“Au lendemain des massacres de Gatumba, la plupart des leaders de l’ADC-Ikibiri, en particulier son Président actuel, Léonce Ngendakumana, n’ont ménagé aucun effort pour réitérer leur demande de négociations directes avec le pouvoir  pour que cessent leurs violences aveugles. Une façon de dire que le massacre de Gatumba était le résultat d’une suite de non-recevoir par le pouvoir de négocier avec l’ADC-Ikibiri” ( M.Innocent Bano, politologue Rundi )

Le rapport de la Commission chargée de faire la lumière sur les massacres de Gatumba du 18 septembre 2011 a  été déposé mi octobre aux instances judiciaires burundaises. Depuis, le parquet général de la République du Burundi a saisi la juridiction compétente afin de traduire en justice les auteurs et les complices déjà appréhendés.  La traque contre les auteurs et complices non encore appréhendés est encours en conformité avec la loi nationale et différentes conventions que le Burundi a ratifiées.

Le numéro deux du CNDD, organisation politique burundaise, membre de l’ADC Ikibiri,  vient d’être arrêté par la police Rundi. La police s’est rendu chez le secrétaire général du CNDD,M. William Munyembabazi, en vue de lui signifier son  arrestation.

Un spécialiste de la sécurité burundaise, M.Marc Rushishikara,  explique : ”  Depuis  mai 2010, à la suite de l’annonce des résultats  des élections communales, de nombreux partis défaits ont cru qu’ils pouvaient encore jouer les prolongations comme au temps  de la guerre civile sous  la dictature et plus précisément lors des Accords d’Arusha en 2000. Les leaders politiques de l’ADC Ikibiri (organisations politiques rejettant les élections démocratiques de 2010) pensaient qu’ils pouvaient tout remettre en cause,  et que la communauté internationale ouvrirait son portefeuille à nouveau pour financer -un nouveau processus de paix -.   Avec leur alliance malheureuse  ( avec des combattants  FDLR ; des Maï-Maï ;et des déserteurs de l’APR – armées rwandaises-  ennemis du gouvernement rwandais ), les opposants burundais défaits aux urnes en 2010  espèrent  fortement que de nombreux dégâts puissent avoir lieu dans la région des Grands Lacs, en surfant sur  les élections prochaines en RDC Congo. Ces derniers misent sur le fait que de nombreux enjeux géopolitiques  entourent ce dernier scrutin démocratique régionale, espérant de la sorte que les cartes  au Burundi puissent évoluer en leur faveur. Il s’agit d’une de leurs dernières cartes à abattre … “

M. Rushishikara énumère les faits qui condamnent l’ADC Ikibiri (et les associations qui les ont entouré …) : ” Pour rappel,  il y a eu :  – le refus des résultats des communales rendues par la CENI(mai 2010) ;  -les lanceurs de grenades dans un premier temps (juin 2010) ; – la fuite d’Agathon Rwasa (ex président du FNL et  ancien patron du mouvement rebelle FNL-Palipehutu ) aidé par deux anciens présidents du Burundi (juillet 2010); –  la rumeur d’une nouvelle rébellion au Burundi accompagnée du massacre de Rukoko pour tenter d’être crédible (Pas moins de quatorze cadavres de citoyens barundi, certains mutilés)  (septembre 2010) ;  Coup d’Etat en cours (octobre 2010);  Accrochages entre les FARDC (armée congolaise) et  le FNL à Rukoko (Uvira) fait 6 morts (janvier 2011); les combattants FNL ont leur base arrière dans la forêt Rukoko (mars 2011) ; la rumeur d’une nouvelle guerre au Burundi (juin 2011); et le massacre de 36 citoyens Barundi  à Gatumba, à 15 km de Bujumbura, la capitale, non loin de la frontière congolaise par une groupe d’hommes armées  en provenance de Kayobera, dans la réserve de la Rukoko côté Burundi (septembre 2011).”.

Selon ce dernier, il y a une logique claire à travers tous ces faits. M. Rushishikara termine en disant : ” Malheureusement, pour ces derniers, leur campagne en vue de faire peur aux citoyens barundi est entrain de tourner au vinaigre …  Là, se produit alors un très grand dérapage. Dans leurs stratagèmes macabres d’avidité du pouvoir, les citoyens barundi et congolais  deviennent des dégats colatéraux … Et tout s’emballe. Dès lors, ils ne sont plus considérés comme des politiciens mais des terroristes et des criminels … L’Etat Suisse vient d’annoncer qu’elle n’accordera plus de tribune aux perdants des élections de 2010 au Burundi. Apparemment elle n’est plus la seule  …”.

DAM, NY, AGnews, le 28 octobre 2011.

 

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