Les tensions géopolitiques en RDC exacerbées par le soutien des USA au Rwanda et les défis de la paix régionale. Les Wazalendo et l’armée burundaise, alliés des FARDC, résistent aux attaques du M23 et rétablissent l’ordre dans le Kivu.
Luanda (Angola), 24/11/2024 – Lors de la 18e session ordinaire du Comité interministériel régional, la République Démocratique du Congo (RDC) tente, à travers des négociations menées par l’Angola poussé par les États-Unis, de faire pression pour chasser le Rwanda, via le groupe M23, du territoire congolais. Ce conflit géopolitique repose sur une diplomatie congolaise visant à convaincre les États-Unis de ne plus soutenir le président rwandais Kagame, leur principal allié dans la région depuis les années 1980 et 1990. Cependant, cette tentative semble difficile à réaliser.
La situation sécuritaire dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, sous état de siège depuis trois ans, est préoccupante. À l’est de la RDC, de nombreux Congolais vivent dans des camps de déplacés, comme à Mugunga, Bushagara et Kanyarushinga, en raison de la guerre exacerbée par les intérêts géopolitiques des États-Unis, qui utilisent le Rwanda (par le biais du M23/RDF). Ce conflit fait partie d’une dynamique plus large, marquée par la montée en puissance de la Chine et des BRICS+ dans le contexte du nouveau monde multipolaire en cours.
Dans ce cadre, les États-Unis ont facilité un cessez-le-feu entre la RDC et le Rwanda à travers des pourparlers à Luanda (Angola), ce qui a permis au Rwanda et à ses alliés de regagner en force et d’adopter de nouvelles stratégies. Ainsi, le M23/RDF continue de violer le cessez-le-feu, se réorganisant à Rutshuru, Kalembe, etc.
Le Rwanda, à travers le M23/RDF, exploite les régions riches en minerais comme Rubaya, Bunagana et Walikale, ainsi que les terres agricoles. Bien que le M23/RDF ne se dirige plus vers Goma, les territoires qu’il contrôle lui permettent d’exploiter les ressources locales en toute tranquillité, avec l’argent provenant des minerais utilisé pour financer l’achat d’armes.
L’honorable Shabani Lukoo, sénateur du Nord-Kivu et responsable de la sécurité territoriale à Lumumbashi, dénonce les actes d’épuration ethnique et la transplantation forcée de populations étrangères (cf. les immigrés chassés de Libye, d’Angleterre, etc.) à Rutshuru et Masisi. Il estime à sept millions le nombre de déplacés internes en raison des actions militaires rwandaises.
À Kalembe, l’impact de cette situation est particulièrement sévère, car les habitants vivent dans une constante peur, certains étant contraints de fuir. Cependant, les FARDC, soutenues par les Wazalendo (les forces patriotiques locales) et les alliés du Burundi, luttent contre cette agression rwandaise et offrent une protection accrue aux populations déplacées. Grâce à leur connaissance du terrain, les Wazalendo ont pu repousser le M23/RDF de certaines zones, notamment à Walikale, permettant aux habitants de retourner chez eux.
Au Sud-Kivu, à Minembwe, le 23 novembre 2024, l’armée burundaise (FDNB), présente en RDC en tant que force loyaliste, a fermement rejeté les accusations mensongères de Twirwaneho, un groupe d’autodéfense banyamulenge soutenu par le Rwanda, qui accuse les militaires burundais d’ingérence dans les conflits interethniques locaux. Bien que le Rwanda tente d’ouvrir un nouveau front dans cette région, il semble difficile de percer les lignes de défense établies par les forces congolaises et leurs alliés.
DAM, NY, AGNEWS, http://burundi-agnews.org, Dimanche 24 novembre 2024 | Photo : PHIL KAYINGA