez conciliant avec l’ADC Ikibiri (les non fairplay des élections de 2010), comme par hazard cette semaine ils décident, par  – des moyens bizarres -, car en direct avec le CNIDH,  de financer cette instance neutre des institutions burundaises qui vient d’être mise en place ? Dans la CNIDH se trouve des gens, membres influents,proches du dictateur Buyoya, qui souhaitent faire tomber des personnalités solides de la sécurité burundaise… Avec comme ambition finale de les traîner, sous des mandats internationaux, comme des cours  internationaux (Cfr. la CPI). Finalement, l’Union Européenne semble avoir fait son choix par rapport au régime en place. Petite anecdocte, lorsque l’ancien dictateur Buyoya (qui a causé la mort à plus d’un demi millions de Bahutu Burundais sous son règne) séjourne en Belgique (capital de l’UE), sa proximité avec le milieu des libéraux est connu de tous, – notamment des Michel -… “
M. Amani Bokassa termine avec ces propos : “A la fin de son séjour,  M. Koen Vervaeke, en charge de la région des Grands Lacs à l’Union Européenne, a évoqué ses entretients avec le chef de l’Etat, plusieurs hautes autorités ainsi qu’une délégation de l’opposition non représentée au parlement (les non fairplay des élections de 2010). L’Union Européenne  entend faire tout ce qui est possible pour mettre sur une -table de dialogue- tous les protagonistes politiques du pays. Ce message est trop mou. Il encourage les perdants des élections de 2010 à prendre les armes pour être entendu lors de la table de discussion que l’EU souhaite organiser.  On ne joue pas avec la vie des jeunes barundi et du jeune régime en place !  L’UE devrait expliquer son projet pour le Burundi et stoper à l’image de la Suisse, en étant très ferme en lieu égard au verdict des urnes de 2010. Le climat s’apaisserait très vite.  Cela permettrait aussi au cas où les élections, chez  moi en RDC, se termine par une victoire de S.E. KABILA, les perdants ne commencent eux aussi à vouloir monter une rebellion contre la RDC  en s’alliant aux FDLR et autres goupes de la région. Bref, les autorités burundaises doivent  être déçus de leur relation -politique-  du moment avec l’UE. Je semble un peu trop pessimiste. Il y a toutefois à dire que l’Allemagne,seul, est très engagé au côté des Barundi dans un travail en profondeur pour restructurer l’environnement socio-économique du Burundi. Tout n’est pas noir à l’Union Européenne … “
Le coordonnateur de l’Union Européenne,M.Koen Vervaeke, a félicité le Burundi pour sa participation à l’Amisom, la Force de l’Union Africaine de maintien de la paix en Somalie.
DAM, NY, AGnews, le 25 novembre 2011.
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