Dès jeudi prochain, l’historien Emile Mworoha, qui, en 1977, a fait détruire le Temple de Ndago près de Muramvya, montagne – sainte et inviolable – sous le Royaume Ingoma Y’UBurundi, va expliquer l’Histoire du Burundi à des jeunes burundais pour refaire vivre des lieux touristiques …
A Bujumbura, en ce début de semaine du lundi 10 juillet 2014, l’Agence touristique Marijo Tours de M. Ezéchiel Hatungimana annonçait que, dans le cadre de son – projet Shining Burundi -, il souhaitait faire découvrir à la jeunesse burundaise les sites touristiques du “Burundi profond”. Ces voyages à la découverte du “Burundi profond”, M. Ezéchiel Hatungimana voudrait les commencer dès jeudi de la semaine prochaine par le mont Teza à Muramvya puis Rutana et Bururi.
Jusque là, l’idée est merveilleuse et louable. Mais,seulement, là où le problème commence c’est le choix du guide qui accompagnera ces excursions: le professeur Emile Mworoha, ex-secrétaire générale de la milice JRR en 1972 ( Génocide contre les Bahutu Barundi) et l’Historien du Burundi sous la Dictature des Bahima burundais.
Ce phénomène socio-historique que l’on a découvert en RDC Congo, avec la tentative de confondre les fameux Banyamulenge (Rwandais) aux notables Congolais du Kivu, est en cours au Burundi depuis 1966. En 1966, le colonel Michel Micombero ( du clan des Bahima ) a proclamé, la fin de la Monarchie des Barundi, en instaurant la République , supprimant de suite le “Tambour” du drapeau des Barundi [1].
Sous la Dictature des Bahima burundais (Micombero, Bagaza, et Buyoya) qui a régné de 1966 à 2003, les historiens, comme M. Mworoha Emile, ont tenté de confondre NTARE RUTSHATSI ( un Muhanza – 1er monarque de la Dynastie des Baganwa ) à RUHINDA qui était le monarque des BAHIMA et ennemi juré d’Ingoma Y’Uburundi – le Royaume des Barundi. Pendant cette période dictatoriale, l’Histoire d’Ingoma Y’Uburundi était devenue l’Histoire de Ruhinda, soit l’Histoire des Bahima du Burundi. Ce qui est un faux historique .
Cette dynamique a permis qu’ avec- les Accords d’Arusha de 2000 – les Bahima burundais deviennent “Tutsi” dans la société burundaise, mais, aussi désormais reconnus par la Communauté internationale. Alors que les Bahima burundais n’ont jamais été des “notables” TUTSI chez les Barundi.
Toujours suivant ce rythme, samedi dernier le 5 juillet 2014, à Bruxelles, une ASBL “Institut Ngoma Ya Sacega” a déclaré vouloir instituer les “Bashingantahe” Barundi en Europe. Or, depuis 1997 ( pendant la guerre civile ), l’institution des “Bashingantahe” au Burundi est devenue une sorte de “Home ou hospice de vieux” pour les anciens apparatchiks de la Dictature militaire des Bahima burundais qui a fait, pendant 40 ans, plus de 4,5 Millions de victimes Bahutu Barundi. La plupart des criminels Bahima burundais, sous la dictature, qui n’ont pas encore été condamnés par la justice, deviennent,aujourd’hui, avec leurs enfants, de véritables “notables” et “sages” parmi les Burundais …
Les Bahima ( avec le conquérant monarque Ruhinda) ont toujours, à travers l’Histoire, tenté de s’accaparer de l’identité des clans royaux des pays de la région (Rwanda, Ouganda, RDC Congo, et Tanzanie) dont le Burundi. Cela est une des tactiques culturelles d’infiltration propre aux Bahima.
Sous le monarque Ntare IV Rugamba alias Rubogora (1740 – 1820), Sebwa, Chef d’état major des armées Barundi de Ntare IV, fils de Runyota (un Muhanuzi du clan des Bajiji), frère de Ndwano, avait été envoyé défaire Baramba (fils de Mpere, le Muhima du Bugufi ou Buhagaza) près des chutes de la Kagera. Baramba avait été combatu car il s’était fait construire un Tambour – kirimutima ou kitutsi -, et avait proclamé son territoire indépendant…
[1] Burundi: Des symboles qui ne font pas l’unanimité février 11, 2013 ou Burundi: Des symboles institutionnels traumatisants. mars 1, 2012
DAM, NY, AGNEWS, le 10 juillet 2014