Partisans du CNDD-FDD en campagne à  Ruyigi.   Photo rnw.nl

Le parti CNDD-FDD, membre majoritaire de la coalition gouvernementale au Burundi, organise son congrès ordinaire à la fin de ce mois. Les Bagumyabanga (nom des militants du CNDD-FDD ) choisiront de nouveaux leaders afin qu'ils modernisent le parti …

Le congrès ordinaire, en toute vraisemblance, aura lieu ce 31 mars 2012 à Bujumbura. Il s'agira d'élire les nouveaux leaders du parti CNDD-FDD dont le président du parti.
Selon le porte-parole du parti CNDD-FDD, M.Onésime NDUWIMANA, la plupart des leaders du parti CNDD-FDD sont en fin de mandat. Le règlement du parti autorise de postuler pour un nouveau mandat.
Les congressistes présents analyseront aussi la situation économique du pays et saisiront l’opportunité pour évaluer les réalisations du parti.

 


enlightened Rappel de quelques faits concernant le parti CNDD-FDD en 2011 :

  • Février 2011, agitation interne au sein du parti CNDD- FDD au pouvoir au Burundi depuis 2005. Le torchon brûle …

  • En mars 2011, la crise interne au CNDD/FDD se poursuit. Encore de nouvelles révélations de l'Hon. Nzobonimpa Manassé sur des détournements … Les membres du CNDD FDD vivant en Europe expriment leur soutien aux organes dirigeants du parti CNDD FDD.

  • Avril 2011, 3 militants du parti CNDD/FDD sont assassinés en périphérie de Bujumbura. Les soupçons sont portés à l'égard de l'ADC Ikibiri, de plus en plus connu comme promoteurs de la violence au Burundi.

  • Mai 2011, le CNDD/FDD organise un congrès extraordinaire le 14 mai à sa nouvelle permanence nationale avec pour objet l'évaluation des réalisations de ce parti depuis 2005.

  • Août 2011, le CNDD/FDD fait un bilan annuel positif et indique qu’il n’y aura pas de négociations de type « ARUSHA » .

  • Septembre 2011, le responsable des jeunes Imbonerakure (CNDD/FDD) dément les informations selon lesquelles ses jeunes s’adonnent à des tueries…

  • Novembre 2011, le comité directeur du parti CNDD-FDD organise une réunion à la permanence nationale de ce parti. Les responsables du parti CNDD-FDD sont satisfaits de leurs réalisations depuis les élections de 2010. Le président du parti l’hon. Jérémie Ngendakumana demande aux militants du parti CNDD-FDD de redoubler d’effort dans la réalisation des travaux de développement communautaires, et dans la sauvegarde de la paix et de la sécurité.


Pour le politologue M. Charles Bizimana : "L' Etat Burundais est impliqué dans le développement. Dès lors, que font les acteurs politiques ?"
Selon M.Bizimana : " les acteurs politiques burundais les plus visibles ne sont que 4 pour cette période : le CNDD/FDD; l'ADC Ikibiri (Frodebu, CNDD nyangoma, le MSD, UPD); le FNL; et l'UPRONA. Il y a une bataille pour le leadership au sein de toutes ces formations politiques …
Quelle est la contribution du CNDD-FDD en termes d'actions réalisées pour la société burundaise ?"
Selon le politologue : " Le CNDD/FDD participent au gouvernement et aux travaux communautaires dans chaque commune du pays. En résumé, les militants CNDD/FDD portent le projet vision 2025 du gouvernement, et pour la plupart, ils ne connaissent pas le projet de société de leur parti.
Il s'agit d'une confusion grave -parti et état – qui est due à sa structure politique -trop centralisée- d'influence ANC ou Parti populaire Chinois. D'où on compare souvent, à tord, le CNDD/FDD à l'ancien parti état. Son travail de proximité avec les citoyens barundi ne plaît pas aux autres formations politiques d'où il y a souvent des représailles violentes.
La structure actuelle du CNDD/FDD, étant trop lourde et trop centralisée, étouffe le débat entre les sympathisants du CNDD/FDD. La conséquence est qu'il est très rare que l'on voit une proposition émanent du CNDD-FDD dans le débat politique nationale du quotidien. On entend rarement des militants CNDD/FDD (experts ou pas) lors de débats politiques …".

M. Bizimana termine: "Comme le CNDD-FDD est un parti de coalition au pouvoir, ses membres doivent être formés à pouvoir dissocier le travail gouvernemental à celui du parti. Cela signifie que les Bagumyabanga  peuvent  critiquer l'action du gouvernement, par exemple :

  • La politique des filtres balisés – initiées par le Ministre de l'Enseignement Supérieur. Seul 1/3 des jeunes Barundi ont réussi leur examen d’Etat. Il s'agit de 6600 sur les 18900 des lauréats ;
  • Ou encore au niveau institutionnel, c'est quoi ces symboles sur lesquels on doit prêter serment ! Le Drapeau de – l'Unité National – du Dictateur Buyoya ou encore le – Drapeau national aux 3 étoiles- du Dictateur Micombero. L'Accord d'Arusha avec ses discriminations ethniques (quota) qui ne veulent rien dire au Burundi à part préserver l'élite des Bahima burundais (les enfants de la Dictature) au pouvoir. Il n'est pas juste que les citoyens burundais ne puissent pas être -égaux- en droit et en devoir face à leur Constitution ;
  •  Pour finir, il n'est pas juste que les victimes du génocide burundais ne puissent pas avoir un jour par an où ils peuvent penser à leurs morts;
  •  etc.

L'autre astuce serait aussi que le CNDD-FDD fasse des partenariats avec toute une série d'organisations civiles à l'instar de la société civile -Uprona- qui se spécialiseraient : en soutien aux consommateurs; Droit de l'Homme; justice transitionnelle; anti-corruption; bonne gouvernance; actions gouvernementales; media; syndicats; ou qui porterait tout simplement à la défense des intérêts des victimes de la dictature des Bahima Burundais (4.5 millions de victimes bahutu Barundi dont des batutsi et des baganwa en 40 ans). De nombreuses victimes n'ont pas encore fait leur deuil faute de trouver les corps des défunts;etc.
De la sorte, le CNDD-FDD pourra – créer l'évènement – et non le subir. Il fera de nombreuses sortis médiatiques, critiquant l'action gouvernementale, grâce aux analyses et constats portées par les structures civiles partenaires. Le CNDD-FDD deviendrait alors une formation politique, avec des propositions et avec une structure politique moderne – adaptée à la régionalisation et à la globalisation, s'appuyant sur le multilatéralisme qui favorise le financement de la société civile et non des partis politiques. Bref, d'une manière indirecte, le financement des organisations civiles partenaires par les bailleurs étrangers assurera la vie du parti".

DAM, NY, AGnews, le 10 mars 2012. 

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