La Justice burundaise demande à M. Bob Rugurika, de la RPA, de collaborer dans l’affaire des 3 sœurs Italiennes assassinées
A Bujumbura, ce samedi 24 janvier 2015, Mme Agnès BANGIRICENGE, Secrétaire Général et porte parole de la Cour Suprême du Burundi,
conditionne la libération du journaliste M. Bob Rugurika, directeur de la RPA. Elle souhaite que ce dernier collabore avec le Ministère public dans l’arrestation de la personne qui s’est exprimé sur sa radio avouant avoir égorgé un des 3 sœurs italiennes en septembre 2014, à la Paroisse Guido Maria Comforti de Kamenge.
Le Ministère public se demande l’intérêt qu’a M. Bob Rugurika à vouloir protéger un criminel qui a déjà avoué ce type d’actes en pleine audience sur la RPA.
DAM, NY, AGNEWS, le dimanche 25 janvier 2015
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Voici le communiqué de Mme Agnès BANGIRICENGE, Secrétaire Général et porte parole de la Cour Suprême du Burundi :
Au nom du Procureur Général de la République, je voudrais porter à la connaissance de la communauté nationale et internationale que l’enquête sur l’assassinat des trois sœurs italiennes suit son cours. Toutes les pistes sont exploitées en vue d’aboutir à la manifestation de la vérité.
Pour rappel, l’instruction pré-juridictionnelle est secrète. Toute violation du secret de l’instruction est une infraction prévue et punie par la loi pénale burundaise.
Pour qu’aucune infraction ne reste impunie, il est obligatoire à tout le monde de dénoncer aux autorités compétentes, toute infraction qui pourrait se commettre ou toute infraction qui a été commise, sous peine des sanctions pénales.
Raison pour laquelle le Ministère public réitère son appel à quiconque détiendrait d’autres informations en rapport avec l’assassinat des trois sœurs, de les lui communiquer dans les règles de l’art.
Pour ce qui est de Bob RUGURIKA, il a été arrêté pour des raisons d’enquêtes judiciaires.
En effet, selon les informations diffusées par la RPA dont il est directeur, ce dernier a à sa disposition la personne qui affirme sans ambages avoir égorgé la troisième sœur.
En ce contexte, Bob Rugurika, citoyen avant d’être Directeur de la RPA s’est rendu coupable de diverses infractions au regard du code pénal burundais.
Ainsi donc, les chefs d’inculpation à sa charge sont :
- Le manquement à la solidarité publique (article 481 du code Pénal burundais)
- La violation du secret de l’instruction (article 393 du cade Pénale burundais)
- Le recel d’un criminel (article 389 du code précité)
- La complicité à l’assassinat tel que défini à l’article 38 du même code.
L’enquête judiciaire menée à son sujet est faite avec toutes les garanties d’un procès équitable et surtout dans le respect de la loi burundaise en la matière.
Le Procureur Général de la République voudrait attirer l’attention de l’opinion sur la gravité des faits avoués par la personne interviewée par Bob RUGURIKA, qui affirme que c’est bien lui qui a égorgé la 3e sœur.
Il est inconcevable comment Bob n’a pas voulu dénoncer le criminel auprès du Ministère Public saisi du dossier.
Le Ministère Public se demande l’intérêt qu’a Bob pour protéger un criminel de renom comme le prouve ses aveux dans les déclarations diffusées.
A l’état actuel des choses, le Ministère public trouve que la mise à sa disposition de la personne interviewée par Bob RUGURIKA, avancerait grandement les enquêtes judiciaires.
Si cette personne venait à être mise à la disposition du Ministère public, à la minute même, Bob serait mis en liberté provisoire, pour avoir coopéré avec la justice en lui apportant une personne clé pour la suite des enquêtes en cours.
S’agissant de son transfert à la prison de Muramvya, il n’y a pas eu de violation de la loi car l’article 10 de la loi du 22 septembre 2003 portant Régime pénitentiaire stipule qu’ « un détenu admis dans un établissement pénitentiaire peut être transféré par le Directeur dans un tout autre établissement sur demande de l’autorité judiciaire compétente ».
Par ailleurs, le Ministère Public a pu établir que sieur Guillaume HARUSHIMANA était au Rwanda du 6 au 8 septembre 2014. A l’aller comme au retour, il était à bord de son véhicule de marque Nissan ayant comme plaque d’immatriculation C 5441 A.
Je vous remercie.
Fait à BUJUMBURA Le 24/01/2015
Le Secrétaire Général et porte parole de la Cour Suprême
Agnès BANGIRICENGE