Au Burundi, il existe un déséquilibre inquiétant au niveau du rapport de force médiatique. 90% des médias burundais sont détenus par l’ancienne élite de la Dictature des Bahima burundais et leurs enfants. Les Bahima burundais se sont 5 à 6 % de la population du Burundi. Le problème, c’est que ce monopole est utilisé dangereusement et coûte très cher à l’Etat du Burundi, en termes diplomatique et économique. Ce monopole médiatique est utilisé pour ternir l’image du Burundi au niveau national et internationale. Il ne sert nullement à accompagner la politique de développement du pays ou à aider les Burundais à se réconcilier. Le Bahutu Barundi (90% de la population du Burundi) à chaque fois qu’ils écoutent ces médias “ils savent que ce sont les autres qui parlent” … C’est de ce mal aussi que ces premières assises des médias devraient pendant ces 2 jours mettre au centre des débats.
A Gitega (au centre du Burundi),depuis ce lundi 5 mai 2014 jusqu’au mercredi 7 mai 2014, le ministre de l’information du Burundi avec l’Association burundaise des radiodiffuseurs (ABR) en partenariat avec le Bureau de coopération suisse au Burundi, organise les premières – Assises des médias -.
Le Ministre de l’information du Burundi, M. Tharcisse Nkezabahizi, dans son discours d’ouverture a insisté sur la responsabilité des médias envers le public, comme 4ème pouvoir.
Au cours de ces assises, auxquelles participent de nombreux acteurs de la société civile burundaise et des partenaires internationaux, des thèmes sont en ce moment débattus comme : les médias et leurs publics : quelle synergie ? les missions des médias burundais ; médias et autorités publiques ; quels modèles économiques des médias ; le futur numérique des médias : périls et espoirs.
Ces assises des médias sont le prolongement de la sortie d’un audit des médias Burundais, réalisé par les représentants des médias à partir des thématiques diversifiés comme le contenu des médias, la formation, l’environnement légal et l’usage des TIC. Ces assises se sont donnés comme promesse de recueillir les avis de “tous” pour espérer arriver à un bon fonctionnement des médias burundais. Elles aideront à réfléchir sur les voies et moyens à utiliser pour remplir au mieux la mission de service public.
L’année dernière en 2013 à Gitega, les assises de la Justice avaient révélé que 75% des hauts magistrats étaient des Bahima burundais contre 25% des Bahutu Barundi. Ce qui était une anomalie car la Constitution du Burundi exigeait que 60% soit des Bahutu Barundi. Ces assises des Médias 2014 à Gitega doivent aussi tenir leurs promesses et expliquer comment le public -les Bahutu Barundi- pourront eux aussi devenir – des acteurs de média – afin qu’ils puissent eux aussi se reconnaitre dans le paysage médiatique du Burundi.
Le Burundi est sorti en novembre 2003 de près de 40 ans de règne d’une des Dictatures qui aura été parmi les plus criminelles du 20ème siècle : La Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) et leur 4,5 Millions de victimes Bahutu Barundi dont le Génocide – Régicide.
DAM, NY, AGNEWS, le 6 mai 2014