L’application de l’AGCS/OMC confondue à un trafic de filles vers les pays Arabes …
Depuis Bujumbura, ce mardi 05 juillet 2016, Me Fabien Segatwa, avocat burundais, a répondu, à travers le micro de Deutsche Welle, de manière polie, à l’association Forum pour la conscience et le développement (FOCODE) de M. Pacifique Nininahazwe, qui disait avoir mener une enquête sérieuse sur un réseau de trafic de filles et femmes du Burundi à destination d’Oman et d’Arabie saoudite, soutenant en plus que de nombreuses autorités burundaises y été impliqués (1).
Voici ce que lui répond Me Fabien Segatwa (2), avocat du barreau du Burundi à la Deutsche Welle :
“J’ai eu à un certain moment un dossier similaire à cela. Dans mon dossier à moi les parents de la fille était d’accord. La fille était déjà majeur. Elle était d’accord. Et d’ailleurs on avait emprisonné des ressortissants d’OMAN qui voulaient justement avoir une fille pour aider leurs sœurs qui se trouvaient à OMAN, qui travaillaient, et qui n’arrivaient pas à s’occuper des enfants… Eh! bien les parents étaient d’accord … La fille était d’accord… Ils ont même demandé au procureur – au lieu d’emprisonner ce monsieur là autant mieux nous emprisonner nous . Parce que lui ne nous à pas forcer de vouloir y aller. Nous nous voulons même y aller. Et si vous permettez même maintenant, on est prêt à y aller ! – … Donc c’est un problème assez difficile à cerner… Parce que je veux bien pour ceux qui sont encore mineurs là évidemment il faut encore l’autorisation de leurs pères et puis normalement on ne peut pas envoyer une fille mineur pour aller travailler à l’étranger. Mais lorsque c’est une fille majeur, je ne vois pas ce qui peut l’empêcher d’aller travailler … Moi je ne suis pas d’accord avec tout ce tapage qu’on fait ( sur cette affaire ), généralement il y a autre chose qui se cache derrière …“.
Effectivement, ce qui se cache derrière, c’est que M. Pacifique Nininahazwe était ( ou est ) membre du CNARED ( un groupuscule politique d’opposition créé par l’Etat Belge ( et les USA) regroupant tous les ressortissants burundais qui ont participé à la Révolution de Couleur au Burundi en 2015 [ http://burundi-agnews.org/bilan/burundi-2015-securite-la-guerre-mediatique-et-son-burundi-virtuel-en-crise/ ou https://www.fidh.org/IMG/pdf/20150909_justice_burundaise_rapport-commission-enquete_insurrection_final.pdf ].
Me Fabien Segatwa termine : “… C’est menée par des gens effectivement qui veulent avoir du profit parce que je m’imagine que c’est comme quelqu’un qui cherche des travailleurs pour les autres il est payé pour la commission … Je m’imagine c’est dans ce sens là … Même ici au Burundi, il y a des sociétés qui cherchent des travailleurs pour des sociétés qui se trouvent sur place au Burundi … C’est à dire que une société (étrangère) qui arrive qui ne connaît personne. Elle ne sait pas comment ça marche, il y a des sociétés burundaises qui trouvent des travailleurs, qui les embauchent, puis les donnent ( vendent ou prêtent ) à ces sociétés… Cela arrive et je pense que c’est légal…“.
Concernant les voyages à l’Étranger, Me Fabien Segatwa ajoute : ” Pour les personnes majeurs, en principe cela ne pause aucun problème on ne peut empêcher une personne majeur de voyager. On leur délivre bien-sur des passeports parce que une personne majeur qui vous dit moi je veux un passeport pour voyager à OMAN ou en Arabie Saoudite. Ah il n’y a aucune raison de ne pas donner un passeport à personne majeur…“
Le Burundi est membre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). C’est l’Accord général sur le commerce des services (AGCS, ou GATS en anglais pour General Agreement on Trade in Services) de 1994 qui est un accord multilatéral de libéralisation des échanges de services, qui permet à une société de loi burundaise de traiter avec une société d’un pays tier afin de lui garantir un service à bons prix.
Aux USA, comme en Europe ( Directive Bolkestein – ), ces dernières années on a vu des ingénieurs Indiens venir y prester pour un salaire quasi équivalent que celui de l’Inde. En Europe (2005), il y a eu le fameux “plombier polonais”. Aujourd’hui, les femmes de ménages burundaises à OMAM ou en ARABIE SAOUDITE. Cela existe déjà au sein de l’EAC (East African Community) avec d’autres services ( corps enseignants, médecins etc ). Cela a pour conséquence le – Dumping social -. C’est une concurrence entre travailleurs à travers le monde exacerbée par la mondialisation économique.
(1). [ http://www.voaafrique.com/a/burundi-trafic-humain-vers-oman-et-l-arabie-saoudite-/3400792.html ] ou [ http://www.rfi.fr/afrique/20160702-trafic-jeunes-filles-burundi-focode-gouvernement ] ou [ http://www.dw.com/fr/burundi-a-qui-profite-le-trafic-de-jeunes-filles/a-19378245 ]
(2). [ http://www.dw.com/fr/trafic-de-filles-un-avocat-burundais-relativise/a-19379905 ]
DAM, NY,AGNEWS, le jeudi 7 juillet 2016