Cette année 2009 fait parti de ces moments de l’Histoire du Burundi que l’on sait assez cruciaux. Un des dossiers important du débat politique est la réforme institution. Selon les “Accords d’Arusha”, il est prévu que pour les prochains scrutins soient retirés “purement et simplement ” les quota ethniques 60/40[HUTU/TUTSI] dans les institutions burundaises.Bref,pour cette fois -ci , en théorie , le citoyen murundi deviendra égal en droit et devoir.

Tiens tiens parlant quota Tutsi et Hutu … Une chose est certaine en revenant sur notre Histoire

Au 16ème siècle [sous Mwezi II Bibe et, ensuite Mutaga II Nkomati], le Muhanuzi NYAMIGOGO (3) ( faisant parti de la Dynastie des prophètes barundi, issu du clan des BAJIJI), comme la tradition l’enseigne, entreprend  une réforme institutionnelle de l’Urundi , en s’appuyant bien sûr sur notre code ésotérique [sorte de Constitution ]. Le Muhanuzi  NYAMIGOGO  s’attaque en premier, à la problématique du partage de pouvoir entre les très nombreux enfants des Mwami.  Sa réforme de l’institution des Baganwa (les princes) fera que désormais “tout enfant de sang royal” faisant parti d’un cycle fini ne pourra plus revendiquer un dû. Toutefois en tant qu’ affilié à la monarchie burundaise, si le cycle de son père se termine, par exemple il est fils d’un Mwami du nom de MUTAGA et on vient de faire un tour cyclique – MWAMBUTSA -NTARE – MWEZI, et on arrive à une autre – MUTAGA – , tous les enfants du MUTAGA précédant, se devront de choisir  soit –  de  faire parti d’un clan  existant – ou  soit  de ce choisir  un nom – , d’où la naissance d’un clan. Ces derniers deviennent  ainsi des Bafasoni ( des notables …).

Ces clans particuliers sont regroupés aujourd’hui dans ce que l’ on appelle communément  l'”ethnie” des BATUTSI. Paradoxalement leur ethnie originel “réelle”, celle de leur père, est  un clan que l’on regroupe chez les BAHUTU (1).

D’où  les  BATUTSI au Burundisont en quelques sortes des BAHUTU !    Mais en réalité, ce n’est pas tout à fait cela …  On le verra plus bas !

Avec cette réforme du Muhanuzi NYAMIGOGO, on distingue désormais plus précisément le Mwami ( = le Roi) ; le Muganwa ( = le prince) ; le mutware ( = un régnant) ; et le Mufasoni (confondu à un  Mututsi).

Des clans, notamment “étrangers ” ( c’est à dire venus  du Rwanda, de l’ex- Royaume du Bugesera, etc ), ayant donnés des épouses à nos Mwami (ou à leur entourage), rejoindront (seront assimilées) bien entendu au niveau du rang social de ces familles de régnants. Ce sera le cas des Banyakarama, et des Benegwe , originaire de l’ex- Bugesera (5). Ces familles, de nos jours, sont classées ethniquement comme des BATUTSI.

Contrairement à nos habitudes contemporaines, les BAHIMA barundi ne font pas parti des BATUTSI dans  l’Urundi. Ils sont  tout simplement des BAHIMA du Burundi.  Ce sont les “habitudes coloniales” qui les ont amalgamés aux BATUTSI dans l’Urundi. Mais aussi la confusion répandue par certaines familles des BAHIMA, ces dernières années, à vouloir rendreNtare I Rutshatsi, comme étant un Muhima (plus particulièrement en le confondant à Ruhinda, dont est issu le clan des Bahinda). Ce qui est un non sens, pour la tradition burundaise !

L’autre confusion (2) drainée consiste à amalgamerNtare I Rutshatsià  RUGANZU Ndoli ( monarque rwandais, dont les origines seraient celles de l’ex- Royaume “muhima” du Karagwe en Ouganda ), qui portait le même  nom  que lui : “Cambarantama” .  Or “Cambarantama ” semble être un nom “ésotérique” ou “magique” répandu autrefois dans cette ère géographique. Sinon  certains disent  tout simplement que Ruganzu Ndoli s’est donné ce nom  pour ressembler àNtare I Rutshatside l’Urundi, qu’il admirait.

D’où, pour rejeter catégoriquement cette thèse vouée à travestir l’Histoirede l’Urundi, Ruganzu Ndoli était contemporain de NTARE II Bijanyarii. Il ne pouvait pas être NTARE I Rutshatsi (4).

Qu’est qu’un Muhutu ou un Mututsi au Burundi? Voilà un semblant de réponse que donne  notre Histoire, bien que cela soit devenue un peu plus complexe …

La moralité de tout cela signifie que le partage du pouvoir en  “ethnie” au Burundin’a aucun sens …

Notes : 

(1)La société burundaise est patriarcale.

(2)http://www.burundi-agnews.org/agnews_cambarantamaRuganzuNtare.bmp,

et http://www.burundi-agnews.org/agnews_cambarantamaRuganzuNtareB.bmp

(3)http://burundi-agnews.org/agnews_histoireDuBurundi

(4) Charles Baranyanka, fils de Pierre Baranyanka,Séances Synergies Africaines, asbl, Bxl., http://burundi-agnews.org/tv-agnews/tv2008.htm

(5) Les batutsi, les Baganwa : http://www.burundi-agnews.org/agnews_baganwa01.htm

DAM, NY, AGNEWS, le 20 mai 2009 

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