A la marche  « Justice pour Hassan Ruvakuki », (de g. à d.), Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ, le Directeur de la Télé Renaissance Innocent Muhozi et le numéro un de la RPA, Eric Manirakiza  ( Photo Iwacu-burundi.org )
A la marche « Justice pour Hassan Ruvakuki », (de g. à d.), Alexandre Niyungeko, président de l’UBJ, le Directeur de la Télé Renaissance Innocent Muhozi et le numéro un de la RPA, Eric Manirakiza ( Photo Iwacu-burundi.org )

Le journaliste KARABONA Come, du site burundais d’investigation Nyabusorongo.org, annonce que, si le Burundi n’y prend pas garde, certains journalistes risquent, par mauvaise foi, d’inciter les populations à des violences équivalents à ceux que l’on a connu entre 1993 et 1994 lors des journées « ville morte ». Il parle d’un problème à la fois éthique et sécuritaire.

Au Burundi, depuis quelques jours,  les Barundi  s’interrogent  sur  l’intention du nouveau président de l’UPRONA, Charles Nditije, à refaire vivre les anciens mouvements intégrés du parti unique -Uprona –  qu’était autrefois : la Jeunesse révolutionnaire Rwagasore (JRR); et l’Union des femmes burundaises (UFB). La Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) a fait, en près de 40 ans de règne,  plus de 4,5 Millions de victimes parmi les Bahutu Barundi (comprenant les Batutsi et les Baganwa).
Le retour de ces organisations dExtrême Droite  Burundaise Hima (EDBH), JRR et UFB, qui ont traumatisé quelques générations de Bahutu Barundi,  risque d’être un des éléments catalyseurs des événements de violences qu’annonce M. KARABONA Come [1].
Ce qui intrigue les officielles de la sécurité burundaise est le fait que les dirigeants du Parti  UPRONA au niveau national, pour relancer les activités de ces anciens organisations terroristes JRR ou UFB,  étaient en Commune Rugazi de la Province Bubanza qui est un fief des Bahutu Barundi à la frontière avec la RDC Congo où depuis quelques mois le M23 tente en vain de pénétrer pour perturber le Burundi.

S’adossant sur des travaux d’enquêtes de Nyabusongo,  M. KARABONA Come réaffirme qu’une partie de la société civile burundaise (OSC : FORSC, OAG, OLUCOME, APRODH etc.) demeure  une  caisse de résonance du parti UPRONA. M. KARABONA donne pour exemples les prises de position de ces organisations sur les institutions de justice transitionnelle en cours  mise en place par le gouvernement démocratique du Burundi. C’est à dire la CNTB (Commission Nationale des Terres et autres Biens) , la CNVR (Commission Nationale Vérité Réconciliation), etc. Cette société civile reprend mots pour mots -le discours de l’UPRONA-.    M. KARABONA Come explique, suite à son enquête, que la cause de cette confusion entre la société civile et l’Uprona repose sur le fait que  les « durs»  militants (Bahima) de cet ex-parti unique burundais d’autrefois,  se sont majoritairement reconvertis soit : –  en militants de la société civile (ITEKA, LIGL, FORSC, etc.);  ou en journalistes de média.  (AGnews date cette reconversion au retour de l’ancien dictateur BUYOYA en 1996 pendant l’embargo régional suite au Coup d’État).

Selon M.KARABONA Come,  dans la majorité de la corporation de journalistes burundais actuels, on trouve d’anciens militants  Sans-échecs et Sans-défaites qui se sont tristement rendus célèbres dans  les massacres des populations Bahutu Barundi dans les grandes villes du pays, pendant la guerre civile. Il rappelle que ces journalistes, autrefois appelés jeunes, étaient utilisés par des politiciens Bahima comme NZEYIMANA, HITIMANA, BAGAZA, MANWANGARI, (MUKASI) et d’autres pour paralyser les institutions avec les journées dites « ville morte ».
Certains se sont illustrés dans les massacres d’étudiants Bahutu Barundi en 1995 à l’Université du Burundi. M.KARABONA Come évoque les cas de BIGORO, NIYONGABO Jean-Claude, MADIRISHA Willy,  et NIYUNGEKO Alexandre qui est aujourd’hui le président de l’ABJ / UBJ  (Association / Union  Burundaise des Journalistes).  M. MUHOZI Innocent était directeur de la RTNB en 1996 à la suite du Coup d’État au retour du Dictateur BUYOYA. Et il est en ce moment  Directeur de la Télé Renaissance  qui appartient à l’ancien Dictateur BUYOYA.
On pourrait s’étendre sur les cas de M. NDIKUMANA Esdras ( AFP / RFI ), M. Patrick NDUWIMANA  (Reuter / Bonesha) et d’autres.

AGnews espère que des parlementaires Barundi vont se pencher sur ce phénomène sociale burundais déséquilibré que l’on retrouve au niveau du 4 ème pouvoir au Burundi. Il en va de l’image et de la sécurité du pays à 2 ans des prochaines élections démocratiques, et surtout de l’agressivité du M23 aux KIVU en RDC Congo qui pointe son nez.

[1] QUE CACHENT LES PROVOCATIONS QUOTIDIENNES DE CERTAINS JOURNALISTES BURUNDAIS ? [http://nyabusorongo.org/index.php/revelations/164-que-cachent-les-provocations-quotidiennes-de-certains-journalistes-burundais]

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