POLITIQUE – INSTITUTION La complexité des institutions, issues de scrutins à la Proportionnelle au Burundi, pose beaucoup de problème au niveau de la démocratie burundaise. La majorité des Barundi ne les comprennent pas.
A Kayanza, jeudi 22 juin 2017, M. NDAYISHIMIYE Evariste, Secrétaire Général du CNDD-FDD ( 1ère force politique du Burundi ), et l’Honorable RWASA Agathon, Vice Président de l’Assemblée National du Burundi, et Président de la Coalition Amizero y’Abarundi ( 2ème force politique du Burundi ) ont eu un échange politique très intéressant et révélateur [ Cfr : https://www.burundi-forum.link/article5665.html ] …
Lors du débat, l’Hon. Rwasa Agathon, Vice Président de l’Assemblée Nationale du Burundi, a expliqué que lui représentait l’opposition burundaise et non M. Bigirimana Jacques, Président du FNL et Chef de l’opposition burundaise extraparlementaire. Pour les Barundi, cela refletait le conflit existant au sein du FNL qu’il a encore aujourd’hui entre l’Hon. Rwasa Agathon, ex Président de FNL et M. Bigirimana Jacques, l’actuel Président du FNL.
Mais, au delà de ce conflit, le discours de l’Hon. Rwasa a mis dans un état de confusion, tous les constitutionnalistes Barundi et étrangers, car : Un vice Président de l’Assemblée Nationale, issu de la Coalition Amizero Y’abarundi ( 2ème force politique du Burundi ) , possédant 21 députés au Parlement du Burundi et 5 ministres au Gouvernement, qui ose dire qu’il est dans l’opposition et qui y croit dure comme fer …
Ce débat politique avec des échanges sur la situation politico-sécuritaire et les perspectives pour les élections de 2020, organisée par l’Hon. NDUWIMANA Edouard, Ombudsman du Burundi, a montré que même de nombreux politiciens Barundi ne comprennent pas les institutions actuelles qui les régissent.
Les institutions burundaises d’aujourd’hui sont issues d’élections à scrutins à la proportionnelle, qui sont réputés complexes pour une société majoritairement non instruite. Parce que, avec ce type d’institutions( à la proportionnelle) qui permettent aux courants très minoritaires de participer aux décisions du pays et qui organisent des coalitions politiques, les projets politiques du parti vainqueur ( ici en l’occurrence le CNDD-FDD ) lors de la législature est mis à mal à cause du frein notamment de ces petits courants minoritaires qui ont alors leur mots à dire. Ainsi on se retrouve avec un pays qui évolue très très lentement dans les grands projets et les actions à mettre en place, qui devraient améliorer les conditions de vie de la majorité de la population. On a alors une société qui avance très très lentement et surtout qui coûte très chère car il y a plus de gens impliqués dans l’ETAT. C’est ce type de mode de scrutin que l’on retrouve dans les sociétés avancées ( au niveau du système éducatif ) en Occident. Par exemple : les pays scandinaves ou la Belgique.
L’Hon. RWASA, entré récemment dans les institutions burundaises, pense au fond de lui même qu’il est dans l’opposition ( comme lorsqu’il était dans la rébellion ). Il croit sa Coalition Amizero y’Abarundi dans l’opposition. Mais malheureusement pour lui, lorsque sa Coalition Amizero Y’Abarundi est rentrée dans les institutions burundaises ( issues de scrutin à la proportionnelle), avec 22 députés au Parlement burundais et 5 ministres au Gouvernement, elle fait dès lors parti des coalitions gouvernementale et parlementaire. L’Honorable RWASA, Vice Président de l’Assemblée Nationale du Burundi, a des difficultés à comprendre sa situation institutionnelle ( car complexe : 1/ il n’a pas gagné les élections; 2/ il est dans le gouvernement et au Parlement (vice président) ; 3/ et il n’est pas dans l’opposition. Bref il se trouve dans la coalition politique qui conduit le pays ). Mais, avec lui aussi, une très grande majorité de la population burundaise, qui, elle aussi, pense toujours que RWASA est l’opposant du CNDD-FDD, donc de M. NDAYISHIMIJE Evariste, SG du CNDD-FDD.
Aux USA, en FRANCE, et en Angleterre, GRANDES DEMOCRATIES OCCIDENTALES, des pays dont les citoyens sont des GRANDS AMATEURS de FOOTBALL, comme les BARUNDI, on a plutôt opté pour un mode de scrutin MAJORITAIRE. L’avantage avec ce type de scrutin, et que la législature (4 ou 5 ans ) est dirigé par le parti politique qui a gagné ( le match ) les élections. Celui qui a perdu les élections est alors dans l’opposition pour 4 ou 5 ans en attendant ( le match retour ) les prochaines élections. La situation est plus claire. Elle permet aussi au parti vainqueur de mettre directement son projet de société en marche pour reconstruire le Pays. Par exemple, pour le Burundi, après les 40 ans (1965-66 – 2005 ) de DICATURE féroce et sanguinaire HIMA[*] ( Micombero, Bagaza, Buyoya ) et la Guerre civile ( 1993-2003 ), pour reconstruire le pays, il aurait été plus adapter de mettre en place des institutions MAJORITAIRES. Avec des institutions de ce type, l’Hon. RWASA, de la Coalition Amizero Y’Abarundi, pourrait alors être le chef de l’Opposition burundaise, et peut-être même espérer après 5 ans ( au match retour ), devenir le chef de la Majorité, si il gagne les élections démocratiques.
Au Burundi, la commission en charge de revoir la Constitution doit, en priorité, prendre cette question sérieuse en main. Car, si le type de mode de scrutin ne change pas, la majorité des Barundi, ne comprenant plus la politique, risquent de ne plus croire à la Politique et de s’en détourner et d’organiser autre chose …
[*] Les Hima du Burundi : Un groupe très minoritaire au Burundi, autour de 5% de la population [ http://burundi-agnews.org/afrique/burundi-hima-muhima-bahima-et-le-hamitisme/ et http://burundi-agnews.org/histoire_du_burundi.htm ] Avec l’Accord d’Arusha de 2000, au Burundi, ce groupe se cachant derrière l’étiquette des TUTSI BARUNDI, arrivent à s’octroyer 50% des positions politiques et militaires au Burundi.
DAM,NY,AGNEWS, http://burundi-agnews.org, le dimanche 2 juillet 2017