DAM, NY, AGNEWS, le 12 mars 2010
Le 1 janvier 1998 – La Résistance [ en provenance de BUBANZA, et de BUJUMBURA] crée l’évènement. Un millier de Résistants ont pris d’assauts les postes militaires proches de l’aéroport. Aux environs de 5 heures du matin, des tirs à l’arme lourde sont entendus du coté de l’aéroport international de Bujumbura.
La Résistance attaque le camp Gakumbu . Les affrontements engendrent des dégâts humains et matériels.
La Résistance a détruit une compagnie entière, dirigée par un major, qui était chargée de garder l’aéroport de Bujumbura. Les Résistants ont pris des armes dans un entrepôt central plein d’armes et de munitions pour trois compagnies de la brigade. Trois petits avions, et toutes les casernes militaires ont été détruits. Un boeing appartenant à Air Burundi a été endommagé. La principale centrale d’électricité de Bujumbura a été mise hors service.
Des centaines de FAB ont été tués. Face à cette honte suprême, les FAB ont interdit tout accès a l’aéroport non seulement pour enterrer les militaires décèdes à l’insu des médias mais aussi pour tuer les civils hutu soupçonnés d’être de connivence avec la Résistance.
Le 2 janvier 1998
Le porte-parole du CNDD, M. Ndiho Jérome déclare qu’après l’attaque de l’aéroport et du village de Rukaramu, “plus de 500 civils massacres par l’armée mono ethnique Tutsi” [FAB], en débandade face à ses FDD. Ndiho Jérome précise, pour preuve, que “la plupart des victimes ont été achevées à la baïonnette”.
A Bujumbura rural, la population est affamée par les militaires et le gouverneur.
Ntibatingeso de la zone Mubone, colline Kimini, âgé de plus de 70 ans, est assassiné par les FAB qui l’empêchaient d’aller chercher de quoi nourrir ses deux petits enfants [Dionèse Nyangari et Rihoze]. Les deux enfants sont retrouvés morts un peu plutard assassinés…
Nyangari avait osé dénoncer à des humanitaires les conditions dans les camps de concentrations où il vivait. Là , il ne pouvait aller chercher de quoi se nourrir qu’une fois par semaine dans des champs.
Le 5 janvier 1998
Les FAB désabusées tentent d’apaiser la population de Bujumbura qui soutient le régime putschiste. A propos de Rukaramu, le porte-parole de l’armée indique que l’administration fait tout pour que les populations retournent dans leurs foyers respectifs, ce qui n’est pas aisé… La population a peur des FAB … La rumeur dit que la Résistance va s’emparer de Bujumbura …
Dans son communique du 5 janvier 1998, l’organisation humanitaire “médecins sans frontières” déclare avoir recensé 82 blesses hospitalises, dont 22 graves et une centaine de blesses légers, suite au massacre de Rukaramu.
Le 6 janvier 1998
Très tôt le matin, la Résistance lance une attaque surprise àMaramvya, en commune Mutimbuzi.
Le 8 janvier 1998
Dix civils sont tués par les FAB [venues du camp Muzinda] à Kirekura, commune Mutimbuzi dans Bujumbura Rural.
Les partis PARENA, UPRONA, ABASA, PSD et AC GENOCIDE, le CENTRE D’ETUDE SUR LE GENOCIDE, la LIGUE ITEKA, la CONFERENCE EPISCOPALE DE L’EGLISE CATHOLIQUE, le PA-AMASEKANYA, l’ ACED – ASSOCIATION BURUNDAISE POUR LA COMMUNICATION ET L’EDUCATION AUX DROITS DE L’HOMME-, ….] tentent de faire porter les Massacres sur le dos de la Résistance. Les partis politiques FRODEBU, PP, RPB, PL se disent indignés par l’hypocrisie de ces partis politiques, et de cette société civile. Car en effet ce qu’ils appellent [pour les média] – l’holocauste de Rukaramu – cache la mort de plus de 300 paysans achevés à la baïonnette par les FAB.
La France, alliée indécrottable du dictateur putschiste BUYOYA, condamne aussi la Résistance CNDD & FDD.
Le 11 janvier 1998
A Kivungwe, 41 civils barundi sont tués par les FAB [venues de Carama, Busenge, et Maramvya] …
A Mabayi [en province Cibitoke], des affrontements ont lieu entre les Résistants et les FAB.
Le porte-parole du FRODEBU , l’Honorable Fréderic Bamvuginyumvira, dans un communiqué, condamne les auteurs du massacre de Rukaramu, qui qu’ils soient. Le FRODEBU trouve également que le gouvernement n’a pas facilité la tache aux médias, notamment privés, pour qu’ils cherchent l’information et éclairent sur les vrais responsables de ces crimes ignominieux, poursuit le communique.
La princesse Esther Kamatari lance une campagne “une femme, un pagne” après “un enfant par rugo” …
Le 13 janvier 1998
Les combats continuent dans Bujumbura Rural, à NYAMBUYE, l’on continue à entendre des tirs à l’arme lourde et automatique.
La Résistance se renforce dans la province de MURAMVYA [à MWARO, NYABIHANGA, RUTEGAMA et KIGANDA].
Le 16 janvier 1998
L’honorable Augustin Nzojibwami du Frodebu comparaît ce matin au palais de la justice. Il est accusé d’avoir participé aux massacres des civils tutsi et des militaires tutsi à Bururi ainsi que d’avoir diffusé des propos diffamatoires à l’endroit du gouvernement à propos des camps de regroupés qu’il appelle “camps de concentration”. Au cours de l’audience, Me Segatwa, son défenseur, indique que les accusations contre honorable Nzojibwami ne se trouvent pas dans le dossier. Ensuite, pour des propos diffamatoires, il a émis une opinion qui n’a pas du tout insulté le gouvernement mais qui lui faisait un clin d’œil. Et cela en sa qualité de représentant du peuple. en outre, indique Me Segatwa, le regroupement force des populations sont bel et bien leur concentration dans le sens premier du terme. Seulement, le terme “concentration” a une mauvaise histoire que personne ne veut l’entendre parler. l’affaire a été mise en délibérée.
Le 18 janvier 1998
Au barrage de Mugere, 8 personnes sont assassinées par les FAB à Gisovu, et 30 personnes à Mubone.
A Nyakabiga, des militaires FAB, des élèves, et une centaine de civils, essentiellement de la « PA puissance d’auto-defense Amasekanya » réunis au quartier Musaga, se rendent à Gihosha armés de bâtons en passant par l’« avenue de la mort ».
La Résistance contrôle de nombreuses entités dans les provinces BURURI, MAKAMBA, CIBITOKE, BUBANZA, et BUJUMBURA RURAL.
Le 19 janvier 1998
Au palais de la Justice, les juges de la Cour Suprême procède à l’audition des présumés putschistes de 1993. Beaucoup de militaires à Majorité des caporaux et sous-officiers, les Colonels Bikomagu Jean, Ntakije Charles, Isaie Nibizi et l’honorable Ngeze Francois devaient être écoutés. Presque tous les militaires détenus dont le sergent Nibaruta, les caporaux Niyonkuru Didace, Nahigombeye, … plaident non coupables car ils affirment avoir obéi aux ordres de leurs supérieurs, dont le lieutenant Kamana. Selon leur version, le coup d’Etat avait été preparé au plus haut niveau du commandement de l’armée. Le caporal Ndayizeye est accusé d’avoir participe directement à l’assassinat de Ndadaye mais il le réfute en disant qu’a ce moment, il assurait la garde à l’extérieur du camp. Le sergent Nibaruta reconnait avoir exécuté les ordres de Kamana en allant libérer feu lieutenant-colonel Ningaba qui était en prison à Rumonge et dont le directeur était au courant, selon Nibaruta. Il est à noter que le ministère public dispose d’un rapport qui a ete produit par le commandant du bataillon para de l’époque. Le lieutenant Ngomirakiza plaide non coupable pour avoir été contraint par des militaires insurgés à monter dans un véhicule alors qu’il était avec les autres officiers au quartier Kigwati. Interrogé à propos des réunions qui se seraient tenues à l’état-major et ceux qui les présidaient, Ngeze Francois affirme qu’il ne connait personne. Il dit qu’il a été contraint de s’y rendre et qu’il y avait des gens é l’Etat major mais qu’il ne savait pas pourquoi ils étaient là. Interrogé à ce sujet, le colonel Bikomagu dit qu’il n’y a pas eu de réunions à l’état major mais qu’il voyait des gens aller et venir. Le colonel Ntakije n’a pas plaidé, le témoin n’étant pas venu. Une autre audience est prévue le 20 mars 1998.
Le 23 janvier 1998
Terreur, enlèvements massifs et disparitions organisées au marché central et quartiers de Bujumbura.
Le 27 janvier 1998
Le Conseil de Guerre de Bujumbura [ Camp Muha] écoute l’ancien président Jean
Baptiste Bagaza, Me Isidore Rufyikiri, le capitaine Protais Nzeyimana et le caporal chef Deo Nizigiyimana. Il s’agit de l’affaire du projet de tentative d’assassinat du putschiste président Buyoya et de la pose des mines par les précités (selon le ministre de l’intérieur) date du mois de mars 1997. Plusieurs personnes dont la majorité appartient au parti Parena ont été arrêtées et mises sous les verrous. Parmi elles figure le colonel Ntako qui est mort dans des conditions obscures.
Le 28 janvier 1998
L’avion qui transporte le Ministre de la Défense, le colonel Firmin Sinzoyiheba, vient de s’écraser dans un orage au centre du pays [ sur la chaine de montagne de gihinga à Mwaro]. Le ministre Sinzoyiheba se rendait à Gitega (2eme ville du pays, au centre du pays) pour participer aux cérémonies d’ouverture du séminaire sur le débat national que devait présider le putschiste, Pierre Buyoya. L’avion était piloté par le major Kadodo, commandant de la base aérienne de Gitega, et un jeune lieutenant du nom de Manirakiza. Il avait aussi à bord Mme Anne Sindamuka travaillant au cabinet du Président de la république et un agent de transmission du ministre de la défense nationale.
Le Procès BAGAZA et consort est stoppé pour une date ultérieur [non précisée].
Le 1 février 1998
Message de condoléances de Jean Pierre Chrétien à la suite du décès accidentel de Firmin Sinzoyiheba.
Le 3 février 1998
Le procès des poseurs des mines se poursuit … Les présumes poseurs des mines comparaissent à nouveau au Palais de la Justice. Ils sont accuses d’avoir posé des mines anti-char dans les rues de la ville de Bujumbura et avoir tué bon nombre de gens par cet acte. Rappelons que parmi les présumés poseurs des mines anti-char, il y a un pasteur protestant du nom de Jean Pierre Mandende, missionnaire. Il animait une émission hebdomadaire à la radio nationale.
Le 5 février 1998
Massacre de civils barundi à Nyambuye, en commune Isale par les FAB [venues de Gasamanzuki et de Nyambuye].
Le 6 février 1998
Massacre à Kanyosha …12 civils barundi trouvent la mort abattus par les FAB [venues de Basekeza]. S’en suit d’intenses combats avec la Résistance FDD qui tentent de secourir ceux qu’ils peuvent …
Le 11 février 1998
Les services de renseignement FAB ont infiltré le PALIPEHUTU. Il circule des informations précisant une certaine fusion du PALIPEHUTU et des EX-FAR.
Le conseiller du ministre de la défense, le colonel Longin Minani, indique à la radio et à la télévision nationales que cette coalition Burundo-Rwandaise se fait actuellement dans la sous-region sous la couleur du Front National de Liberation (FNL). Selon ces services militaires, leur premier accord de fusion ont été signés le 21 mai à Cibitoke et précédés par une réunion du 5 mai 1997 portant fusion du Palipehutu et des anciennes Forces Armées Rwandaises. Les résolutions mentionnées dans le procès-verbal, la réunion a commencé par une prière. Les participants étaient : du cote du Palipehutu Sylvestre Nibayubahe, commandant des opérations, Agathon Rwasa, Sixbert Musavyi et Pascal Ntacoripfa. La délégation rwandaise était composée par des sous lieutenants Rugira, Karinganire, Mugaba Ferdinand et du lieutenant Ngarambe. Ces accords ont été suivis par un protocole d’accords additionnels de Coopération FNL-FAR du 21 novembre 1997 signés à Bubanza pour adapter les accords à la situation du moment. Ces accords ont été signés par un groupe de 7 personnes de chaque côté. Certains articles des accords de mai ont été abrogés, d’autres maintenus.
Le 12 février 1998
La chambre criminelle [du Régime putschiste du dictateur – le Major BUYOYA -] condamne à mort7 individus-dans l’affaire poseurs de mines – :Leonidas Hatungimana, Jamali Nsabimana, Ismail Hussein , Bosco Nyandwi, Hamadi Aruna, Swedi Nsanzurwimo etPierre Nkurunziza [à ce moment futur président du Burundi].
Le président de l’Uprona Charles Mukasi se déclare insatisfait par ce jugement car il s’attendait à ce que la justice établisse les vrais responsables de la pose des mines qui ont engendre beaucoup de pertes en vies humaines …
Le Parena [par la plume de Cyrille Barancira, secrétaire géneral du Parena] réagit aux émissions de ‘Le soir’ [quotidien Belge] et ‘BBC’ Soir kirundi/kinyarwanda [du 11 février 1998] , où le putschiste Président Buyoya indique qu’il ne peut pas laisser l’ex-président Bagaza en liberté tant que son innocence n’est pas prouvée dans l’assassinat du président Feu Melchior Ndadaye.
Le 13 février 1998
Les pluies diluviennes font beaucoup de dégâts à l’intérieur du pays.
Le 17 février 1998
Massacres à Bitwe en commune de Muhuta … 25 civils barundi sont tués par les FAB [venues de Muhuta] sur ordre de leur lieutenant. La population fuit
Le 18 février 1998
Le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, le colonel Epitace Bayaganakandi évite de voyager en avion en souvenir du ministre de la défense nationale le colonel SINZOYIHEBA.
Le parti Uprona (courant Mukasi) dénonce la détention “arbitraire et illégale” de l’ambassadeur Léonidas Ndoricimpa. L’Uprona invite les peuples de la région et du monde entier à manifester leur soutien et leur solidarité aux principes et actions initiées par l’accord-cadre.
Le 21 février 1998
Les sanctions économiques contre le Burundi sont maintenues à l’issue du Sommet Régional de KAMPALA . Ses sanctions économiques ont été décrétées contre le Burundi le 31 juillet 1996 suite au coup d’état du 25 juillet 1996 Etaient présents au sommet les presidents Arap Moi, Benjamin Mkapa, Frederic Chiluba, le premier ministre éthiopien Meles Zenawi, les ministres des affaires étrangeres de la RDC Congo, du Zimbabwe et du Rwanda, le secrétaire général de l’OUA, Salim Ahmed Salim et Julius Nyerere. La position du Forum de Kampala est dictée par le fait que les conditions fixées lors du dernier sommet de Dar-Es-Salaam sur le Burundi, tenu en septembre dernier, n’ont pas été remplies: la libération de Bagaza, Ntibantunganya et léonce Ngendakumana et le démantèlement des camps de regroupés [les camps de concentration].
Le 23 février 1998
Reduction en esclavage et massacre à Kanyosha [6 barundi tués par les FAB].
Le dictateur BUYOYA asseoit son pouvoir sur la paupérisation des Barundi …
Le 25 février 1998
A Bururi, en commune de Buyengero, les FAB [venues de Buyengero ]massacrent 75 civils barundi …
La Cour Militaire se déclare incompétente pour écouter l’ancien président Bagaza et ses co-accusés , dans l’affaire de la tentative d’assassinat du président putschiste Buyoya. Considérant que parmi les prévenus, il y a l’ancien président Jean Baptiste Bagaza, déchu de cette fonction et des fonctions militaires – actuellement président du parti Parena – mais que ces fonctions étaient spéciales et par conséquent requièrent son honneur et celui du pays, et qu’en outre, il n’y avait pas de mandat d’arrêt dans son dossier, la Cour s’est déclarée incompétente et a demandé que l’ex-président Bagaza [et les civils parmi les co-accusées] soit libre de tous ses mouvements et que seule la Cour Suprême sera habilitée à être saisie et à trancher pour l’infraction citée ci-haut.