Au Conseil de Sécurité de l’ONU, le feuilleton BNUB face à l’Etat du Burundi se poursuit …
A New-York, ce mercredi 14 mai 2014, par vidéo téléconférence, depuis Bujumbura, le Représentant du Bureau des Nations Unis au Burundi (BNUB), M. Parfait Onanga-Anyanga et le Ministre de l’intérieur du Burundi, M. Edouard Nduwimana, sont intervenus en commentant à leur manière l’actualité politique burundaise.
Pour M. Parfait Onanga-Anyanga du BNUB, la situation politique burundaise reste tendue et il encourage le gouvernement burundais à promouvoir le dialogue et la tolérance. Selon M. Onanga-Anyanga : «La méfiance et l’absence d’un dialogue constructif et inclusif ne facilite guère les choses… L’espace politique demeure restreint. Le gouvernement insiste sur la nécessité de respecter les lois en vigueur, tandis que l’opposition, des associations de la société civile et des médias dénoncent des lois répressives … Un tel contexte n’est souvent pas propice au respect et à la protection optimale des droits de l’homme … on note une propension à la violence politique et à la confrontation entre les jeunes affiliés aux partis politiques… Le phénomène est particulièrement préoccupant car il touche aussi des jeunes zélés du parti au pouvoir. J’encourage le gouvernement à persévérer dans ses efforts visant à combattre de tels agissements… Mais, il est aussi urgent de poursuivre les efforts en vue de réduire drastiquement le risque sécuritaire posé par la circulation illicite des armes … Il est regrettable que l’adoption de cette importante loi CVR visant la mise en place des mécanismes de justice de transition n’ait pas permis de s’affranchir des clivages partisans … Tous les acteurs devraient s’attacher à préserver l’esprit de consensus qui a prévalu lors de l’adoption du Code électoral pour restaurer la confiance mutuelle, améliorer le climat politique et créer les conditions pour des élections libres, transparentes, inclusives et paisibles en 2015 ».
Le Bureau des Nations Unies au Burundi (BNUB) a demandé aux autorités burundaise d’intensifier les initiatives visant à promouvoir une meilleure gouvernance politique par le dialogue et la tolérance, tout en mettant fin à l’impunité.
Du côté du gouvernement du Burundi, se basant sur des rapports hebdomadaires des institutions régaliennes compétentes, la situation au Burundi est très bonne. L’Etat du Burundi demande toujours que M. Parfait Onanga-Anyanga du BNUB produise les preuves de ses accusations graves envers le Burundi, proférées dans un courrier officiel qui a circulé dans le monde diplomatique et médiatique au mois d’avril dernier, nuisant fortement à l’image du pays.
Toutefois le Ministre de l’intérieur du Burundi, M. Edouard Nduwimana, s’est réjouis que le Conseil de Sécurité a voté la fin du mandat du BNUB au Burundi pour décembre de cette année 2014.
Le Ministre burundais a annoncé que les préparatifs aux élections de 2015 vont bon train et a appelé l’ONU d’envoyer des observateurs pour suivre les préparatifs et les élections de 2015. Il a aussi appelé les bailleurs de fonds à soutenir financièrement la tenue de ces scrutins démocratiques.
Le conflit, que le Burundi nourrit avec le BNUB actuellement, provient du fait que cette institution BNUB , qui devrait normalement être un adjuvant de l’Etat du Burundi – dans sa politique de développement socio-économique – , soit devenu un instrument politique au service d’individus peu scrupuleux qui travaillent hors du respect de l’état de droit burundais et des règles démocratiques en vigueur dans le pays. Par exemples, lorsque le représentant du BNUB parle d'”opposition politique au Burundi” dans ses rapports, il ne parle pas de l’opposition légale burundaise ( reconnue par la loi des partis politiques au Burundi). M. Parfait Onanga-Anyanga du BNUB évoque des gens qui n’ont pas d’assise légale politique au Burundi.
L’autre exemple, lorsque M. Parfait Onanga-Anyanga parle du “parti au pouvoir” (faisant confusion avec les anciens partis uniques en Afrique pour désigner le CNDD-FDD), c’est encore une autre fausse lecture de la Loi burundaise. Le Pouvoir au Burundi, ce sont plusieurs partis politiques qui gouvernent au Burundi. La législation burundaise au niveau des élections n’est pas majoritaire mais bien représentatif au niveau des scrutins. C’est une coalition de partis politiques qui doivent diriger le pays, et non “un parti”.
Ces dernières années l’État du Burundi doit faire face à une logique de violence et anti-démocratique de la part de personnages politiques burundais qui n’ont encore pas compris que la période de la Dictature militaire et des négociations de guerres est finie au Burundi. Ainsi, ces politiciens burundais (souvent liés à des familles de l’élite de l‘ancienne Dictature militaire burundaise, celle des Bahima burundais de Micombero, passant par Bagaza, puis Buyoya ) tentent de jouer avec les enjeux géopolitiques de la région pour arriver à leur fin ( détenir à nouveau le pouvoir de décisions coûte que coûte au Burundi ). Leurs liens avec les réseaux politiques de la vieille “France – Afrique” ( réseau rassemblant d’anciennes familles de coloniaux français à travers l’Afrique francophone), basés au Kenya, en Belgique et en France, sont souvent évoqués. C’est ce réseau “France – Afrique” à travers des soutiens diplomatiques, médiatiques et de think tanks internationaux, qui alimente stratégiquement, politiquement et financièrement ces politiciens anti – état de droit et démocratie au Burundi. Par ailleurs, le pouvoir d’influence de ce réseau “France – Afrique” au Conseil de Sécurité inquiètent de plus en plus de nombreux pays africains, dont le Burundi.
En mai 2010, les élections démocratiques au niveau communal ont lieu au Burundi sous l’œil vigilent de nombreux observateurs internationaux. Des politiciens burundais, défaits, créent l’ADC Ikibiri en pleine élection ( une alliance de circonstance qui rassemble tous les partis politiques qui n’acceptent pas d’avoir perdu ). L’ADC Ikibiri tente de stopper le processus du scrutin démocratique en cours, en organisant “une campagne de rumeurs, de peur et de terreur” avec l’appui de son réseau de la société civile burundaise, notamment jouant sur son monopole médiatique. De jeunes voyous burundais ( militants issus des organisations de l’ADC Ikibiri) lancent des grenades à tout bout de champs dans les grandes villes burundaises (surtout à Bujumbura). L’ADC Ikibiri souhaite alors que le processus démocratique soit stopper et que débute des négociations (style Arusha). Le Dictateur Pierre BUYOYA sera le premier à leur tendre la perche, en demandant que l’on stoppe le processus pour calmer le jeu. Peine perdue, le secrétaire générale de l’ONU, M. Ban Ki-moon, atterrit à Bujumbura pour constater, et n’y voit aucune raison ( ni sécuritaire, ni politique) d’aller dans le sens de stopper le scrutin en cours. Le processus démocratique se poursuit jusqu’à la fin sans aucun problème. L’ADC Ikibiri se retrouve hors des institutions, suite à sa propre décision d’en sortir. De septembre 2010 à fin 2012, ces organisations de politiciens non-démocrates burundais tenteront d’instaurer une rébellion -virtuelle- au Burundi notamment avec l’appui de leurs réseaux médiatiques locaux RPA, BONESHA, ou internationaux AFP, RFI, France 24. Il est important de savoir que cette rébellion n’a eu aucune incidence sécuritaire au Burundi car elle n’était que le fruit d’une création médiatique (virtuelle). Sauf, que de temps à autres, l’ADC Ikibiri (ailes FNL et UPD ) se livrera à quelques actes de terrorismes notamment à Gatumba (39 morts) ou à Muyinga (Affaire Hassan Ruvakuki ). Un rapport de l’ONU en 2012 affirmera que les leaders de l’ADC Ikibiri ( M. Rwasa Agathon FNL, M. Alexis Sinduhije MSD, et Léonard Nyangoma CNDD) alimentent en armes les forces négatives basées à l’Est de la RDC Congo. Sous l’œil de la communauté internationale, de nombreux membres locaux de ces partis politiques acquises à l’ADC Ikibiri décideront dès lors de renoncer à la violence et de désormais accepter la règle démocratique en vigueur au Burundi. Nombreux parmi les partis politiques, membres de l’ADC Ikibiri, nommeront de nouveaux bureaux exécutifs.
Mais en attendant, les anciens leaders de l’ADC Ikibiri, ayant basé leur QG en France et en Belgique, appuyés par des réseaux politiques français et belges, arrivent en mars 2013 à revenir sur la scène politique burundaise, avec le concours de M. Parfait Onanga-Anyanga, Représentant du Bureau des Nations Unis au Burundi (BNUB). Ce dernier (BNUB) organise une conférence entre politiciens au Burundi et invite tous les membres de l’ADC Ikibiri ( y compris les anciens leaders vivant en France et en Belgique), à y participer. L’année 2013 redevient à nouveau une année de fortes tensions politiques au Burundi car ces leaders ADC Ikibiri (violents et anti-état de droit et anti-democratie ) se sont donné comme – plan de retour au Burundi – l’objectif de chasser le CNDD-FDD du pouvoir. Début 2014, la logique de violence et de l’encouragement de l’anarchie ( Voir MSD en mars 2014) a repris son cours … En avril 2014, alors que le monde se souvient du Génocide du Rwanda, le Représentant du Bureau des Nations Unis au Burundi (BNUB), M. Parfait Onanga-Anyanga, fait circuler dans le monde entier grosso modo que l’armée burundaise FDN et le CNDD-FDD seraient entrain de préparer un Génocide au Burundi … Cette fois la coupe est pleine pour l’Etat du Burundi.
La reproche de l’État du Burundi à l’égard du BNUB est cette organisation onusienne au lieu de soutenir la dynamique étatique de la politique de développement socio-économique, et de renforcement des institutions, du respect de l’État de droit et de la démocratie burundaise, aide d’une manière saisissante ces politiciens burundais -qui veulent tout casser- et qui ne croît pas à la Démocratie au Burundi, en privilégiant l’anarchie, et en tentant de créer des mésententes diplomatiques sérieuses à l’égard des voisins du Burundi.
Au courant de ce mois de mai 2014, le BNUB souhaite à niveau organiser, par l’intermédiaire des ambassadeurs de Belgique et des Pays-Bas, une rencontre avec tous les partis politiques burundais, et à nouveau en y incluant ceux qui ne veulent pas respecter les institutions démocratiques burundaises (et non reconnus par la loi burundaise).
Mais cela ne plaît plus à l’État du Burundi qui souhaite que l’année prochaine en 2015, il y ait des élections démocratiques au Burundi qui se déroulent en paix et avec des partis politiques, reconnus par l’État, et respectueux des valeurs démocratiques d’un État de droit. Bref, pour 2015, c’est fini “les partis politiques” qui se retirent en plein scrutin pour demander la fin des institutions démocratiques.
DAM, NY, AGNEWS, le 16 mai 2014