Alors que le Burundi est résolument démocratique et tourné vers une politique de développement socio-économique, le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) pousse vers un retour aux dialogues politiques ou de négociations post-conflit interminables. Depuis quelques années, les Barundi ne veulent plus du BNUB au Burundi. Ils préfèrent que l’argent utilisait pour payer le BNUB soit utilisé pour des projets d’aides au développement.
Le Conseil de Sécurité s’est réunit ce lundi 22 juillet 2013 à New York pour une session sur le Burundi.
Au cours de cette session, le représentant spécial du Secrétaire Général des Nations unies en tant que chef du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB), M. Parfait ONANGA ANYANGA, a informé le Conseil de Sécurité sur les derniers développements au Burundi.
Pour M. Parfait Onanga-Anyanga, il y a eu ces derniers mois :
- des progrès significatifs dans le dialogue politique au Burundi;
- des affrontements sporadiques qui continuent à se produire entre les forces gouvernementales et les groupes armés;
- une situation des Droits de l’Homme mitigée;
- (suite Voir le rapport);
Bref, il s’agit d’un plaidoyé argumentant pour un futur prolongement de mission du BNUB où on l’on penserait croire que le Burundi est encore un pays en guerre alors que le pays est résolument tourné vers le développement.
Pas une seule ligne sur la dynamique des Travaux de Développement Communautaires (TDC) en cours au Burundi qui démontrent aux Barundi, de jour en jour, qu’il faut d’abord compter sur soi-même avant de voir avec les autres …
Du côté de la Représentation permanente du Burundi auprès des Nations Unies, présidée par S.E. l’ambassadeur Hermenegilde Niyonzima, on regrette que ce rapport du BNUB n’est pas été un véritable plaidoyer pour pousser les partenaires qui n’ont pas encore honoré leurs promesses ( de 2,6 milliards USD ) d’appui financier au Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP II), de le faire au plus vite pour appuyer la politique de développement en cours. La misère ne se combat pas avec des mots mais avec de actes.
Le rapport du BNUB n’est pas dans l’esprit du rapport du Président de la formation Burundi de la Commission de consolidation de la Paix (CCP) , M. Paul Seger (Suisse), qui a fait une visite à Bujumbura, entre le 24 et 28 juin dernier. Ce dernier encourage les partenaires d’aider le Burundi à se développer socio économiquement : ” En dépit d’importants progrès réalisés dans le pays, il n’est pas encore temps pour la communauté internationale de se désengager”. Alors que le BNUB philosophe, la CCP est elle pragmatique…
De nombreux Barundi demandent la fin du mandat du Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB).
Car le BNUB se comportent comme de nombreuses ONG internationaux (pas toutes)… Pour pouvoir, recevoir des financements pour subsister, le BNUB doit -toujours montrer que rien ne va – au Burundi pour expliquer sa présence. Cela rappelle fin 2005, où on apprenait que des officiers de l’ancêtre du BNUB “la MINUB” approvisionnaient en armes -le FNL- pour espérer que leurs missions soient prolongés au Burundi.
Il s’agit d’une position -paradoxale- parce que au même moment des politiciens élus démocratiquement au Burundi doivent pouvoir montrer à leur peuple que les choses s’améliorent pour pouvoir attirer des investisseurs ou donner confiance à des partenaires intéressés. Et surtout, pour pouvoir bénéficier de crédits à des taux d’intérêts intéressants pour des prêts financiers permettant une relance économique du pays.
Le BNUB n’est pas une institution burundaise et elle n’est pas élue. C’est cette situation qui rend difficile les relations avec le BNUB. Le Burundi est indépendant depuis 1962. La présence du BNUB, de cette manière, participe à nuire à l’image du Burundi ou à réduire à zéro (au niveau communication) les avancements socio-économique du Burundi.
Les observateurs politiques au Burundi voient dans ce dernier rapport du BNUB les prémices d’un véritable argumentaire politique destiné à l’opposition burundaise à 2 ans des prochaines élections démocratiques de 2015. Depuis l’arrivée du Gabonais, M. Parfait Onanga-Anyanga, à la tête du BNUB, de nombreux analystes politiques parlent d’un retour de “la FRANCE” (présente au Conseil de Sécurité de l’ONU) dans les affaires internes du Burundi. En début d’année, profitant de sa position, M. Parfait Onanga-Anyanga avait réussi à ramener, dans le jeu politique du Burundi, 4 opposants politiques burundais bannis (certains étaient pointés du doigts par l’ONU dans le conflit en cours au KIVU en RDC Congo), pour leur violence, car ils n’avaient pas voulu reconnaître les scrutins démocratiques de 2010 reconnus par toutes les instances internationaux ( Union Africaine, ONU, la société civile -ONG internationaux-, la Francophonie/ OIF, l’Union Européenne, les USA, l’East African Community EAC etc.).
Ce que reproche de nombreux Barundi à M. Parfait Onanga-Anyanga, c’est de s’ingérer dans les affaires politiques burundaises afin de ramener des gens qui refusent le respect des principes démocratiques et des résultats des urnes. Les Barundi soupçonnent le BNUB d’un agenda caché … C’est un peu l’esprit de ce qui se passe en Egypte en ce moment qui tracasse !
La sécurité burundaise sait que, parmi ces politiciens, refusant le respect des urnes démocratiques, récemment de retour au Burundi, la majorité a séjourné (ou séjourne encore) en France. Tout le monde se demande si en 2015, ces personnalités vont accepter le résultats des urnes alors qu’en 2010 ils l’ont refusé sans argumentaire ?
En 1965, le Coup d’Etat, qui était le prélude de la fin de la monarchie millénaire burundaise -Ingoma Y’Uburundi- et l’avènement de la “République des Bahima Burundais”, avait été mené par des jeunes officiers de retour de formation de Saint-Cyr en France.
Depuis 1966 à 2005, le Burundi a vécu sous la dictature féroce des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) qui a fait plus de 4,5 Millions de victimes Bahutu Barundi.
DAM, NY, AGNEWS, le 23 juillet 2013