M. Edouard Nduwimana, ministre de l’Intérieur du Burundi Photo iwacu-burundi.org

Comme le commente  M.Jean Jacques MPITABAKANA, chez les confrères de -nyabusorongo.org- :" la plupart des partis politiques burundais sont nés comme des champignons à la veille des négociations de l’Accord d’Arusha pour la Paix et la Réconciliation au Burundi, uniquement dans le but de se faire de l’argent et décrocher des postes politiques. La politique du ventre creux était en vogue à cette époque. Aujourd’hui, le contexte est différent. Le poids d’un parti sur l’échiquier politique burundais se mesure par la taille de la population qui est derrière lui et non pas par le brouhaha médiatique et la terreur.".
Dès le  10 mars 2012, le ministre de l'Intérieur  mettra  fin  à ces partis politiques conçus uniquement pour les intérêts des membres d'une même famille au Burundi …
 
Actuellement au Burundi, il existe  44 partis politiques  pour 8,5 millions d’habitants. 
En avril 2011, l'Assemblée nationale du Burundi avait adopté une loi annonçant qu'un parti devait réunir au moins 1 700 membres fondateurs provenant des 17 provinces et  sur la résidence obligatoire d'un dirigeant de parti. Le 10 septembre 2011, après quelques aménagements (notamment au niveau du nombre de membres … ), la nouvelle loi sur les partis politiques était votée…
Le nombre important de parti politique au Burundi  s'explique parce que pendant la guerre civile et juste après, il était intéressant d'être un parti politique pour espérer bénéficier de postes politiques ou  fonctions étatiques lors des multiples négociations et arrangements … L'autre explication est  que les types des élections burundaises sont exclusivement issus de scrutins  – à la proportionnelle – (usuellement réservés à travers le Monde  à des populations assez lettrées car plus complexes, favorisant les minorités d'exister et la culture de coalition) et non majoritaires. Cela encourage les courants très minoritaires à être présent sur la scène politique.
 
Aujourd'hui le Burundi n'est plus un pays en conflit dont il n'y a plus de négociations interminables. Les autorités burundaises reprochent  à certains partis politiques  de ne possèder vraiement  aucune audience au sein de la population burundaise. Pour cause, aux dernières élections de 2010, nombreux étaient sous le cap des 0,00% …  Il y a quelques mois  le Ministre de l'Intérieur a adressé une correspondance aux Présidents des partis politiques agréés au Burundi leur demandant de se conformer aux prescrits de la nouvelle Loi du 10 septembre 2011. Les partis politiques du Burundi doivent envoyer leurs dossiers complets d’ici le 10 mars 2012, dont une liste de 20 membres fondateurs par province (17 provinces au pays, un minimum de 20 membres  fois 17 soit  une représentativité de 340 individus.) parmi lesquels 10 doivent être des résidents permanents (prouver qu’ils vivent au Burundi).  Il faut rappeler qu'actuellement  on exige seulement 6 personnes par provinces (soit un minimum de 102 membres par parti).  Le Ministre a également insisté sur l'importance de garantir le caractère national en tenant compte des diverses composantes minoritaires, ethniques,et du genre de la population burundaise.
 
Certains partis – dites de l'opposition burundaise -,  mais vraiment très minoritaire au niveau de leur représentativité nationale (c'est à dire tournant sur  20 personnes ou quelques membres d'une même parenté, famille ou  fratri), se sentant visé par la loi du 10 septembre 2001,  voient  une volonté  étatique de les supprimer. Fin janvier, le ministre Edouard Nduwimana a tenu à lever tous les quiproquo concernant cette loi lors d'une conférence de presse. Il a insisté sur le fait que  les partis politiques -dites de l'opposition- dont leurs dirigeants sont en exil, ne sont pas visés par cette loi, en réitèrant  par conséquent son appel aux dirigeants politiques en exil à regagner le pays afin de préparer les élections de 2015.
Le Président de l’Assemblée Nationale du Burundi, l'Hon.Pie Ntavyohanyuma, au palais des congrès de Kigobe, ouvrant les travaux de la session parlementaire ordinaire de février 2012, annonçait que les députés se pencheraient urgemment sur le projet de loi portant statut de l’opposition politique au Burundi. En ce moment, tous les partis peuvent se disent  membres de l'opposition ou pas selon leur bon vouloir. Pour le Président de l’Assemblée nationale, (grâce à sa clareté) cette loi sur le statut de l’opposition au Burundi facilitera désormais le dialogue politique au Burundi. C'est un dialogue, selon lui,  qui doit se faire dans des cadres légaux, en excluant toutes les formes de violences … Une allusion faite à certains formations politiques, ayant perdu les élections en 2010, et qui se sont lancée  soit à mettre en place -des luttes armées- pour pousser à un retour à des négociations interminables ou à promotionner des actes terroristes.
 
Le ministre de l’intérieur, M. Edouard Nduwimana, a présidé  vendredi  une réunion à l’intention de tous les partis politiques reconnus légalement au Burundi. Il  s'agissait de faire le point  sur la mise en application de la nouvelle loi régissant les partis politiques au Burundi.  La date du 10 mars arrive à grands pas. M. Edouard Nduwimana, prévient : "Ceux qui vont refuser de se conformer à la loi, le ministère va lui aussi refuser de prendre acte de toutes les mesures que prendront ces partis politiques".
 
DAM, NY, AGnews, le 4 mars 2012. 
 
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