La Justice burundaise a désormais une législation traduite en Kirundi. Il s'agit d'un des faits majeurs pour cette année 2011 dans le domaine judiciaire. Cela commence à montrer son efficacité car il devient plus facile d'organiser des procès de grande ampleur à l'intérieur du pays. Par exemple, le premier procès de terrorisme au Burundi qui a lieu en ce moment au Tribunal de grande instance de Cankuzo…
Les réfugiés bahutu barundi fuyant vers le Rwanda (Foto AP / 27-10-1993).
Le nouveau ministre de la justice, M. Pascal Barandagiye réalise le bilan de son ministère pour l’année 2011.
Le Ministère de la Justice et Garde des Sceaux du Burundi a concrétisé au cours de l’année 2011 :
– l’instauration d’une permanence pénale partout dans le pays pour juguler les cas de violence armée observée dans certaines localités du pays;
– pour faire face à l’insécurité qui est signalée dans certaines localités du pays, on a ajouté à la trilogie « administration, population, forces de l’ordre », la justice;
– la mise à jour des codes et lois du Burundi, aussi en Kirundi, grâce à la coopération Belge ( Ces nouveaux codes et lois vont aider les juridictions du pays à bien lire la loi Burundaise en matière de justice) .
Concernant ce dernier point, les réalisations du Service national de la législation a été louables en cette année 2011. Plusieurs textes de lois ont été traduits en KIRUNDI et cela constitue une innovation du Service national de législation. Depuis l’alphabétisation au Burundi, les textes de lois n’avaient pas encore été traduits en langue nationale le Kirundi et que de surcroît le Service national de Législation a actualisé et compilé les codes et lois du Burundi.
M. Pascal Barandagiye félicite en quelque sorte le travail de Madame Ancille NTAKABURIMVO, ex-Ministre de la Justice car aujourd'hui, le lexique des textes juridiques a été totalement traduit en langue nationale le Kirundi.
Le Ministère de la Justice et Garde des Sceaux insiste de plus en plus envers les responsables des Cours et Tribunaux de rendre les jugements dans les délais tout en respectant la loi pour mettre fin à l’impunité. Il faut que les responsables des juridictions rendent les jugements dans les meilleurs en faveur des justiciables. Les responsables des Cours et Tribunaux du Burundi doivent veiller à ce que la loi soit bien appliquée afin d’en finir avec l’impunité. Le Ministère exige un rapport mensuel d'activité des Procureurs de la République et des responsables des juridictions nationales pour mesurer ces changements dans les pratiques judiciaires quotidiennes du pays.
La longue grève observée par les magistrats en cette année 2011, le Ministère suggère qu’il y ait une conciliation au plus haut niveau au cas où il advienne un quelconque conflit entre les magistrats et les représentants de l’administration. Des formations en cours d’emploi seront proposées aux magistrats afin de perfectionner leurs compétences professionnelles.
Parmi les projets du ministère pour 2012, le Ministère de la Justice du Burundi va former des cadres et agents judiciaires pour améliorer leur capacité de travail… A l’issue de l’année 2012, le ministre de la justice, M. Pascal Barandagiye, prévoit que 500 agents judiciaires seront fonctionnels. Des Etats Généraux de la justice vont se tenir pour relever, analyser et trouver des solutions aux multiples problème qui touche le secteur de la justice burundaise.
Le Burundi, en matière de justice, suit aussi en ce moment dans un processus parallèle de Justice transitionnelle. Dès le début de l'année 2012, un Commission National Vérité Réconciliation (CNVR) sera mis en place. En avril 2012, les Barundi s'attendent à deux évènements majeurs autour des 40 ans jour pour jour du Génocide des Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) : l’inhumation digne du fils de Mwambutsa IV, le prince Charles Ndizeye devenu pour un temps (le roi Ntare V) jeté dans les fosses communes lors du Génocide; et la première commémoration officiel des victimes Barundi.
Pour rappel, la dictature des Bahima Barundi (Micombero, Bagaza, Buyoya) a fait, en près de 40 ans, des millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris). On compte parmi ces derniers près 1 millions morts, 2 millions de réfugiés, et 1.5 millions d'internés dans des camps de concentration (sous l'ère du dictateur Buyoya).
La rue burundaise demande l'arrêt immédiat de l'ancien dictateur Buyoya encore en vie, caché dans un fauteuil de sénateur à vie et sous protection de la France.