Le président du Conseil National de la Communication (CNC), M. Pierre BAMBASI
Le président du Conseil National de la Communication (CNC), M. Pierre BAMBASI

Comme l’année dernière (2012),  le rapport de monitoring des média burundais, concocté par le Conseil National de la Communication (CNC),  parle d’une liberté de la presse excessive où  l’information déséquilibrée, exagérée,et non pluraliste  domine encore …

Ce jeudi 25 juillet 2013, à Bujumbura, plus précisément  à la Maison de la Presse, le président du Conseil National de la Communication (CNC), M. Pierre BAMBASI, a présenté  le rapport de monitoring du premier semestre 2013 au Burundi.  

13 médias (ou médiums) ont été pris en compte pour l’élaboration de ce monitoring.  Ce sont :
– les radios : Radio nationale RTNB  (+ site WEB) , Radio Publique Africaine RPA  (+ site WEB) , Isanganiro  (+ site WEB), CCIB FM, Bonesha FM, Renaissance FM, Rema FM et Salama ;
– les télévisions : la Télévision nationale RTNB, et la télévision Renaissance (appartenant à l’ancien dictateur BUYOYA );
– les journaux écrits : le Renouveau du Burundi, IWACU (+ site WEB) et Net presse.

Les médias analysés ont essayé de travailler professionnellement malgré les dérapages qui se font encore observer parmi certains d’entre eux. C’est surtout le déséquilibre de l’information qui refait surface dans beaucoup de médias ; l’exagération des faits ( les faits tels qu’ils se sont présentés sur terrain sont amplifiés systématiquement ); la non séparation des faits et des commentaires; des atteintes à la moralité et aux bonnes mœurs ( par exemple l’émission « Nomukurahe ? » à la RPA ); ou encore des cas de diffamations et injures ( envers les ministres de l’intérieur et de la sécurité publique, ou  à l’égard du président de l’Assemblée nationale ).

Le Burundi est un des pays d’Afrique où la liberté de la presse est existante. Les média privés dominent le champ de la communication et de l’information sur le média public. Ce sont elles qui font  l’-événement- !
Le 4ème pouvoir est sous domination des -enfants de la Dictature- qui, plus riche financièrement,  à la fin de la Dictature en 2005, se sont rués sur ce créneau du contrôle de l’information. Aujourd’hui, les enfants des apparatchiks de l’ancien régime dictatorial des Bahima Burundais (Micombero, Bagaza, Buyoya) qui contrôlent les médias burundais privés n’hésitent pas à noircir l’image du Burundi pour charger le nouveau régime démocratique burundais. Par exemple, ces médias privés n’abordent jamais le sujet de la période dictatoriale et de ses victimes. La Dictature des Bahima burundais  a fait plus de 4.5 Millions de victimes Bahutu Barundi ( les enfants de l’ancien Royaume millénaire du Burundi Ingoma Y’Uburundi qui a pris fin en 1966 par un Coup d’Etat ). Ce génocide – régicide contre les Bahutu Barundi est devenu quasi oublier alors qu’il est un des drames majeurs du 20ème siècle.  Ce déséquilibre des rapports de forces médiatiques au Burundi est une des entraves majeurs de la mise sur pied de la Commission nationale Vérité Réconciliation CnVR en cours. De plus, les agences de presse internationaux (AFP/RFI, Reuter, Xinhua, BBC,VOA etc. )  travaillent avec des correspondants ou des journalistes appartenant à  ce groupe dominant -médiatiquement- nationalement au Burundi.

En conclusion, le CNC a recommandé dans son rapport  aux  médias burundais :  de travailler professionnellement, de donner la parole à toutes les opinions, de diversifier leurs sujets;  d’informer le CNC pour le changement de grille des programmes;  de déposer des déclarations conformément à la loi au niveau des sites web ;  de moins meubler les journaux écrits de publicités de tout genre en étant réguliers et en effectuant différents dépôts.
Le CNC demande à l’Etat de plus faciliter aux journalistes l’accès à l’information publique.

DAM, NY, AGNEWS, le 28 juillet 2013

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