Les forces de sécurités burundaises, au niveau des officiers, 23% sont des Bahutu Barundi contre 77% des Batutsi ( dont près de 98% des Bahima burundais). La Constitution burundaise demande des équilibres ethniques pour rassurer la population … Au Burundi, démographiquement les Bahutu Barundi représentent plus de 90% des Burundais.
A Bujumbura, ce mardi 26 novembre 2013 dans la soirée, l’Assemblée Nationale avait invité en questions orales : le ministre de la défense national et des anciens combattants, le Général Major Pontien Gaciyubwenge et le ministre de la sécurité publique Général de Brigade Gabriel Nizigama.
L’Honorable Pie Ntavyohanyuma, président de l’Assemblée Nationale, a commencé par féliciter au nom de tous les députés, les 2 corps de la Sécurité Burundaise qui font honneur aux Barundi au travers de leurs divers missions humanitaires, en tant que force de paix pour l’Union Africaine et les Nations Unis : la Police Nationale du Burundi PNB et la Force de Défense Nationale FDN. L’Honorable Pie Ntavyohanyuma a parlé de bonne image du Burundi dans le concert des Nations et les a encouragés à aller de l’avant.
Mais l’information du jour a toutefois été le déséquilibre ethnique constatée -au niveau des officiers- au sein de ces forces de sécurité nationale.
Dans les nouvelles forces de sécurité du Burundi, au niveau des officiers 23% sont des Bahutu Barundi contre 77% des Batutsi (dont près de 98% des Bahima burundais).
Sur cette question d’ordre sécuritaire, les députés Barundi remarquent que l’on prend son temps pour faire respecter la Constitution de 2005. Les 2 Ministres [ Civils & Militaires(?)] respectifs ( voir art.246 et art.255 de la Constitution) devraient être un peu plus actifs sur cette question et le Sénat, institution qui doit contrôler et faire respecter les équilibres ethniques ( voir art.257 de la Constitution), devrait mieux communiquer sur ce déséquilibre inquiétant. N’oublions pas c’est autre discrimination, qui fait que des militaires gagnent mieux leur vie que d’autres car les uns sont aujourd’hui officiers, et d’autres pas.
Les 2 officiers -Ministres– présents, face aux Parlementaires Barundi, ont répondu que ces équilibres se font petit à petit en tenant compte de plusieurs variables. Les 2 Ministres ont cité les cas de désertions, de décès, de retraite, de révocation, ou des nouvelles recrus. Bref, ce sont tous ces paramètres qui jouent dans ce processus du maintien des équilibres en cours … Sans oublier, l’aspect financier de tout cela !
Le ministre de la Défense, le Général Major Pontien Gaciyubwenge, a expliqué qu’il y avait “pas de torchon qui brûle dans tous les cas”. Le ministre de la la sécurité publique, le Général de Brigade, Gabriel Nizigama, a indiqué que c’est la raison pour laquelle les recrutements se font ces dernières années selon les régions, les quotas d’Arusha par ethnie et en mettant en avant le respect du genre…
De nombreux parlementaires se sont confiés… Certains étaient convaincus et d’autres (nombreux) ne l’étaient pas car l’Histoire du Burundi montre que le Génocide Régicide du Burundi et la mort du héros national feu Melchior Ndadaye auraient pu être éviter si les membres, qui composent les forces de sécurité du pays, avaient été le reflet de la population burundaise. Aujourd’hui, le constat est accablant ! De plus, dans un pays qui a connu de nombreux coups d’Etat militaire, à 2 ans des élections de 2015, cette question doit être prise au sérieux et non à relativiser. Il en va de la tranquillité de tous les citoyens Barundi.
DAM, NY, AGNEWS, le 29 novembre 2013