Après la victoire du FRELIMO, des manifestations violentes éclatent, plongeant la diaspora burundaise dans l’inquiétude et l’attente d’informations rassurantes.
Maputo (Mozambique), 31/12/2024 – Le lundi 23 décembre 2024, après que la plus haute cour du pays a confirmé la victoire du Front de libération du Mozambique (FRELIMO) aux élections, des manifestations violentes ont éclaté dans la capitale. Des manifestants ont brûlé des pneus et érigé des barricades, remplissant les rues de fumées épaisses. M. Chapo Daniel a été élu président avec 70,67 % des voix, et le FRELIMO a remporté 195 des 250 sièges à l’Assemblée, soit 11 de plus qu’en 2019. Cependant, l’opposition, notamment le parti Résistance nationale du Mozambique (RENAMO, 5,81 %) et le Parti optimiste pour le développement du Mozambique (PODEMOS, 20,32 %), accuse le parti au pouvoir de fraude électorale massive.
La diaspora burundaise vivant au Mozambique est profondément inquiète face à ces événements. Il est essentiel que la diplomatie burundaise sur place informe et rassure les familles restées au Burundi. La situation socio-économique devient de plus en plus précaire et difficile : files d’attente interminables devant les supermarchés, pénuries d’essence, et autres défis quotidiens se multiplient.
Le président sortant, S.E. Nyusi Filipe, ne pouvait pas se représenter pour un troisième mandat. En mai 2024, son parti, le FRELIMO, au pouvoir depuis 1975, a choisi M. Chapo Daniel comme candidat. Les élections générales du 9 octobre 2024, auxquelles ont participé plus de 17 millions d’électeurs, ont confirmé la victoire de Chapo Daniel face aux candidats du RENAMO et du PODEMOS.
Dans le contexte du monde multipolaire actuel, ces tensions post-électorales s’inscrivent dans une rivalité géopolitique plus large entre l’Occident et la Chine. Le FRELIMO, autrefois marxiste, a adopté le néolibéralisme en 1989 et s’est rapproché des pays occidentaux. Cependant, ces derniers semblent méfiants, comme en témoigne l’émergence du PODEMOS, soutenu par des réseaux internationaux, notamment les États-Unis et le réseau Soros, connu pour ses révolutions de couleur et ses guerres humanitaires.
Le FRELIMO ambitionne d’exploiter les gisements de gaz naturel de la province de Cabo Delgado afin de transformer l’économie du Mozambique. Cependant, cette région est confrontée, à l’instar des pays du Sahel, à une rébellion djihadiste soutenue indirectement par des forces extérieures. Ces dernières financent l’insurrection et ont facilité le déploiement de troupes rwandaises au Mozambique. Cette situation entrave considérablement le plan de développement socio-économique mis en place par le FRELIMO. Une partie de la population, en particulier les jeunes, frustrée par le manque de progrès économiques tangibles, commence à se détourner du parti.
La province de Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, suscite également des craintes de déstabilisation régionale, dans le cadre de projets géopolitiques plus vastes, tels que le démantèlement de la Tanzanie.
DAM, NY, AGNEWS, http://burundi-agnews.org, Mardi 31 décembre 2024 | Photo : Alexandre Nhampossa, al24news.com