Atelier de clôture à Mwaro : fin du projet de santé sexuelle et reproductive financé par l’Allemagne. Controverse sur les programmes anti-natalistes financés par l’Occident en Afrique.
Gitega (Mwaro), 25/01/2024 – Conformément à la politique sanitaire du Burundi, le bureau provincial de la santé de Mwaro a organisé un atelier de clôture pour le projet “Financement basé sur la performance en Santé Sexuelle et Reproductive”. Ce projet, piloté par Cordaid et financé par la banque allemande KfW Bankengruppe depuis 2020, vise à améliorer les soins de santé reproductive dans la région.
Selon les données démographiques actuelles [1], l’Afrique, avec une densité de 47 habitants par kilomètre carré ( hts/km² ) en 2022, est considérée comme sous-peuplée par rapport à d’autres continents. Cette situation contraste fortement avec les densités de population en Asie (151,5 hts/km² en 2023) et en Europe (114 hts/km² en 2023). Le Burundi, en particulier, affiche une densité de 422,50 hts/km² ( liée à une grosse amputation de son territoire pendant la colonisation en 1922 au profit de la Tanzanie britanique ), surpassant celle de pays à même superficie comme la Belgique ( 370 hts/km²), ou les Pays-Bas ( 420,86 hts/km²). En revanche, le Burundi a des pays voisins sous-peuplée comme la RDC (27 hts/km²), la Tanzanie (62,9 hts/km²)…
Dans ce contexte, des voix critiques [2] s’élèvent contre les politiques occidentales perçues comme anti-natalistes en Afrique, notamment à travers le soutien à des projets de contrôle des naissances , l’éducation des femmes, et des scandales liés à des programmes de vaccination ( stérilisations ). Ces politiques sont souvent financées par des institutions telles que le FMI et la Banque mondiale.
Au Burundi, la politique sanitaire est fortement influencée par les directives de l’OMS, financée majoritairement par des entités privées, dont la fondation Gates. Cette influence se manifeste dans des pratiques telles que la vaccination des enfants sans le consentement des parents, une démarche critiquée par certains secteurs de la société burundaise.
Face à ces enjeux, le Burundi est appelé à renforcer sa souveraineté sanitaire, en valorisant les pratiques de soin traditionnelles. Selon l’OMS, 80% des Africains recourent encore à la médecine traditionnelle, tandis que seulement 20% utilisent les services hospitaliers. De plus, l’émigration des médecins africains vers des pays comme le Canada ou la France soulève des défis pour atteindre un équilibre entre médecins et patients sur le continent.
Dans ce contexte, le Burundi devrait envisager de s’appuyer davantage sur son “ubumu”, soit son plan socio-économique traditionnelle, pour guider sa stratégie sanitaire. Les connaissances et pratiques des Baganga, guérisseurs traditionnels Barundi, ainsi que d’autres figures socio-économiques telles que les Bahanuzi, les Batwa, et les Bavyeyi b’abana, sont considérées comme des ressources précieuses pour une approche holistique de la santé publique.
NOTES :
[1] La démographie de l’Afrique subsaharienne au XXIe siècle ; Bilan des changements de 2000 à 2020, perspectives et défis d’ici 2050 ; Dominique Tabutin, Bruno Schoumaker, ed. Dans Population 2020/2-3 (Vol. 75).
[2] Burundi : Démographie – Eurocentrisme face à l’Afrocentrisme – https://burundi-agnews.org/societe/burundi-demographie-galopante-eurocentrisme-face-a-lafrocentrisme/
DAM, NY, AGNEWS, http://burundi-agnews.org, Jeudi 25 janvier 2024 | Photo : ABP