Ce matin, depuis une terrasse d’un café de la capitale burundaise Bujumbura, M. Sinduhije Oscar, diplômé en droit de l’Université du Burundi et spécialiste en science politique, partage son impression à AGnews sur la politique nationale en matière de communication. -L’Etat du Burundi- vend très mal son image à travers le monde.
Selon M. Sinduhije Oscar, le Burundi ne dispose pas d’une politique stratégique concernant la communication. Le peu de budget que le pays consacre à la communication le démontre de manière notable. Et puis, il y a une disproportion énorme au niveau des rapports de forces médiatiques. Et l’Etat laisse aller au nom de la liberté de la presse ! Pour comprendre par exemple faite l’exercice en cliquant sur ces sites WEB radio (privés) burundais ( Radio Bonesha Fm / Radio Isanganiro / Radio RPA ). Ces dernières appartiennent toutes aux -enfants de la Dictature – burundaise (des opposants au régime en place). Voici alors le site web radio radio (privé) -proche de l’Etat du Burundi – ( REMAFM ). Le constat est clair …
Le gouvernement américain ( via la coopération USAID ) vient de faire un don de près d’ 1 Millions d’USD pour aider le Ministère des finances du Burundi à mettre en place une campagne de “COM” pour la lutte anti-corruption.
Pour M. Sinduhije Oscar, cette logique, de devoir débourser pour vendre une image ou faire campagne, les responsables de la COM au Burundi ne l’ont pas encore comprise.
Depuis 2005, arrivée du CNDD-FDD au pouvoir, à aujourd’hui, la presse burundaise (ou le 4ème pouvoir en général) est au main de l’ancienne oligarchie qui dominait pendant la féroce Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza et Buyoya) qui a régné depuis 1966 pendant près de 40 ans et qui a fait plus de 4.5 Millions de victimes Bahutu Barundi. La lutte politique opposant — les enfants de la Dictature (les Bahima burundais) – aux enfants de l’ancien Royaume millénaire du Burundi (les Bahutu Barundi comprenant les Batutsi non hima et les Baganwa ) , se règle politiquement au niveau de la société civile et particulièrement le champ de la Presse. Les uns salissent l’image du pays et les autres doivent perdre le temps (donc beaucoup d’argent) pour se justifier. Cela coûte énormément au Burundi.
C’est cela qui explique la fameuse – loi de la Presse – où les uns utilisent la Loi pour faire face à une agression du 4ème pouvoir en freinant et les autres font semblant de se plaindre avec la communauté internationale…
Pour terminer M. Sinduhije Oscar pense que l’Etat du Burundi, toujours coincé à l’époque des démocraties naissantes africaines fin début des années 90, ne comprend pas la mutation qui s’est produite dans le Monde entier en entrant dans l’ère de la globalisation où les entreprises sont devenus des multinationales qui règnent désormais au dessus des Etats; et où la Société civile (ONG’s) et la Presse sont devenus des acteurs incontournables au service du marché globale. Désormais la communication se vend comme une canette de Coca Cola que l’on boit dans la rue, non pour atténuer la soif, mais bien pour taire une rumeur nuisible capable d’enterrer économiquement en quelques jours un pays. La guerre de la “COM” nécessite un investissement financier important auprès des grandes multinationales des média. Une image,cela se paie pour sa propre survie. Voilà le frein auquel doit faire face des pays, comme le Burundi, qui n’ont peut-être pas assez de moyens financiers !
DAM, NY, AGNEWS, le 18 juin 2013