Rumonge au Burundi
Rumonge au Burundi

Comment et pourquoi le Génocide Régicide a eu lieu  au Burundi ?  Selon le Docteur Ndayikengurukiye Pierre, de l’ “hopitak Universitätsklinik für Frauenheilkunde” de Berne en Suisse, cette semaine a été riche d’informations pour répondre désormais à cette question.  Ces dernières années les dossiers traités par la CNTB ont été une mine d’or pour les historiens du Burundi...

Ces derniers jours à Rumonge, M. Oscar Barankiriza, président du tribunal de résidence de Rumonge a décidé de suspendre les audiences publiques des litiges fonciers jugées préalablement par la Commission Nationale Terres et autres Biens CNTB. Il fonde sa décision sur le fait que toutes ces affaires seront dorénavant transférées à la Cour Spéciale des Terres et autres Biens. M. Athanase Masumbuko, président de l’association des rapatriés, a salué cette  mesure. Parce que, la majorité des juges de cette contrée, étant liés aux familles des spoliateurs ( étant fils ou parents),  tous les procès qui avaient lieu opposant un rapatrié à un spoliateur, étaient perdus pour le rapatrier. Et cela, devant  toutes les juridictions ordinaires…

Le Docteur Ndayikengurukiye Pierre, explique que : “Grâce au vote de la loi sur la réforme de la CNTB en décembre 2013, les Barundi savent désormais pourquoi et comment le Génocide du Burundi a eu lieu. Ce sont ces 3 moments qui expliquent en parti ce génocide du 20 ème siècle qui a fait plus de 4,5 Millions de victimes Barundi  en 40 ans de pouvoir des régimes Bahima burundais successifs ( Micombero, Bagaza, Buyoya)”.

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( Photo : Nyanza-Lac au Burundi Source : Flickr_Dave_Proffer )
( Photo : Nyanza-Lac au Burundi
Source : Flickr_Dave_Proffer )

Selon le Docteur Ndayikengurukiye, “1961 a fait découvrir aux Bahima burundais qu’ils  n’étaient pas des nantis au Burundi ( c’est à dire des Batutsi ou Tutsi ). Lorsque le Mwami  Feu SAR Mwambutsa IV  demande aux Barundi d’enregistrer leurs terres. De nombreux Bahima burundais découvrent qu’ils ne possèdent pas de biens de terres au Burundi. C’est là que la machine pour posséder les terres des Barundi est alors lancée. Certaine littérature l’appelle “le Plan Hima” et cette machine se fera lancée en 2 phases.  
La première sera la prise du pouvoir politique. Les parachutistes bahima burundais formés, à Saint-Cyr en France, en seront les premiers acteurs. Il s’agira de la conquête de Muramvya en 1965, capitale politique du Burundi. D’où la fin de la Monarchie.
De nombreux Bahima burundais vont s’installer à Muramvya sur les terres de nombreuses victimes que les militaires du dictateur Hima Michel Micombero auront sécurisé.  Situation surréaliste aujourd’hui, à Muramvya, souvent ce sont, eux, les enfants de ces nouveaux occupants des années après 1965,  qui se revendiquent  être les ancêtres de la Monarchie burundaise. Et en exprimant, haut et fort, qu’ils sont Batutsi ou Tutsi.
La 2ème phase sera la prise de Rumonge et Nyanza lac. Ce petit coin paradisiaque du sud du pays, était le poumon économique du Burundi. Les terres de cette contrée Rumonge – Nyanza lac étaient les plus riches.  C’est de là que les Bahima Burundais feront apparaître -une rébellion- pour justifier le Génocide-Régicide de 1972, avec lequel quasi toute la population de cette région du Burundi disparaîtra ( soit en étant tuée et enterré “vivant” dans les divers fosses communes, soit en s’exilant en Tanzanie).   Par la suite, de nombreux Bahima burundais  iront s’y installer et beaucoup y sont toujours aujourd’hui”.

Le Docteur Ndayikengurukiye termine : “Eh bien, c’est cette loi de la réforme de la CNTB de décembre 2013, avec sa Cour Spéciale des Terres et autres Biens, (si toutefois on veille à ne pas y mettre des juges parents de l’élite de la Dictature des Bahima burundais) qui  va permettre  dès à présent  de remettre les terres aussi bien à Muramvya ( ancienne capitale politique) et à Rumonge-Nyanza lac  notamment, aux descendants légitimes victimes du Génocide Régicide.  Ces affaires de terres ont permis aux Barundi de comprendre le lien qui rattache les intrigues des événements des débuts de l’indépendance au Burundi à la guerre civile déclencher en 1993.
International Crisis Group (ICG), au lieu de dénoncer cette réforme de Loi CNTB (comme l’UPRONA) devrait plus tôt prendre cela comme une opportunité qui permettra à aller réellement vers un début de réconciliation entre Burundais si toutefois chaque Barundi récupèrent la terre de ses ancêtres …”. 

DAM, NY, AGNEWS, le 1 mars 2014

News Reporter