Vue partielle des participants à l’Atelier de restitution des Etats Généraux de la société civile (avril 2012).      Photo  iwacu-burundi.org
Depuis  quelques années une nouvelle  société civile, autrefois silencieuse, est entrain de pointre le jour. De nouvelles associations sont actuellement entrain d’être créées. Depuis 7 mois, ce sont  400 associations de la société civile  qui sont apparues.  C’est ce qu’ a pu constater le correspondant d’AGnews à Bujumbura  lors des derniers Etats Généraux de la société civile, en avril dernier, dans la salle de Cecores, sur la route Bujumbura-Gatumba.
Des personalités nouvelles comme celle de M. Gilbert Bécaud Njangwa, représentant légal de la Plateforme Intégrale Burundaise pour l’Efficacité de l’Aide au Développement (Pisc Burundi) en sont de très bel exemple.  PISC Burundi  a fait une conférence de presse le 10 avril dernier. Elle dénonçait la politisation de certaines organisations comme  le FORSC, l’APRODH, et l’OLUCOME,  qui, souvent,  parlent  au nom de la Société civile du Burundi, en tendant vers le renforcement des points de vue de l’ opposition politique jusqu’à donner « des ultimatums au gouvernement et au chef de l’Etat »…  Or de nombreuses organisations civiles  au Burundi ne soutiennent pas  ce genre d’actions… 
PISC n’est pas d’accord que – ces organisations  seules connus à l’international –  parlent  abusivement au nom de plus de 6000 associations agréées au Burundi. Elle les accuse d’avoir dépassé leur champ d’actions, et surtout de ternir l’image du pays. De plus, selon PISC, ces organisations civiles qui reçoivent des financements importants de l’extérieur  ne participent nullement à l’émancipation de la politique de développement des secteurs socio-économique (santé, éducation, etc.) du Burundi.
La majorité des associations civiles barundi sont au quotidien aux côtés des populations entrain de les soutenir afin d’améliorer leur quotidien. Elles soutiennent la politique de développement nationale. La différence se trouve là. Mais ces dernières sont invisibles à cause de la disproportion au niveau du rapport de force médiatique encore existante.
Pendant deux jours, lors de ces Etat Généraux de la Société Civile burundaises, on a pu observer deux blocs. Il s’agit d’une nouvelle situation nationale.  Certains traitaient les uns d’être pro-gouvernement et les autres d’être pro-opposition.
Toutefois pour mettre tout le monde d’accord, un comité technique comprenant 21 personnes (des deux camps)  a été mis en place. Il est présidé par le révérend pasteur Léopold Banzubaze.
Au delà de l’exemple PISC, dans le monde syndical, on trouve désormais des alternatives à la STEB / COSYBU / CSB etc.. Ce sont les cas des syndicats des enseignants SYPESBU (Syndicat Indépendant du Personnel de l’Enseignement Secondaire du Burundi) et SEEPBU (Syndicat des Enseignants des Ecoles Primaires du Burundi). 
Ces nouvelles organisations de la société civile ont la particularité d’avoir choisi d’être des adjuvants de la politique de développement de leur pays. Leurs membres sont souvent des enfants de l’ex-Royaume millénaire de l’Urundi –  qui ont été des victimes de Dictature sanguinaire qu’a connu le Burundi pendant près de 40 ans de gouvernance sous les régimes des Bahima burundais Buyoya-Bagaza-Micombero. Il faut rappeler que la dictature militaire des Bahima burundais a fait quelques 4.5 millions de victimes parmi les Barundi.
Face à eux, on a des organisations civiles créées pendant la guerre civile 1993-2003 par des enfants de la dictature  des Bahima burundais ou juste après pour protéger les  anciens aparatchiques . L’idée était, grâce à ses structures civiles, de pouvoir contourner l’embargo financier occidental  décrété contre le régime du dictateur Buyoya pendant la guerre.  Dans ces structures civiles (ITEKA, LDGL, RPA, ISANGANIRO, FORSC, APRODH, OLUCOME etc) on trouve souvent d’anciens leaders des ex-mouvements intégrés  sous la dictature comme par exemple la fameuse JRR …
Ces anciens leaders (ou enfants de leaders) des organisations civiles de l’ancien parti unique UPRONA  se sont modernisés au cours des années de guerres, et surtout entre 1994 à 2000 notamment avec l’appui de la Fondation pour l’Unité et la Démocratie, appartenant à l’ex-Dictateur Buyoya, qui était financée à coup de millions d’Euro ou d’USD par l’Union Européenne (Belgique et France en tête) et l’USAID.
Désormais c’est un  nouvel étape  de la société civile burundaise qui est entrain de se dessiner aujourd’hui. Ainsi, ouvertement il y a : –  ceux qui soutiennent l’initiative du gouvernement de faire une grande fête de présentations des réussites de développement lors des festivités des 50 ans d’indépendance du Burundi qui auront lieu  le 2 juillet prochain; – et les autres qui font tout pour ternir l’image du Burundi en utilisant des thématiques comme : Droits de l’Homme; Corruption; tueurs d’albinos; insécurité; pays homophobe; sorcellerie etc.) afin qu’il y est un désintérêt général pour le Burundi et que ces festivités du cinquantenaire échouent. Ces derniers souhaitent même du fond de leur coeur que les partenaires du Burundi se désengagent mais toutefois sans les oublier “eux”.
DAM, NY, AGNEWS, le 15 mai 2012.
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