Les 15 membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies viennent de prolonger le mandat du BNUB (Bureau des Nations Unis au Burundi) jusqu’au 15 février 2014 par la résolution 2090 (2013) adoptée à l’unanimité mercredi matin à New York. Pourtant au Burundi, les Barundi (à majorité) pensent que la présence de la BNUB doit cesser …
Selon les Barundi, le BNUB est une institution qui coûte chère pour rien. L’argent du BNUB devrait aujourd’hui aider à développer le pays.
Le Conseil de Sécurité a demandé au BNUB de « s’employer prioritairement à appuyer le Gouvernement burundais pour promouvoir et faciliter le dialogue entre les acteurs nationaux et appuyer les mécanismes destinés à assurer une large participation à la vie politique ». Le Conseil de Sécurité a donné pour mission nouvelle au BNUB « d’aider à l’instauration d’un climat propice de liberté et d’ouverture en prévision des élections de 2015 ».
Le gouvernement du Burundi, lui, aurait préféré que la mission du BNUB se limite à l’exécution des stratégies et programmes de développement du Burundi. Cet empiètement sur la vie politique burundaise est très mal perçu …Il s’agit d’un pas en arrière ou d’une défaite diplomatique pour le Burundi.
Ce qui dérange à Bujumbura, c’est l'”orientation politique” que donne le Conseil de Sécurité au BNUB.
Au Burundi, on y voit clairement la main de la “France”. Pour les novices en politique burundaise, la France a historiquement appuyée la fin de la Monarchie millénaire du Burundi en 1966.
La France a soutenu la mise en place de la Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya) qui, pendant plus de 40 ans (1966 à 2005), a fait plus de 4.5 Millions de victimes Barundi (des Bahutu dont des Batutsi et des Baganwa). Par exemple, dans l’actuel conflit malien, la France a poussé que l’on nomme l’ancien dictateur burundais, Pierre BUYOYA (Homme de la FranceAfrique), comme un acteur incontournable pour les forces africaines de l’Union Africaine. Et puis en 2011 au Burundi, il y a eu des tentatives de destabilisation du régime burundais (en montant des rebellions) où la main française était évoquée (l’affaire de la journaliste Pauline Simonet de France 24, ou du journaliste terroriste Hassan Ruvakuki de RFI ). Les politiciens burundais qui étaient derrière ces rebellions s’éjournaient tous en France.
Selon le Conseil de Sécurité, le BNUB devra réintégrer ces politiciens burundais (responsables d’un nombre de morts civiles au Burundi et en RDC, et surtout décriés par des rapports de l’ONU comme des acteurs -forces négatives- ou vendeurs d’armes dans la Région ) pour les enjeux des élections de 2015 au Burundi. Le BNUB va les aider à rentrer au Burundi.
La France (et ses agents du BNUB), pour faire pression sur le Burundi, a mis en place une clause, dans la nouvelle résolution pour le prolongement de la mission du BNUB, où l’on évoque des exécutions extraordinaires, des assassinats politiquement motivés, des absences des libertés publiques, et où l’on évoque la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) etc. Le diplomate burundais aux Nations Unis, S.E. Helmenegilde Niyonzima,n’en revient toujours pas …
La Rue burundaise dit que : ” Après cette résolution, le BNUB devient le bras armée de la France et ses alliés dans leurs ambitions burundaises ou de déstabilisation du Burundi qui lui tente de se développer. Ainsi, le BNUB doit partir c’est d’abord une question d'”Indépendance retrouvée !”.
DAM, NY, AGNEWS, le 14 février 2013