A Bujumbura, ce samedi 26 juillet 2014, M. JM-Vianney Hashazinyange, porte-parole du Forces Nationales de Libération (FNL), la formation politique leader de l’opposition burundaise, 2ème force politique au Burundi après le CNDD-FDD, a confirmé que son parti alignera son candidat challenger à la présidence de la République burundaise en 2015.
Ainsi, il met un terme aux désirs qu’avait la coalition ADC Ikibiri ( un ensemble de partis politiques burundais poussés par le MSD de M. Alexis Sinduhije et le Frodebu de M. Léonce Ngendakumana ) qui comptait sur cette formation politique pour la pousser à avoir beaucoup de voix aux prochains scrutins de 2015.
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Au Burundi, la fièvre des élections démocratiques de 2015 a déjà commencé. Le multipartisme burundais commence vraiment à prendre son sens… Malheureusement, dans certains partis, on lutte à mort pour se positionner. Certains vont jusqu’à même assassiner dans le camps de leurs concurrents au sein de leur propre parti. Au FNL, le leadership à l’approche des scrutins de 2015 appartient à M. Jacques Bigirimana, ce que conteste l’ancien leader, M. Agathon Rwasa, qui a été désavoué par les militants qui lui reproche d’être un piètre politique et de manquer de finesse. Certains disent même que M. Rwasa ne comprend rien à la politique. Pour cause, en 2010, aux Communales, le FNL est sorti 2ème parti nationale au niveau des urnes. Ce qui garantissait un nombre considérable de postes au sein des institutions burundaises si son score se confirmait aux législatives et à la Présidence. Malheureusement pour les militants, M. Rwasa a préféré suivre M. Alexis Sinduhije (MSD) et l’ancien Président Ndayizeye (FRODEBU) dans leur création en pleine élection de l’ADC Ikibiri … De nombreux jeunes, parmi les militants de cette coalition, allaient commencer, en plein processus électoral, à lancer des grenades dans les grandes villes burundaises, terrorisant la population et espérant faire stopper les scrutins et imposer à nouveau des négociations de partage de pouvoir – style Arusha- défiant toute idée de démocratie ou de recours à la volonté populaire. Et le FNL, comme ses partenaires ADC Ikibiri, s’était retiré des élections criant à la fraude massive sans jamais arriver à la démontrer aux nombreux observateurs internationaux qui étaient présents au Burundi. Ainsi, l’UPRONA, qui s’était aussi fait un temps membres des protestataires de l’ADC Ikibiri, a profité du mauvais calcul politique du FNL pour lui gravir les places dans les institutions burundaises qui lui étaient destinées. De 2010 à 2013, les militants du FNL ont été embarqués dans des aventures hasardeuses où nombreux parmi ces derniers sont morts. Beaucoup sont restés aux chômages pendant que les militants de l’UPRONA étaient aux affaires et “bouffés”. C’est cette erreur politique que les militants du FNL ne pardonneront pas de sitôt à M. Rwasa Agathon…
En 2013, grâce à la promulgation en novembre 2012 de la loi portant statut de l’opposition politique au Burundi, votée par la coalition gouvernementale, le Président du FNL a pu être désigné, chef de file de l’opposition au Burundi. Cela a permis alors à certains militants du FNL à mettre “un peu d’épinard dans leurs assiettes” ( de gagner un peu leur vie). A cette période, M. Rwasa n’était plus au Burundi car, depuis juillet 2010, il avait repris le chemin de la rébellion ou des armes contre son pays.
Dans le paysage burundais, le FNL est la 2ème force politique, après le CNDD-FDD. Il a totalisé un poids électoral [Pe] de 16,4% (voir élections démocratiques de 2010) contre 64% pour le CNDD-FDD. A un an des prochains scrutins, le FNL pêche par sa structure fragile au niveau de sa représentation à l’échelle nationale et par le fait qu’il n’a rien fait de concret pour la population burundaise pendant ces 4 dernières années. Ces réalités risquent de lui faire perdre de nombreuses plumes aux élections de 2015 …
DAM, NY, AGNEWS, le 28 juillet 2014