A Bujumbura, ce jeudi 19 décembre 2013, pendant un atelier concernant le rapport sur les dépenses publiques, M. Mamadou Ndione, économiste de la Banque mondiale, a tiré la sonnette d’alarme sur l’état de l’économie burundaise.
Selon M. Mamadou Ndione, l’économie burundaise est vulnérable aux chocs externes comme la volatilité des prix alimentaires et du pétrole, le déclin de l’aide internationale et l’impact négatif du changement climatique. Ces facteurs sont aggravés par la prépondérance des dépenses courantes dans le budget national, un niveau élevé des exonérations fiscales – représentant presque 3% du PIB – et peu d’options pour parer aux chocs économiques. Son rapport montrent que le déclin de l’aide internationale et la rigidité des dépenses publiques laissent peu de marge de manœuvre budgétaire au Burundi. Le gouffre, ce sont les salaires qui absorbent, à elles seules, plus de 60% des recettes nationale. Dès lors, il ne reste plus qu’une partie de l’aide qui finance les dépenses courantes.
Pour ce dernier, il n’y a aucun doute, le Burundi doit impérativement initier de profondes réformes …
Une réflexion institutionnelle a débuté ce matin au Burundi à l’Assemblée Nationale. Elle prendra fin demain. Il est urgent pour les Barundi de penser à des systèmes politiques ou institutionnelles moins coûteux, moins budgétivores. Car au final, ce sont les Barundi dans leur entièreté qui les paient. Par exemple, les quota ethniques ou les divers postes de vice présidents coûtent énormément d’argent aux citoyens. De plus, le retour économique de ces systèmes n’ont jusqu’à présent rien prouvé. Au contraire ces institutions lourdes appauvrissent encore plus la population car elle ne profite qu’ à une minorité ethnique – les Bahima burundais (Tutsi) – qui ne représentent pas moins de 5 à 6% de la population burundaise. Cette minorité Bahima reçoit 40% du budget nationale consacré aux salaires de l’Etat.
Pour réduire considérablement la pauvreté des Barundi, promouvoir l’emploi et mieux se protéger des crises économiques, la Banque mondiale recommande au Burundi de mobiliser plus de revenus intérieurs et améliorer sa transparence budgétaire.
DAM, NY, AGNEWS, le 19 décembre 2013