Eveques-burundais-Pape-Francois_1La question du 3ème mandat du Président du Burundi est perçue, par l’Eglise Catholique, comme un enjeu stratégique très important. Il s’agit de barrer la route par’une guerre déclarée contre l’avancé des évangélistes Protestants au Burundi  

A Bujumbura, ce dimanche 8 mars 2015,  à  la messe de la paroisse Regina Pacis de Kinindo, le prêtre a lu l’intégralité de la lettre pastorale des évêques catholiques du Burundi qui se sont prononcés pendant la semaine pour une alternance politique dans le pays.
A travers cette lettre,  les évêques catholiques se prononcent clairement contre une nouvelle candidature du très populaire président africain du Burundi, S.E. Nkurunziza Pierre. Voici un extrait de la dite lettre:  “La constitution qui nous vient des accords d’Arusha dispose qu’on ne peut pas dépasser deux mandats de cinq ans chacun à la tête du pays. Nous allons prier pendant neuf jours pour une alternance pacifique à la tête de l’Etat”.  Ainsi, dans toutes les églises du Burundi, à la messe de ce dimanche, les prêtres ont été forcés de lire cette lettre…

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Pourtant cette considération précise de l’Église catholique est totalement fausse car tous les experts constitutionnalistes disent le contraire. C’est à dire que rien n’empêche, institutionnellement, le Président du Burundi de se présenter une 3ème fois à la candidature de la Présidence du Burundi [ Éligibilité de l’actuel Président de la République du Burundi aux élections présidentielles de 2015: une analyse juridique. Stef Vandeginste  – http://buja.mondoblog.org/files/2014/11/Eligibilite-President-Burundi.pdf ].
Cette attaque de front, vis à vis du Président du Burundi et de sa formation politique CNDD-FDD, accusés à tord indirectement d’être des tricheurs, en utilisant comme argumentaire un mensonge ( une analyse fausse de la Loi burundaise- La Constitution ) est un geste périlleux pour l’Église Catholique. Surtout dans un pays, où, aujourd’hui  institutionnellement,  il y a séparation de l’Église et de l’Etat.
Depuis de  nombreuses années, au Burundi, l’Église catholique est connue pour être proche de l’UPRONA (ex-parti unique sous la Dictature des Bahima burundais) et du FRODEBU. Ces dernières années, avec l’avènement de S.E. Nkurunziza Pierre au pouvoir, ce sont les Protestants qui ont pris le contrôle de l’État Burundais, et plus exactement, les évangélistes – Born again- américains.  Un  3ème mandat de S.E. Nkurunziza Pierre signifierait une poursuite en enfer pour l’Eglise catholique du Burundi qui a perdu  ces dernières années plus d’1 million de ses ouailles, convertis au protestantisme. L’Église Catholique du Burundi vient de signer son entrée dans la campagne électorale devant amener les Burundais aux 3èmes élections démocratiques successives depuis 2005.

La semaine de prière et d’action de grâce par la famille présidentielle a débuté à Buye (Photo presidence.bi )
La semaine de prière et d’action de grâce par la famille présidentielle a débuté à Buye (Photo presidence.bi )

Le Burundi était autrefois un vieux Royaume millénaire africain -Ingoma Y’Uburundi- [ http://www.burundi-agnews.org/histoire_du_burundi.htm ], qui était toujours dirigée de manière bicéphale. Il y avait le Mwami, le Roi (  Le chef de l’Etat ) et, le Muhanuzi ( Le Chef Spirituel), issue d’une dynastie de prophètes Barundi ( des héritiers de Kiranga ou Ryangombe), qui était là, entre autres, pour appeler à vénérer  le Dieu Unique ( Monothéisme). Il s’agit  très certainement d’un héritage africain partagé  remontant à 3000 avant JC au Royaume de KEMET ( nom ancien de l’Egypte actuel). Ainsi, cet héritage spirituel institutionnalisé fait que chez les Barundi, il est très difficile de séparer le religieux de la vie politique…

DAM, NY, AGNEWS, le dimanche 8 mars 2015

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