DAM, AGNEWS,NY, le 20 novembre 2009
6 avril 1994, le Président du Burundi Cyprien Ntaryamira est tué avec son homologue Rwandais Juvénal Habyarimana en plein vol au dessus de KIGALI par une rocket lancée du sol par le FPR, selon un diplomate occidental. La France envoie de suite quelques militaires sur place à la suite de cet évènement tragique au Rwanda, afin d’évacuer au plus vite ses ressortissants …
Mai 1994, 10.000 habitants de Kamenge,des quartiers au nord de Bujumbura, sont expulsés mini militari par les gendarmes de leurs maisons dirigées vers le Stade afin selon les officiels évacuer les caches d’armes de la résistance.
Au Rwanda, Amnesty International parle d’un carnage ! Depuis la mort d’Habyarimana, 200.000 Rwandais ont trouvé la mort dans des affrontements entre les militaires rwandais, et le FPR. Ces combats prennent des allures ethniques …
Dès juin 1994, 100.000 Rwandais, avec les 200.000 Burundais qui s’étaient réfugiés au Rwanda en octobre 1993, fuient vers le Burundi pour échapper au FPR.
Le FPR recrute, parmi les camps de réfugiés Barundi au Rwanda, des centaines de jeunes qui leur sont ethniquement semblables, afin qu’ils vengent la mort des autres jeunes rwandais de leur ethnie, selon les travailleurs du HCR.
Les milices pro-putsch de Bujumbura se sentent galvanisées par ce qui se passe au Rwanda. Dès lors, le FPR enrôle depuis Bujumbura, selon les diplomates à Bujumbura.
Bujumbura purifiée, 10.000 jeunes dont un grand nombre membres des milices pro-putsch protestent devant l’ambassade de France [gardée par 50 gendarmes du GIGN sans doute ] contre l’intention française d’intervenir au Rwanda.
Léonard Nyangoma, Ministre de l’Intérieur, pense, dès lors avec d’autres membres du FRODEBU, qu’il faudrait d’urgence aider ou renforcer la Résistance démocratique [dans l’ombre]. A Bubanza, des jeunes résistants dont le jeune HUSSEIN RADJABU, qui représente déjà cette province, tentent de s’organiser pour secourir les citoyens barundi de la fougue de l’armée-état putschiste dans toute la Région Nord-Ouest du Burundi. Ainsi ces jeunes se donnent l’objectif d’essayer de couvrir tout le pays.
Pendant ce temps à Bruxelles [et ailleurs parmi la Diaspora – Europe, USA,Canada, Chine, et Australie – ], les militants de tous les partis progressistes barundi [ FRODEBU, UBU, MPD …] [mais aussi certains militants PALIPEHUTU ] se rassemblent comme un seul homme [comme pour les élections de juin 1993] pour tenter de voir comment travailler en synergie pour aider la – résistance démocratique sur le terrain – .
Début juillet 1994, l’affrontement à MBUYE entre la résistance et les milices pro-putsch encadrées par l’armée-état font 200 morts. Entretemps, en s’appuyant sur la Constitution, Sylvestre Ntibantuganya est devenu Président ad intérim après la mort de Feu Cyprien Ntaryamira. Les groupes politiques encadrant les milices pro-putsch [dont le Parti pour la Réconciliation du Peuple (PRP) de Mathias Hitimana] réclament de l’élection présidentielle. Ils ne souhaitent plus être gouverner par … Désormais les politiciens démocratiquement élus sont perdus. Ils risquent la mort à tout moment.
Août 1994, la veuve NDADAYE appelle la communauté internationale à stopper les violences ethniques qui commencent à détruire le Burundi. Mais en vain …
Les milices pro-putsch [et pro FPR] continuent dans leur sale besogne de ratissage de la ville en compagnie de policiers, et gendarmes.
15 jeunes Barundi [parmi lesquels de simples badauds] sont assassinés en pleine rue de Bujumbura, à cause de leur origine ethnique.
Mathias Hitimana, et ses milices font monter la pression sur le chef de l’Etat ad -intérim. Le leader des jeunes milices pro-putsch Gihimbare est tué par des militaires. Les étudiants pro-putsch entrent dans la danse en protestant. Ils souhaitent la libération de Mathias Hitimana mais aussi des élections d’un nouveau président. Le 7 août 1994, les milices pro-putsch poursuivent leur pression dans les rues de la capitale Bujumbura. Ils assassinent 20 jeunes barundi en pleine rue, encadrées par des militaires.
16 août 1994 … Depuis quelque temps, le Rwanda est déjà tombé à la main du FPR. Le nouveau président du Rwanda Pasteur Bizimungu se rencontre avec le Président du Burundi, à un sommet régional à Arusha, pour la première fois. Par la suite, il est décidé que 26 moniteurs de la Commission des Droits de l’Homme de l’ONU vont être déployés au Rwanda [pays devenu ethniquement homogène]. Jose Ayala-Lasso souhaite que l’on juge les responsables des massacres …
Un diplomate onusien de passage au Burundi prévient que les conflits ethniques de ce pays pourraient conduire à des évènements semblables à ceux du Rwanda. Il donne des idées à des politiciens burundais pro-putsch. Désormais, la comparaison avec le Rwanda va être poussée à l’extrême. Les bourreaux barundi pourraient devenir les agneaux auprès de la communauté internationale.
A Mutanga, pour calmer la mort du chef des miliciens pro-putsch GIHIMBARE, les gendarmes tuent un député du FRODEBU, Sylvestre Mfayokurera, à la tête de la Commission économique à l’Assemblée Nationale. Les militaires l’exposent comme étant le chef d’une milice du FRODEBU “Génération démocratie au Burundi”. Faute de ne pouvoir avoir la main sur la résistance armée.
Les parties politiques [pro-putsch – UPRONA / PRP … ] exigent de commencer les négociations pour l’élection d’un nouveau président, et la mise en place d’un nouveau gouvernement. Mais le comble est que des organisations politiques qui n’ont pas gagnés les élections de 1993 veulent en faire partie. Ils pressent le Président NTIBATUNGANYA par l’armée -état interposée [FAB]. Bref, ils lui demandent s’il veut suivre le chemin de ses deux prédécesseurs.
Début septembre 1994, en commune de Buhinyuza (à MUYINGA), un affrontement a lieu entre des jeunes résistants, repérés dans une église en pleine messe du Dimanche, avec des miliciens [pro-putsch] encadrés par la police, et l’armée. 9 jeunes résistants y laissent leur vie.
Il est à remarquer que la force étrangère d’interposition n’est toujours pas là !