Les juges de la Cour Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples CADHP (african-court.org) De gauche à droite : Justice Elsie Nwanwuri Thompson (Nigeria), Justice Augustino S. L. Ramadhani (Tanzania), Justice Fatsah Ouguergouz (Algeria), Justice Bernard Makgabo Ngoepe (South Africa), Justice Sophia A. B. Akuffo - Vice-President of the Court (Ghana), Justice Gérard Niyungeko - President of the Court (Burundi), Justice Jean Mutsinzi (Rwanda), Justice Modibo Tounty Guindo (Mali), Justice Joseph Nyamihana Mulenga (Uganda), Justice Duncan Tambala (Malawi), Justice Sylvain Ore (Ivory Coast).
Une campagne de demande d’accès à la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples  CADHP  aux ONGs et individus vient d’être lancée par une délégation de la CADHP à Bujumbura. Le Burundi est parmi les premiers pays à avoir ratifié la Charte Africaine des Droits de l’Homme. Ce pays fait parti des 26  sur les 54 que comptent l’Afrique qui ont déjà ratifié le Protocole portant création de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples CADHP.
Une mission de la Cour Africaine des Droits de l’Homme est à Bujumbura pour sensibiliser l’ Etat du Burundi à faire une déclaration qui permettra aux individus et aux ONG de saisir directement la Cour Africaine, après épuisement des voies de recours internes.  Seul 5 pays sur les 26 ont déjà signé cette déclaration. Qui sont ces 5 états ?  Mystère !
La Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples CADHP  existe effectivement depuis 2006. Elle est sise à Arusha en Tanzanie. Elle a  : – pour President, Gerard Niyungeko (Burundi) ; pour Vice/President,  Sophia A. B. Akuffo (Ghana);- et secrétaire, Robert Eno (Cameroon).
M.Gérard NTAHORWAROYE BIKEBAKO, Secrétaire Permanent au Ministère des Relations Extérieures et de la Coopération Internationale du Burundi, vient de recevoir en audience une délégation de la Cour Africaine des Droits de l’Homme,  conduite par son Président, M. Gérard NIYUNGEKO. 
Que va répondre l’Etat du Burundi suite à  cette requête  de garantir l’accès des individus et ONG à la CADHP ‎? 
– Pour rappel, en 1989-90, la “Consensus de Washington ” a reconnu le droit des multinationales et des ONG d’exister dans tous les pays du globe. A partir de ce jour, la monde a changé. Surtout car de nombreuses multinationales (ou ONGs) étaient plus riches que des Etats. La peur des Etats face à la globalisation était né.  Dans le jeu politique international, on a vu ces dernières années l’implication de plus en plus grande de la Cour Pénal Internationale (CPI).
Les pays pauvres lui  reprochent aujourd’hui d’être devenu l’instrument juridique au service des enjeux géopolitiques globaux. Les plus forts (les multinationales riches) utilisent la CPI  via des ONG’s ou autres lobbyistes politiques (des individus souvent des sénateurs,autres élus, ou activistes) pour mener à bien leurs objectifs de conquêtes économiques au détriment de l’existance des Etats.
– Le Burundi sort d’une des dictatures les plus féroces que le 20 ème siècle ait connu. La dictature des Bahima burundais ( Micombero, Bagaza, et Buyoya)  a fait en 40 ans de règne près de 4,5 Millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (comprenant les Batutsi et les Baganwa ). Depuis novembre 2003, après une guerre civile meurtrière, les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) sont revenus au pouvoir avec le CNDD-FDD (formation politique de l’actuel Président du Burundi S.E. Nkurunziza Pierre). A la suite des éléctions démocratiques réalisés en 2005 et en 2010, les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) ont confirmé leurs assises au pouvoir. Le seul Hic pour les Bahutu Barundi  est que les organisations civiles dominantes (ONGs, corporation de juristes,de journalistes et des entreprises privés) sont restés sous le joug des enfants de la dictature des Bahima burundais. Ces organisations sont financées par des particuliers, des Etats ou ONG étrangères (par le biai du multilatéralisme évoqué plus haut).
L’image du Burundi est alors ternie par ces derniers à cause du fait que les Bahima detestent le régime démocratique actuel car il est celui qui a détroné le régime dictatorial des Bahima au Burundi.
De nombreuses ONG comme Human Right Watch, ICG, FIDH, Amnesty International, RSF, etc. de part leur politique de préférence aux partenariats locaux  sont devenus les hauts parleurs (portes paroles) des revendications des enfants de la Dictature des Bahima burundais.  Cette situation provoque une grande frustration pour les 4,5 Millions de victimes de la Dictature des Bahima burundais. D’où une société civile alternative est entrain de voir le jour au Burundi, au même moment où, pour panser sa propre histoire, une  justice transitionelle se met en place.
L’exemple pour comprendre ce malaise (paradoxe de l’Histoire), il suffit de comparer  les dernières publications des tabloïds des Droits de l’Homme au Burundi (HRW,FIDH) qui sont tous négatifs  face   au plus positifs que sont les  sondages Gallup (le Président du Burundi S.E. Nkurunziza Pierre est le plus aimé des présidents de l’Afrique) et les propos du représentant des Droits de l’Homme de l’ONU (qui lui voit des progrès considérables en matière de DH) … 
C’est dans ce contexte de la Cour Africaine des Droits de l’Hommes et des Peuples CADHP  arrive au Burundi pour demander de donner la possibilité à des ONGs et à des individus de pouvoir saisir la Cour , en quelque sorte contourner la justice nationale pour une justice plus supranationale … La réponse à cette demande  dépendra  beaucoup des relations de confiance  existantes  entre l’Etat du Burundi actuel, la communauté internationale, et la société civile burundaise. Il ne faudra pas oublier d’ajouter dans cette équation de confiance  que le Président de la Cour Africaine est Burundais ! 
DAM, NY, AGnews, le 23 mai 2012.
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