Le premier salon de l’emploi de l’histoire du Burundi a été lancé au mois de mars de cette année 2012 par le gouvernement Nkurunziza (nom de l’actuel, très populaire, président africain de Burundi ). D’où le marché de l’emploi devient désormais scruté par les Barundi. Un site d’investigation burundais, -nyabusorongo.org – vient de réaliser une série d’enquête sur les disctiminations ethniques à l’embauche dans le secteur privé du Burundi. 80% des jobs sont sous la main des Bahima burundais (enfants de la Dictature) contre seulement 20% pour les Bahutu Barundi (les enfants de l’ancien royaume de millénaire de l’Urundi). Des économistes expliquent que cette discrimination ethnique à l’embauche (public/privé) est à la base du non décollage de l’économie du Burundi.
En Afrique, en Asie, et en Amérique latine, la solidarité familiale est une valeur sacrée, très développée.
Au Burundi, une (1) personne qui a un travail s’occupe de près de 100 personnes issue de sa famille.
On estime que 80 000 emplois, bien répartis, suffirait pour rendre heureux les Barundi et augmenter la croissance économique de ce pays de 8 Millions d’âmes.
Au Burundi, l’emploi est d’abord urbain. Il est dominé par le secteur privé informel avec plus de 75,3%, l’administration publique venant en seconde position avec environ 10%. En milieu rural, plus de 90% de la population travaille dans le secteur agricole. Les rares activités non agricoles y prévalant sont peu rémunérées, souvent à caractère saisonnier, exercées par des enfants et généralement peu compétitives.[0]
Sous la Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya), plus de 90% des jobs (public/privé) étaient réservés aux familles de cette classe dirigeante [1]. Pour rappel, ce régime a fait plus de 4.5 Millions de victimes Bahutu Barundi [2] ( Batutsi [3] et Baganwa compris ) en 40 ans de règne.
- Aujourd’hui, depuis la fin de la guerre civile du Burundi (1993 à 2003), dans le secteur public, avec les Accords d’Arusha (2000) et les Accords de cessez le feu (2003), des balises légales institutionnelles, sous forme de quota ethnique, ont été placées afin de permettre aux Bahutu Barundi d’occuper des emplois publics dans les institutions de leur pays. Il s’agit de mesures de discrimination positive sous forme de quota ethnique ( 60/40), soit 60% pour les Bahutu Barundi. Cette ethnie représente au regard des 2 scrutins démocratiques organisés en 2005 et 2010 à peu près 7 450 000 de Barundi sur les 8 M. que compe le pays. Ces lois de discriminations positives, inscrites dans la Constitution, permettent de pouvoir contrer la fameuse loi de la fonction publique qui fait qu’un fonctionaire est nommé à vie. Aujourd’hui, c’est la question budgétaire de l’Etat qui bloque pour arriver à la mettre réellement en place. D’où, pour arriver à se conformer à la loi, chaque fois que des fonctionnaires nommés sous la dictature des bahima burundais s’en vont, ils sont remplacés de suite par des nouveaux fonctionnaires Bahutu Barundi. Il s’agit d’un évolution lente.
- Dans le secteur privé, malheureusement, rien a été prévu pour contrer les effets du système d’apartheit ethnique rude qui avait été instauré sous la Dictature des Bahima Burundais. Les mêmes chasseurs de têtes sont demeurés au même poste ou remplacé par un membre de la même famille, issue des enfants de la Dictature. Depuis quelques mois, le site d’investigation – nyabusorongo.org – a réalisé une série d’enquêtes sur la discrimination ethnique à l’emploi dans le secteur privé (entreprises privés, ONG locales et internationales, Organisations internationales etc. ). Le constat semble amer. Les Bahutu Barundi y occupent seulement 20% des emplois, souvent à des postes de subalternes. 80% des jobs sont encore occupés par les enfants de la Dictature que sont les Bahima burundais (dans l’enquête , on les assimile aux Batutsi).
Par exemples ( Tutsi signifie Bahima à plus de 99% dans cette enquête de nyabusorongo.org ) :
- – Cas de la ligue Iteka, une ONG locale des Droits de l’Homme, avec un personnel salarié de 67 personnes toutes catégories confondues, 54 sont Tutsi (81%) et seulement 13 Hutu (19%). [4]
- – Cas de l’Union Africaine, sur 11 membres du personnel local de la Représentation de l’UA au Burundi, 10 sont issus de l’ethnie Tutsi, et un seul provient de l’ethnie Hutu. [5]
- – Cas du Haut Commisariat des Réfugiés des Nations Unis – HCR- , plus de 80% du personnel du HCR aussi bien à Bujumbura qu’à l’intérieur du pays est issu de l’ethnie minoritaire Tutsi, contre 20% au Bahutu Barundi.[6]
Avec les chiffres issues des 2 dernières élections démocratiques burundaises comme référence, où les votes de l’Uprona (ex- parti unique sous la Dictature) avoisinent les 7% ( parti qui represente majoritairement les Bahima burundais), on peut dire qu’ au niveau de l’emploi au Burundi : 80% des jobs du secteur privé et plus de 50% des jobs du secteur public participent à faire vivre 560 000 Bahima burundais, contre 20% des jobs du secteur privé et près de 50% des jobs du secteur public pour 7 440 000 Bahutu Barundi.
Face à ce constat d’injustice socio-économique, la société civile, des enfants de l’ancien royaume millénaire de l’Urundi, exige qu’un système de discriminations positives soit instaurés au plus vite dans le domaine de l’emploi du secteur privé au Burundi. Au niveau du secteur publique, elle demande de revoir les quota ethnique en regard de la réelle représentativité nationale …
Cette société civile, dont – nyabusorongo.org -, demande au gouvernement et aux parlementaires burundais de tout faire pour que rapidement cette injustice s’estompe.
Selon de nombreux économistes, cette discriminataion ethnique à l’emploi, hérité du passée de la Dictature des Bahima burundais, est responsable des mauvais chiffres de croissance national en comparaison aux autres pays de l’EAC (East African Community ).
Il suffirait de 80 000 emplois, bien répartis entre les familles burundaises, pour que les Barundi se sentent mieux et que la croissance du Burundi augmente considérablement.
DAM, NY, AGNEWS, le 28 juillet 2012.
rapport de mise en œuvre , Rapport du FMI No. 10/312, Octobre 2010, [ http://www.imf.org/external/french/pubs/ft/scr/2010/cr10312f.pdf ]
[1] Criminalisation socio-économique du pouvoir par la tyrannie politico-militaire tutsi au Burundi, Commission Permanente d’Etudes Politiques (COPEP), Juillet 2001, [ http://www.burundi-agnews.org/criminalisation.htm ]
[2] Burundi: Hutu ou Bahutu (Barundi), DAM, NY, AGNEWS, le 29 juin 2012, [ http://www.burundi-agnews.org/index.php/societe/histoire/histoire-du-burundi/2421-burundi-hutu-ou-bahutu-barundi ]
[3] Burundi: Tutsi ou Batutsi, DAM, NY, AGnews, le 24 avril 2012, [ http://www.burundi-agnews.org/index.php/societe/histoire/histoire-du-burundi/2225-burundi-tutsi-ou-batutsi ]
[4] LIGUE ITEKA : RECRUTEMENT DE SON PERSONNEL SUR BASE ETHNIQUE, 29 mai 2012,nyabusorongo.org, [ http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/127-ligue-iteka–recrutement-de-son-personnel-sur-base-ethnique ]
[5] La Représentation de l’Union Africaine au Burundi recrute son personnel local sur base ethnique, 08 juillet 2012 ,nyabusorongo.org, [ http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/133-la-representation-de-lunion-africaine-au-burundi-recrute-son-personnel-local-sur-base-ethnique ]
[6] Révélation troublante: stratégie d’encerclement et de recrutement ethnique : pièce maîtresse de la Représentation du HCR à Bujumbura , 25/07/2012, nyabusorongo.org, [ http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/137-revelation-troublante-strategie-dencerclement-et-de-recrutement-ethnique-piece-maitresse-de-la-representation-du-hcr-a-bujumbura]