JUSTICE , HISTOIRE – GITEGA, Jeudi 19 Mars 2020 – La Cour Suprême du Burundi en itinérance à GITEGA a fait comparaître, en audience publique, les anciens officiers supérieurs des Forces Armées Burundaises (FAB) dans l’affaire de l’assassinat de Feu NDADAYE le jeudi 21 octobre 1993 ( Dossier N° 339 bis/KI ).
Il s’agit notamment des officiers présents au Burundi : 1/ Général Major NDAYISABA Célestin ; 2/ Colonel NAHIGOMBEYE Anicet ; 3/ Colonel NIYONKURU Laurent ; 4/ Colonel GUNUNGU Gabriel; et 5/ Colonel MUSHWABURE Ildephonse. Tous représentés par leurs avocats.
Les avocats des autres officiers supérieurs de l’époque en fuite en occident ou au RWANDA, sans leurs présences, n’ont pas été autorisés de représenter leurs clients. Ces officiers sont : les colonels SIMBANDUKU Pascal, NZOSABA Juvénal, SINARINZI , NKURUNZIZA Alfred , BUSOKOZA Bernard, NIYUNGEKO Vincent, DARADANGWA Jean Bosco, CISHAHAYO Gérard, et l’ancien président BUYOYA Pierre. Il en était de même pour la défense, des anciens dignitaires politiques tel M. KADEGE Alphonse Marie, M. NDUWAYO Antoine, M. RUKINGAMA Luc , M. BARARUNYERETSE Libère, M. MUKASI Charles , et M. GIRUKWIGOMBA Austère.
Actuellement les avocats de ces “criminels” tentent de faire perdre le temps au tribunal. Ils font traîner le procès sur les questions de forme, en refusant totalement d’aller sur le fond de l’affaire. Où ils savent leurs clients perdus d’avance.
Sauf pour le cas du Colonel MUSHWABURE Ildephonse. Ce dernier a accepté d’affronter son sort …
Le ministère public lui reproche : – d’avoir travaillé de mèche avec les mutins, au moment où à l’époque il était capitaine et commandant de compagnie chargée de la sécurité rapprochée du président Ndadaye ;
– d’avoir conduit le chef de l’État au camp de Muha où se trouvaient les mutins au lieu de l’emmener à l’ambassade de Belgique qui était tout près du palais présidentiel ;
– d’avoir privé la communication avec le reste du monde au Feu Président NDADAYE ;
– et d’avoir ordonné à une centaine de militaires de le séquestrer jusqu’à l’aube du jeudi 21 octobre 1993, jour de l’assassinat de Feu le Président NDADAYE.
Colonel MUSHWABURE Ildephonse, actuellement Commissaire de Police, a comparu devant la barre étant libre.
Ironiquement, lui et son avocat, ont rejeté toutes ces accusations. Se faisant passer pour un héros qui aurait combattu pour défendre le Président entre 1h et 5h le jeudi 21 octobre 1993, afin d’interdire aux mutins d’accéder au palais présidentiel. Puis ajoutant, compte tenu des rapports de force, l’unique alternative comme commandant de compagnie était d ‘évacuer la famille présidentielle vers le camp Muha. Selon lui, ce lieu était celui du bataillon chargé de la sécurité du Président. Malheureusement ce lieu lui fut fatal. Tel un poulailler pour le renard.
L’affaire a été remise au jeudi 26 mars 2020.
Le Burundi a vécu entre 1965-66 à 2005 l’une des dictatures militaires parmi les plus féroces et sanglantes du 20ème siècle. La dictature militaire HIMA burundaise ( MICOMBERO, BAGAZA, BUYOYA ) a fait plus de 4,5 Millions de victimes Barundi sur une population actuelle de plus de 9 Millions d’âmes. On parle du GENOCIDE – REGICIDE DU BURUNDI [ http://burundi-agnews.org/genocide.htm ; http://burundi-agnews.org/ccburundi.htm ; http://burundi-agnews.org/agnews_refugees.htm ].
L’épisode de l’assassinat de Feu NDADAYE Melchior en 1993 fait parti de ce GENOCIDE -REGICIDE entrepris par le pouvoir HIMA burundais [ http://burundi-agnews.org/hima ].
Cet assassinat a déclenché la fin de ce régime sanguinaire. Après 10 ans de GUERRE CIVILE les Barundi en sont arrivés à bout. Depuis 2005 à nos jours, le Burundi vit dans un régime démocratique. Ce pays se prépare à organiser ses 4èmes élections démocratiques en mai 2020.
Ce procès est perçu comme une victoire au niveau populaire contre la DICTATURE MILITAIRE HIMA BURUNDAISE.
DAM, NY, AGNEWS, http://burundi-agnews.org, Samedi 21 Mars 2020 | Photo : Ministère burundais de la Justice