Depuis Bujumbura, ce mardi 26 août 2014, à l’occasion du 4 ème anniversaire de son investiture, le très populaire président africain du Burundi, S.E. Pierre Nkurunziza, a prononcé son discours bilan ( 2010 à 2014 ) à la nation :
Burundaises, Burundais, Amis du Burundi,
Nous commençons par rendre grâce à Dieu Tout Puissant, Lui qui guide toutes nos belles actions, faisant ainsi honneur à nous-mêmes et à notre pays. Qu’il soit loué.
2. Aujourd’hui, nous célébrons quatre ans qui viennent de s’écouler après que les Burundais se sont dotés des Institutions démocratiques issues des élections auxquelles les citoyens ont participé massivement en 2010 et qui se sont déroulées dans la paix et en toute transparence.
3. En effet, c’était le 26 Août 2010, lorsque Nous avons été investi à la Magistrature Suprême pour un mandat de cinq ans après être élu par les citoyens.
4. Nous souhaitons, à vous tous, Burundaises et Burundais, un très joyeux anniversaire. Célébrez-le en ayant à l’esprit que nous nous approchons des élections de l’année prochaine (2015) et en pensant déjà à bien vous y préparer, afin d’élire un candidat de votre choix, sans pression et sans contrainte.
5. Aujourd’hui donc, c’est une bonne occasion pour tout Burundais de se remémorer et de se représenter cet honneur d’élire lui-même ses dirigeants et de choisir, en toute liberté et dans la paix, le projet de société qui lui plaît.
Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,
6. Nous nous félicitons de ce que vous, le peuple Burundais, avez déjà fait un pas en avant : vous ne vous laissez plus émouvoir par des rumeurs et des affaires montées de toutes pièces qui s’observent chaque fois que l’on s’approche des élections. Vous avez montré à ceux qui veulent en tirer profit que vous les avez déjà démasqués. Mais aujourd’hui, nous pouvons nous tranquilliser en prenant pour preuve la façon dont les résultats de 2005 et 2010 ont été accueillis,après lesquelles la paix et la sécurité ont continué à régner dans le pays, malgré les actions de ceux qui avaient voulu semer la zizanie.
7. La paix et la sécurité, nous les vivons parce que le Gouvernement les a inscrites dans ses priorités. Nous remercions encore une fois les Forces de défense et de sécurité pour avoir pris les devants dans la compréhension et l’application du processus de paix, où les anciens belligérants se sont mis ensemble et ont formé de nouveaux corps de défense et de sécurité jouissant de la confiance de toutes les composantes sociales de notre pays, servant ainsi d’exemple pour les autres Burundais. Même le programme de Désarmement, Démobilisation et Réintégration de ceux qui n’ont pas pu réintégrer ces corps s’est très bien déroulé, à l’admiration de la Communauté internationale qui était venue nous appuyer. Ce fut sans commune mesure en comparaison avec les autres pays.
8. Nous remercions également tous les Burundais qui ont vite compris qu’il faut couper court avec les idéologies divisionnistes.
9. A voir où nous en sommes, rien ne pourrait nous empêcher d’apprécier l’étape déjà franchie, surtout que nous passons maîtres dans les actions d’enseigner et de restaurer la paix et la sécurité dans les pays où elles ont été perturbées. C’est quelque chose de valeureux!
10. C’est pourquoi Nous avons mis en place la Stratégie Nationale de Sécurité en vue de suivre de près ce précieux trésor. La quadrilogie constituée de l’administration, des forces de défense et de sécurité, de la justice et de la population est agissante. Quant aux comités mixtes de sécurité, ils sont déjà en place sur toutes les collines du pays et sont en train de suivre des formations leur permettant d’intervenir efficacement et les résultats en termes de paix et sécurité sont vraiment satisfaisants.
11. Nous sommes maintenant à l’étape de connaître la vérité sur notre passé et de réconcilier les Burundais. Les préparatifs de mise en place de la Commission y relative atteint une étape appréciable.
12. Maintenant donc que nous avons la paix et la sécurité, il ne nous reste qu’à travailler pour notre développement et celui de notre pays surtout en renforçant les travaux communautaires, car ils nous aident par leur rôle réconciliateur et ils ont donné leurs preuves visibles dans le développement communautaire.
13. Nous vous invitons à regarder autour de vous. Les merveilleuses écoles primaires et secondaires et techniques que vous avez construites de vos bras depuis 2007 dans vos provinces, dans vos communes et sur vos collines dépassent 5.000 en nombre. Regardez les enfants qui prennent le chemin de l’école chaque matin, et établissez une comparaison avec les années passées.
14. Considérez également les plus de 1000 dispensaires et hôpitaux, les villages de paix et de développement, les stades de jeux construits, les arbres fruitiers et les arbres pour la protection de l’environnement qui ont été plantés depuis 2007 seulement. Ce n’est pas tout, des salles de réunions, des bureaux pour administratifs, des sites touristiques, des églises et autres infrastructures ont aussi été construites.
15. Regardez également les routes macadamisées qui relient les chefs-lieux des provinces, les routes pavées déjà achevées dans pas mal de villes; appréciez vous-mêmes la propreté observée dans la ville de Bujumbura ainsi que l’extension des villes de l’intérieur du pays et leur propreté. Nous le rappelons, tout cela, nous le devons à la paix et à la sécurité qui règnent sur toute l’étendue du territoire national, ainsi qu’au zèle de la population dans les travaux communautaires. Tout cela montre que nous sommes capables et que, par conséquent, si nous continuons sur cette lancée, il n’y a aucun doute que le développement soit garanti. Par ailleurs, rappelons-nous que nous avons passé beaucoup d’années dans des conflits qui finalement ont eu pour conséquence que nous soyons mis sur la liste des pays les plus pauvres au monde. Nous devrions rattraper toutes ces années perdues par une course vers le développement pour ne plus être la risée de tout le monde.
16. Cela est un signe éloquent que nous avons choisi de bons projets de société et des bons leaders pour les mettre en exécution. Nous voudrions remercier tous ceux qui se sont sacrifiés à travers ces travaux de développement, et nous les en félicitons. Courage, allez de l’avant.
17. Travaillons donc sans relâche, en nous conformant aux orientations formulées dans la vision Burundi 2025, et nous appuyant sur le Cadre Stratégique de Lutte contre la Pauvreté.
Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,
18. Pour arriver à ce développement auquel nous aspirions tant, Nous avons d’abord pris un certain nombre de décisions fondamentales visant à améliorer les conditions de vie de la population. C’est notamment: la gratuité des soins de santé pour les enfants âgés de moins de cinq ans, la gratuité des soins en faveur des mères enceintes qui accouchent dans les structures de santé du secteur public ; c’est aussi la facilité accordée à la population pour se faire soigner en utilisant la carte d’assistance médicale (CAM), ainsi que la lutte contre le paludisme en donnant gratuitement des moustiquaires imprégnées.
19. Dans le secteur de l’Éducation, Nous pouvons insister sur la réforme des Programmes d’enseignement pour faire en sorte que tout jeune qui termine un cycle d’enseignement rentre avec des compétences intellectuelles et techniques suffisantes pouvant lui permettre d’être compétitif sur le marché du travail, de se faire vivre et de faire vivre les siens sans dépendre en tout de l’État.
20. Le Gouvernement s’est constamment préoccupé de la question du manque d’emploi et du chômage qui menacent la jeunesse. C’est la raison pour laquelle il a mis en place la politique nationale de l’emploi et de la main d’œuvre, tandis que la préparation de la politique nationale de la jeunesse est avancée. Les deux politiques contribueront énormément à préparer l’avenir des jeunes, de même le Programme National d’Éducation et de Formation Patriotique a déjà commencé à être mis en exécution.
21. Les opportunités d’emploi et la richesse du pays augmentent lorsque les investisseurs privés viennent en grand nombre et injectent leurs capitaux dans l’économie nationale. C’est pour cette raison que le Gouvernement a fait tout son possible pour améliorer le climat des affaires en réduisant sensiblement la durée requise pour créer des entreprises, recevoir un permis de construire ou le titre de propriété.
22. Grâce aux nombreuses réformes initiées, le Burundi a été de nouveau bien classé dans les rapports « Doing Business » de la Banque mondiale. J’aimerais que ce soient nous, les Burundais, qui redoublions de dynamisme et créions nous-mêmes des entreprises, sans attendre indéfiniment que les étrangers viennent le faire, car nous sommes aussi capables.
Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,
23. Le moment est venu pour préparer les élections de 2015. Les obstacles majeurs des élections dans un pays sont l’insécurité, le manque d’expérience et la mauvaise volonté des politiciens, mais aussi le manque de moyens pour les organiser et les suivre du début à la fin. À voir donc les élections que nous avons nous-mêmes préparées et organisées avec succès, ce ne sont pas celles de 2015 qui vont nous être impossibles à tenir. En effet, il y a des signes rassurant qui nous montrent que leur préparation est en train de suivre un bon déroulement, et qu’elles vont être bien meilleures que toute autre élection déjà organisée dans l’histoire de ce pays.
24. Nous pouvons citer entre autres signes : la paix et la sécurité règnent sur tout le territoire national, les politiciens se sont rencontrés à maintes reprises, ils ont échangé et se sont convenu d’une Feuille de Route et d’un code de bonne conduite pour la bonne tenue des élections, nous avons l’expérience et le dynamisme, le Code électoral résultant d’un consensus est déjà disponible, le Gouvernement est en train de chercher des fonds nécessaires, la Communauté internationale nous a promis des appuis, et la population burundaise ne se laisse plus tromper, elle sait discerner le bien du mal. Le contexte a bien changé, et comme vous le voyez depuis un certain temps, ceux qui tendent des pièges aux autres y tombent eux-mêmes.
25. Nous demandons au Ministère de l’Intérieur et à la Commission Electorale Nationale Indépendante, chacun dans ce qui le concerne, de faire en sorte que l’enregistrement au rôle d’électeur arrive après que tous ceux qui ont dix-huit ans révolus aient reçu la Carte Nationale d’Identité. Nous les invitons aussi à communiquer régulièrement sur le déroulement des préparatifs, pour qu’il n’y ait pas de gens que l’on détourne de la bonne voie. Cependant, Nous leur recommandons d’accueillir les nouvelles idées susceptibles de les aider à bien organiser les élections et Nous invitons ceux qui donnent ces idées de le faire dans la politesse. Ainsi donc, Nous prions les membres des partis politiques, particulièrement les jeunes, d’éviter tout comportement ou toute attitude de nature à perturber les élections.
Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,
26. Nous apprécions le fait que les Burundais ont accepté de changer de comportement et d’attitudes dans beaucoup de situations. Nous pouvons citer surtout le respect du verdict des urnes qui permet aux institutions issues des élections de diriger le pays sans être inquiétées et d’être remplacées à la fin de leur mandat à travers des élections démocratiques ou suivant les lois y relatives. Cependant, Nous ne pouvons pas oublier de désapprouver ceux qui sous-estiment encore les institutions du pays, et qui parfois veulent les remplacer avant qu’elles ne terminent leur mandat.
27. C’est très important qu‘un pays ait des institutions fortes. C’est pour cette raison que Nous demandons au peuple burundais de rester vigilants, de participer massivement aux prochaines élections, afin que le pays soit doté des institutions qui le gouvernent et que nous ne sombrions pas dans le chaos, le vide institutionnel. C’est donc clair que ceux qui sont contre les élections ou qui veulent les boycotter sont des gens qui désirent plonger le pays dans le désordre et l’anarchie. Ceux-là sont des ennemis de la paix, de la démocratie et du pays. Ils doivent être combattus avec force et détermination.
28. Il n’est pas toujours facile d’accueillir et d’accepter des changements car il existe encore des gens qui font des malversations, des corrupteurs et des corrompus, des gens qui entretiennent un commerce illégal qui désorganise l’économie nationale, perturbe la sécurité, et nuit à la santé de la population; ceux qui n’ont pas encore compris le bien fondé du programme national de limitation des naissances ; ceux qui abusent sexuellement des jeunes écolières et élèves dans les écoles ; ceux qui détruisent les familles et les foyers ; ceux qui commettent des violences sexuelles contre les filles, les femmes et autres ; ceux qui provoquent encore des feux de brousse ; des responsables administratifs qui abattent systématiquement les arbres dans les boisements publics en ignorant sciemment les conséquences néfastes des changements climatiques.
29. Nous apprécions les efforts des uns et des autres, principalement du gouvernement, visant à éradiquer tous ces maux et Nous invitons tout un chacun de donner sa contribution pour que nous puissions changer de mentalités, et que nous changions le cours de l’histoire.
30. Nous sommes également préoccupés par ceux qui n’ont pas encore compris ou ne veulent pas entendre parler du travail louable que la Commission Nationale Terres et autres Biens (CNTB) est en train de faire. Pour ce qui Nous concerne, Nous soutenons le principe que celui ou celle qui s’est vu spolier ou exproprier de ses biens à cause de la guerre puisse les recouvrer. Nous soutenons le travail de cette commission, mais Nous lui demandons d’analyser les dossiers, cas par cas, pour ne pas prendre une mauvaise décision ou appliquer de façon inappropriée une décision prise.
31. Nous regrettons également qu’il y ait encore des fonctionnaires de l’État qui n’ont pas encore compris que les grèves ne sont pas la première étape pour faire valoir leurs droits et libertés. Toutefois, Nous apprécions le fait que, ces quatre dernières années, cette façon de faire a fortement diminué et que le gouvernement a continué à payer les travailleurs malgré les moyens limités du pays.
Burundaises, Burundais,
Amis du Burundi,
32. Au cours de cette année qui reste pour que les institutions élues en 2010 terminent leur mandat, notre priorité sera de renforcer la paix et la sécurité, mettre sur pied les organes de la Commission Vérité et Réconciliation, sensibiliser les Burundais à répondre à cet impératif, bien préparer et organiser les élections et poursuivre les travaux et projets de développement du pays.
33. Pour terminer, Nous voudrions inviter encore une fois les Burundais à continuer à se préparer aux élections de 2015 dans la sérénité, dans l’unité et la solidarité, tout en restant à l’œuvre dans les travaux de développement.
34. Nous tenons aussi à remercier la Communauté internationale qui a accepté de nous appuyer, et Nous lui demandons d’envoyer sans tarder des observateurs qui vont faire le monitoring des élections dès maintenant en phase de préparation
35. Nous voudrions souhaiter encore une fois un bon anniversaire à tout le peuple burundais et l’invitons en même temps à jeter un regard rétrospectif pour voir d’où nous venons, où nous en sommes, afin de bien prévoir un avenir meilleur.
MERCI DE VOTRE AIMABLE ATTENTION QUE DIEU VOUS BENISSE
BONNE FETE A TOUS.
DAM, NY,AGNEWS, le 27 aout 2014