Le Monopole médiatique dans la société civile du Burundi
Le Monopole médiatique dans la société civile du Burundi

Selon le bilan annuel d’AGnews (Africa Generation News), que l’on retrouve dans le document intitulé « Burundi : Un an par le trou de la serrure (de janvier 2012 à décembre 2012)», qui sort chaque année depuis 2005, la société civile du Burundi est demeurée 2ème acteur de la société burundaise ,après l’acteur qu’est l’Etat, en 2012. Il s’agit de la 2ème année consécutive. Désormais, elle domine sur -les partis politiques- en terme de visibilité. Le – monopole des médias- (Bonesha, Isanganiro,RPA, Télé Renaissance, AFP, Reuters, Xinhua etc.) dominés par les enfants de la Dictature du Burundi (les Bahima burundais)- ne permet malheureusement pas, depuis de nombreuses années, une émancipation et une découverte réelle de –la société civile du Burundi-. En conclusion, l’UPRONA (ex. parti unique) domine toujours  sur ce terrain …

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Burundi: 2012 ou une dynamique étatique de développement

Burundi: L’Etat est resté 1er acteur de la société en 2012

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Pour comprendre cette société civile burundaise qui domine comme 1ère créatrice d’évènements au Burundi, l’affaire Ruvakuki Hassan est intéressante. Pour rappel, Ruvakuki Hassan est poursuivi pour -terrorisme- au Burundi et il vient d’être libéré provisoirement pour des raisons de santé.   Ruvakuki Hassan travaille pour une radio privée burundaise BONESHA qui fait parti de ce que l’on appelle au Burundi, la société civile – dite UPRONA- qui est l’ancien parti unique sous la Dictature. On évoquera plus bas cette société civile en sigle SOCIV-UPRONA sur le graphique. La particularité de la SOCIV-UPRONA est qu’elle combat -politiquement- le régime NKURUNZIZA ou CNDD-FDD car il a mis fin à l’Hégémonie du Régime des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya) qui ont régné au Burundi pendant près de 40 ans. Dès lors, tout ce qui est contre le Régime CNDD-FDD de Nkurunziza (appelé, par l’aile radicale du SOCIV-UPRONA, Régime des Bahutu) est bon à prendre.   Ainsi la SOCIV-UPRONA s’est mis à défendre les cause de l’ADC Ikibiri (des organisations politiques burundaises qui n’ont pas accepté le verdict des urnes des élections démocratiques de 2010). L’ADC Ikibiri s’est radicalisée en voulant prendre les armes. L’Etat du Burundi accuse Hassan Ruvakuki d’être membre d’une des rebellions de l’ADC Ikibiri qui a tenté fin 2011 à -terroriser le nord du Burundi-.  Hassan Ruvakuki, en tant que journaliste, travaille pour RFI (Radio France Internationale – multinationale française des médias), qui fait parti de ce que l’on nomme Société Civile Internationale au Burundi (SOCIV-INT ou SOCIV-INT/FRANCE plus précisément) dans notre graphique. RFI, et la défense de Hassan Ruvakuki, disent que Hassan Ruvakuki était aux côtés de la rébellion en mission de travail (en tant que journaliste faisant son métier). Or, quelques mois auparavant, une journaliste française de France 24 ( après l’affaire Roméo Langrois de France 24 capturée par les FARC de la Colombie aux côtés des militaires colombiens ) était en reportage au SUD KIVU en RDC Congo aux côtés d’une rébellion naissance qui annonçait qu’elle allait saccager le Burundi ( après avoir terroriser les habitants congolais de la localité). A en croire, les investigations faites au Burundi autour de l’affaire de – la journaliste de France 24 au Kivu en RDC -, elle n’était pas là seulement pour exercer son métier de journaliste. Certains consultants de multinationale d’armements étaient du voyage… Alors à Bujumbura, on se demande si le pauvre Hassan Ruvakuki (RFI) n’était pas lui aussi en consultance pour aider à armer cette nouvelle rébellion qui venait auparavant de terroriser les Barundi au nord du pays. Un rapport des Nations Unis accuse les leaders de l’ADC Ikibiri, notamment résidant en France depuis 2010, d’avoir armés les rébellions de l’Est du Congo RDC…  Cet exemple de l’Affaire Ruvakuki Hassan permet de comprendre une facette de ces divers sociétés civiles actuellement actives au Burundi ( SOCIV-UPRONA et SOCIV-INT/FRANCE) , les liens qu’elles entretiennent, et qui ont pris (voir le graphique), peu à peu, le pas sur les partis politiques traditionnelles qui sont devenus aujourd’hui (depuis 2011) les 3 ème acteur de la Société au Burundi.

Nous nous sommes procurés quelques extraits du bilan annuel 2012 d’AGnews (Africa Generation News) pour décortiquer “la société civile du Burundi”.

FIG.1 La société civile du Burundi en 2012
FIG.1 La société civile du Burundi en 2012

On observe que, effectivement, la société civile au Burundi est diverse. Mais qu’une discrimination existe au sein de cette société civile , à cause justement d’un monopole du 4ème pouvoir qui est le Media. Certains acteurs de la société civile sont plus médiatisés que d’autres. Le Media s’impose comme un passe droit pour pouvoir exister en tant qu’acteur visible de la Société Civile au Burundi, auprès des partenaires.

FIG.2 La société civile du Burundi en 2012
FIG.2 La société civile du Burundi en 2012

Or les média au Burundi, c’est d’abord l’affaire de la SOCIV-UPRONA (voir la couleur Rouge et  dérivée FIG.2 ) et de la SOCIV-INT (plus particulièrement SOCIV-INT/FRANCE).  Si l’on se réfère à la figure (FIG.1), en additionnant SOCIV-UPRONA ( + ses dérivés que sont SOCIV-UPRONA/FRODEBU et SOCIV-UPRONA/EDH ) à SOCIV-INT ( particulièrement SOCIV-INT/FRANCE), le rapport de force en terme de visibilité, par rapport à la société civile burundaise en générale, est de 75 % contre 25 %. Cette dominance 3 contre 1, d’une société civile politisée au couleur des enfants de la dictature des Bahima burundais d’autrefois et défendant les couleurs politiques de l’UPRONA, rend quasi invisible le reste des autres sensibilités de la société civile au Burundi. On peut parler d’un « monopole » de la société civile au main de «l’UPRONA ».

Décrivons la SOCIV-UPRONA, comme elle se posait en 2012 :

La société civile, dit Uprona (SOCIV-UPRONA), se comporte en véritable lobby à l’Assemblée Nationale et au Sénat du Burundi. C’est elle qui suggère le débat parlementaire. Elle dispose d’ une branche -radicale- qui est représentée par SurviT-Banguka, netpress, AC Genocide, Pa Amasekanya etc. : SOCIV-UPRONA/EDH (Extrême Droite Hima ). Cette dernière rassemble majoritairement – des Bahima burundais – qui cultivent une haine -raciste- envers les Bahutu du Burundi. La SOCIV-UPRONA/EDH s’oppose radicalement au parti CNDD-FDD au pouvoir qui représente pour eux la fin du règne des Bahima burundais au Burundi. On parle d’ – Extrême Droite Hima – burundais (EDHB). Revenons sur à la SOCIV-UPRONA … Son mode d’action est de reprendre les revendications du parti politique de l’UPRONA (représentant les intérêts de Bahima du Burundi) et de les amplifier. Le malheur du Burundi est que les bourreaux d’hier n’ont nullement été rattrapés par la Justice. Aujourd’hui, ces démons se réveillent, avec un goût de cynisme, au travers de ces structures civiles et particulièrement avec des relents de révisionnisme (SOCIV-UPRONA/EDH). Par exemple au mois d’août ils commémorent le “génocide contre les Tutsi de Ntega-Marangara-1988”. Or que tout le monde sait que ce sont entre 50 000 et 100 000 Bahutu burundais qui ont été massacré à cette époque. De plus, ce groupe de Bahima burundais s’autorisent,en se confondant- aux Tutsi du Burundi-, à nuire à l’image des Tutsi Barundi qui ne sont nullement des Bahima. Ainsi, ils souhaitent créer une haine des Bahutu envers les Batutsi Barundi. Une autre société civile dite – Uprona/Frodebu (SOCIV-UPRONA/FRODEBU) qui,elle, bien que confondue, à la SOCIV-UPRONA est dirigé par des personnages politiquement proche du FRODEBU. Au Burundi, on les appelle -« le Hutu de services »- . Par exemple Gabriel Rufyiri, le président de l’OLUCOME; le président de l’APRODH ,Pierre Claver Mbonimpa ; Faustin Ndikumana, de PARCEM etc. Généralement, la SOCIV-UPRONA/FRODEBU relaie les mêmes revendications que la SOCIV-UPRONA (donc de l’UPRONA), car les média qui la couvre sont ceux de la SOCIV-UPRONA.

L’autre société civile importante en voyant les FIG.1 et FIG.2 , c’est la société civile dite internationale SOCIV-INT. Elle joue souvent le rôle d’amplificateur de la SOCIV-UPRONA. Parce que simplement, les correspondants ou les intermédiaires des multinationales ou ONGs sont souvent issues des mêmes familles – celles des Bahima burundais -. Par exemple : RFI, AFP, REUTER, XINHUA, Human Rights Watch ; CPJ ; FIDH ; etc .

A coté de ce monopole SOCIV-UPRONA, on a une société civile plus générale SOCIV. Elle parle :

  • – de l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC ;

  • – du Monopole des Média par la SOCIV-UPRONA ;

  • – des Discriminations “ethniques” que l’on trouve au sein de nombreuses institutions burundaises, ONG burundaises, dans le secteur privé ; et à l’Union Africaine ;

  • – des associations des victimes de la Dictature des Bahima du Burundi ;

  • – du Génocide/Régicide des Bahutu Barundi de 1972.

  • Etc.

 La SOCIV souffre d’une non médiatisation nationale et internationale. A cause de cela, rare sont les effets de la SOCIV sur l’ETAT du Burundi. On y trouve quelques médias (internet) qui montrent des actions positives de l’Etat du Burundi et/ou qui réfléchissent sur la société burundaise en citant des chiffres.

Enfin on a une société civile, à vocation réellement sociale SOCIV-SOC, qui, fait des propositions ou qui parle sociale comme : du planning familiale ; d’ une loi spécifique pour la protection des albinos burundais ; d’une – Ceinture verte pour l’environnement- contre la destruction de la réserve de la Rusizi- Rukoko ; du budget national nécessaire de 15 %  pour la lutte contre le SIDA ; des propositions pour faire régner la paix entre ethnie dans les communes burundaise ; de comment prendre en charge des orphelins du SIDA en privilégiant l’insertion en famille d’accueil, la scolarisation, les soins médicaux et le soutien psychologique et économique ; de l’aide aux déplacés climatiques ; etc.

( Vous pouvez découvrir les discours et actions de la société civile burundaise au travers de ce document) .  La société civile du Burundi en 2012

DAM, NY, AGNEWS, le 10 Mars 2013.

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