Les signataires de la campagne contre la vie chère. Photo iwacu-burundi.org

Aujourd'hui, à peu près 70% des fonctionnaires burundais (chiffre non officiel) sont majoritairement des Bahima burundais, se  catégorisant eux-mêmes  ethniquement -Tutsi-. Ces derniers ont été nommées sous la Dictature des Bahima burundais(Micombero, Bagaza , et Buyoya).  Le Burundi est de plus en plus  taxé de pays le plus corrompu des Etats de l'EAC (East African Community).  Désormais le gouvernement du Burundi  souhaiterait  réagir fermement et imposer  un véritable comportement de -tolérance zéro- contre ce fléau dans son administration.
Le paradoxe est que ce sont les organisations  de la société civile dirigées par les "enfants de la Dictature des Bahima"  qui font courir ces bruits  nuisibles  à l'image du  Burundi ( de "pays le plus  corrompu de la planète" en occident et ailleurs  dans le monde …). Ainsi les pays partenaires dans l'aide au développement se rétractent !
Dans l'urgence,  le Sénat du Burundi, garant du respect des quota ethnique de la Constitution (imposées par les Bahima burundais dont le Dictateur Buyoya dans les Accords D'Arusha), voudrait que l'on fasse la lumière dans ces comportements anti-patriotiques… Le Sénat lance une étude pour faire respecter les équilibres ethniques dans la fonction publique, soit 40% pour les Tutsi (Ethnie dont les Bahima burundais se revendiquent  à peu près dans le même sens que – le phénomène Banyamulenge –  en  RDC Congo … ) et  60% pour les Bahutu Barundi.
 
Cette semaine, une étude visant à vérifier le respect des équilibres ethniques au sein des institutions a commencé.  Son but est de faire dans un premiere temps  l'état des lieux des équilibres (ethnique, régional et de genre) dans la fonction publique  comme prévu par l' Accord d'Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi.
Tharcisse Gahungu, président de la COSYBU (confédération des syndicats du Burundi) qui représente "70% des fonctionnaires burundais" ( Voir plus haut), et une association de  professeurs de l'Université du Burundi (APUB)   dénoncent … Selon eux, ce genre de recensement fait peur car des listes de tous les fonctionnaires de l’Etat seront dressées ainsi que leurs ethnies. Le problème, pour ces derniers, est qu'il s'agit d'une disposition constitutionelle. Egide Manirakiza, président de l’APUB,  pense (seulement aujoud'hui)  que l'Université est un service public particulier qui ne nécessite pas des recrutements sur des bases ethniques, mais  bien des critères professionnels et des titres. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Julien Nimubona (Membre de l'Uprona, ex parti unique sous la dictature féroce des Bahima), lui emboîte le pas !
Ce qui est incompréhensible dans ce débat burundais est que ce sont les mêmes qui protestent, en ce moment dans ce dossier, qui militent pour  le maintien des – quota ethniques -…
 
Pour essayer de comprendre cette intrigue typiquement burundaise ou tout se dit mais différemment.
Depuis 2005 (victoire aux élections démocratiques du CNDD-FDD, ex- rebellion burundaise contre la Dictature …), avec l'arrivée  massive des démocrates bahutu barundi (Batutsi  et Baganwa compris) dans les institutions burundaises, ayant défait  la dictature sanguinaire des Bahima burundais du  Major Buyoya (avec 4.5 Millions de victimes en près de 40 ans de règne), la question des fonctionnaires de l'Etat est  posée. Or près de 90% des fonctionnaires ont été nommés pendant la Dictature des Bahima burundais. A l'époque, les Bahutu Barundi (Batutsi et Baganwa compris) vivaient un apartheid ethnique quasi complet.
Souvenons nous  de ce que disait le sage Mzé  Nelson Mandela par rapport au système politique établit par les Bahima burundais (se disant Tutsi) : " … the Tutsi political establishment in Burundi by comparing Tutsi domination to South African apartheid" (le pouvoir des Bahima burundais était comparable à celui des Africaners  sous le régime de l'Apartheid en Afrique du Sud).
Bref, sous la dictature, les Bahima burundais voulaient isoler et écarter de tout pouvoir les enfants de l'ancien royaume millénaire de l'Urundi (une monarchie hutu ).  Ce sont majoritairement les Bahima Burundais ( surtout ceux du sud du Burundi) qui étaient nommés  fonctionnaires.  Cette sociologie du corps de la fonction publique burundaise est liée à cette histoire particulière de discrimination étatique. Elle transparaît encore de nos jours , aidée aussi par une loi qui dit qu'un fonctionnaire est nommé généralement à vie. Mais dans le cas du Burundi, il y a eu la guerre et la fin d'une dictature féroce. D'où cette jurisprudence tombe quasi à l'eau. De plus, avec les Accords d'Arusha en 2000, les Bahima (Buyoya) ont exigé que l'on institutionnalise les quota ethniques au Burundi. Ainsi les Bahima ,se  disant Tutsi, bénéficient majoritairement de 40% des postes contre 60% pour les Bahutu (Pour comprendre ce fossé, l'Uprona qui représente politiquement les Bahima  a fait 6% aux dernières élections démocratiques en 2010.  L'injustice est là ! 6% à 10% de la société burundaise recoivent 40% du gateau national. Cela est exigée par la Constitution).
Les fonctionnaires  Bahima burundais,aujourd'hui, montent au créneau et  refusent  de donner leur identité ethnique  de peur de perdre leur poste car le Sénat du Burundi (garant du respect des quota ethnique des Accords d'Arusha) souhaitent mettre de l'ordre dans la fonction publique. On estime  environ que 70% des fonctionnaires sont majoritairement des Bahima burundais (se disant Tutsi). Or le Burundi gouverné majoritairement par les Démocrates Bahutu (Batutsi et Baganwa compris) est en ce moment taxé d'Etat  corrompu … Une administration corrompue !
Le paradoxe est que ce sont les organisations  de la société civile dirigées par des enfants de la Dictature (donc des Bahima burundais majoritairement) qui font courrir ces bruits de "pays le plus  corrompu de la planète" en occident et ailleurs.
 
Dernièrement, ces organisations civiles se sont lancées dans  – une campagne qu'ils appellent contre la vie chère -, ne  tenant compte nullement de la prise en considération de l'état des lieux de la situation économique mondiale difficile et du lien de solidarité qui devraient unir tous les Barundi dans la reconstruction de leur pays en cette période d'après-guerre ou d'après dictature.  C'est à dire que ces organisations devraient lutter pour des acquis concernant le bien être de toute la population burundaise comme le droit à la nourriture, à une demeure,accès à l'eau, accès à électricité,au travail pour tous et non seulement pour certains comme sous la dictature. Le drame, fin mars, ces organisations ont appelé les fonctionnaires à rester chez eux…  Le constat est que les Burundais globalement  (les citoyens en tous cas) n'ont pas suivi ce mouvement de grève ( cantonné essentiellement à Bujumbura, la capitale). Cela a permis, toutefois, de se rendre compte que -les enfants de la Dictature (les Bahima burundais)- sont plus  nombreux que les Bahutu Barundi dans l'administration burundaise et que n'étant pas dans la dynamique de la gouvernance de l'Etat  actuel (le développement du pays à tout prix), ils font courrir un danger certain pour la majorité des Barundi. Désormais c'est de ce cercle vicieux que souhaiterait  sortir l'Etat du Burundi afin d'assainir sa gouvernance …
 
DAM, NY, AGnews, le 7 avril 2012.
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