Des organisations de la société civile burundaise viennent d’animer une conférence à l’Hôtel Water Front de Bujumbura. Elles souhaitaient dresser un bilan sur la problématique de la vie chère et ses contours…
Il s’agit majoritairement des organisations comme FORSC, OLUCOME, APRODH, et PARCEM qui se sont engagés depuis le mois de mai dernier dans une campagne contre la cherté de la vie.
La rencontre a été riche mais pas pour ce que l’on attentait d’elle … De nombreux participants, dont des syndicalistes membres du PISC ( Plateforme Intégrale Burundaise pour l’Efficacité de l’Aide au Développement (Pisc Burundi) ), dans la salle reprochaient à ces associations de mettre en avant des revendications qui ne concernent que moins de 10% de la population burundaise tel la chereté de la bière ou de l’électricité, et qui, de surcroit, ne sont que des débats importés de l’étranger. Bref de mettre en avant des débats de petits bourgeois … Nombreux sont ceux qui ont reproché aux organisateurs ( appelés ces ONGS “étrangères” ) de ne pas mettre la main dans le cambouie. Alors que plus de 2500 écoles ont étaient construites depuis 5 ans, les citoyens barundi n’ont vu aucune brique venant de ces ONGS.
Un participant, dans la salle, a alors enfoncé le clou, se réferrant à une enquête de nyabusorongo.org (1) qui a mis en avant les discriminations ethniques dans les organisations de la société civile burundaise. Il s’agit d’un héritage de la dictature … Ce citoyen a exorté les organisateurs à tout faire pour que leurs organisations soient représentatives de la population burundaise. Il a demandé , que comme pour les Accords d’Arusha , des dispositions de discrimination positive soit mise en place, au sein de ces ONGS.
Selon de nombreux économistes, si des dispositions efficaces contre cette discriminataion ethnique à l’embauche, étaient mises en place, il suffirait de 80 000 emplois au Burundi, bien répartis entre les familles burundaises, pour que les Barundi se sentent mieux de manière générale et que la croissance du Burundi augmente considérablement.
Au Burundi, de plus en plus, et cette conférence a mis en exergue ce sentiment, on a deux sociétés qui s’affrontent: Celle des enfants de la Dictature des Bahima burundais ( Dictature qui a fait plus de 4.5 Millions de victimes parmi les Bahutu Barundi en 40 ans de règne et qui n’a jamais été jugée pour ces crimes ) et celle des enfants de l’ancien Royaume millénaire de l’Urundi.
Les enfants de la Dictature Bahima privilégient une alliance aux toutes puissantes multinationales et ONGS internationaux (HRW, FIDH, RSF, etc.). Ils jouent la carte de la globalisation. Ces enfants sont là pour dénoncer contre le Burundi ( les manquements au niveau des droits de l’Homme,de la liberté de la presse, de la corruption etc.) et recevoir des financements de multinationales, d’ONGS, ou de pays étrangers (Belgique et EU). Ils ont comme adjuvants toutes les grandes corporations mondiales de professionnels media, juristes etc.
Les enfants de l’ancien Royaume milénaire de l’Urundi (Royaume abolli en 1966 par les Bahima Burundais), très nationalistes, appuient la politique de développement que mènent le très populaire président africain du Burundi, S.E. Nkurunziza Pierre, qui se réfère à Feu Rwagasore, héros de l’indépendance. Ces derniers ne bénéficient que des moyens pauvres dont disposent le Burundi et surtout du courage des Barundi à travailler.
Ainsi les uns se battent pour couper les financements d’aide au développement du Burundi tandis que les autres tentent de présenter l’espoir d’un Burundi qui se réveille afin d’attirer les investiseurs…
(1) Burundi: Discrimination ethnique à l’embauche en secteur privé. [ http://www.burundi-agnews.org/index.php/societe/sport/2486-burundi-discrimination-ethnique-a-l-embauche-en-secteur-prive ]
DAM, NY, AGNEWS, le 9 aout 2012.