M. Philippe NZOBONARIBA   Le Secrétaire Général du Gouvernement et porte parole du Gouvernement  /  Photo iwacu-burundi.orgAprès le  rapport sorti par l’Organisation Human Rights Watch HRW intitulé : « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras », le Gouvernement du Burundi vient de sortir, un communiqué où il condamne ce rapport, qui, pour lui, est une déclaration véritable de guerre au peuple du Burundi. 
Lorsque un pays est riche, la nuissance portée à son image peut être réajusté grâce à une bonne compagne médiatiue de contre-attaques argumentées. Le Burundi dénonce cette attaque gratuite de cette ONG à son encontre …  
Selon Philippe NZOBONARIBA, Secrétaire général et Porte-parole du Gouvernement, le Ministre de l’Intérieur avait demandé à Human Right Watch de revoir son rapport néanmoins Human Right Watch a aussitôt publié ledit rapport qui en rajoute aux précédents considérés comme des provocations.
 
Voici le Communiqué intégrale du Gouvernement du Burundi :
 

 

COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT SUR LE RECENT RAPPORT DE HUMAN RIGHTS WATCH DU 02 MAI 2012

 
1. L’Organisation de défense des droits de l’Homme « Human Rights Watch » vient de sortir ce mercredi 02 mai 2012 un rapport intitulé « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras : L’escalade de la violence au Burundi ». Il s’agit d’un troisième rapport sorti depuis le 14 mai 2010.
 
2. Pour rappel, cette Organisation avait sorti un rapport en date du 14 mai 2010 qui accusait le Gouvernement du Burundi, la Police et les autorités judiciaires en particulier de ne rien faire pour prévenir et réprimer les violences électorales qu’elle attribuait au parti au pouvoir.
 
3. Ces accusations étaient publiées à la veille du premier scrutin des élections portant sur les Communales, et dont la campagne tendait vers la fin alors que tous les observateurs, en provenance de plusieurs horizons, reconnaissaient le climat apaisé et se félicitaient pour le travail accompli par les forces de sécurité et l’administration pour le bon déroulement de la campagne.
 
4. Solidaire avec les partis de l’opposition qui se voyaient déjà perdants dans ces élections, l’ONG Human Right Watch préparait le terrain à ces partis pour les élections qui allaient suivre, une stratégie mise en place pour saboter et faire échouer le reste du processus électoral.
 
5. Heureusement que la stratégie a été démasquée à temps, et malgré des actes de provocation, des actes de violence et d’intimidation de la part de certains leaders de partis en perte de vitesse, et ce sous la complicité de l’ONG Human Right Watch dont le représentant a dû être expulsé par le Gouvernement pour protéger le bon déroulement des scrutins, les élections se sont poursuivies malgré le retrait de la course de quelques partis politiques.
 
6. Le 23 novembre 2010, au lendemain de la mise en place des institutions issues des élections, cette même ONG a sorti un autre rapport sur la situation des droits de l’homme au Burundi intitulé « Des portes qui se ferment ? Réduction de l’espace démocratique au Burundi ». Ce rapport parlait de « violations massives des droits de l’homme » qui ont été commises depuis le rejet des résultats des élections communales de 2010. Le rapport parlait des « arrestations arbitraires et abusives des militants de l’opposition par le pouvoir, des arrestations ciblées des journalistes et des activistes de la société civile ». Ce rapport attribuait également au Gouvernement la tenue d’un congrès par les dirigeants du parti FNL et qui avait comme objectif de remplacer monsieur Rwasa Agathon qui venait de disparaitre sans laisser de trace et que l’objectif était d’affaiblir le parti. Cette organisation demandait au gouvernement du Burundi de garantir un espace de liberté à l’opposition politique, à la société civile et aux média.
 
7. Encore une fois, il s’agissait d’une démarche pour cette ONG de ternir l’image du Burundi et à travers ses agents sur place notamment les partis politiques de l’opposition, certaines associations de la société civile ainsi que certains médias locaux, qui en réalité sont les véritables rédacteurs des rapports sur lesquels l’ONG Human Right Watch ne fait qu’apposer sa signature comme couverture. Cela se vérifie par la régularité de l’apparition des mêmes cibles au niveau des institutions de l’Etat ainsi que des personnalités qu’on retrouve dans tous les rapports accablants sur le Burundi, rédigés par ces associations et publiés par Human Right Watch.
 
8. L’objectif est de déformer l’image du Burundi, par la manipulation, le mensonge, la déformation des faits, parce que les auteurs de ces rapports sont persuadés que l’usage de la force qui était la première option n’est plus possible actuellement au Burundi.
 
Les thèmes sensibles aux yeux de la Communauté internationale, comme les Droits de l’Homme, la corruption, la Bonne Gouvernance, la Justice sont devenus des terrains convoités comme fonds de commerce pour s’attirer la sympathie des bailleurs et disqualifier les adversaires politiques qu’on ose pas affronter sur la voie démocratique. Et voila le piège dans lequel l’ONG Human Right Watch est tombé (au cas où il ne l’aurait pas fait délibérément).
 
9. La stratégie avait pour but d’amener les partenaires du Burundi à prendre des décisions financières qui ne feraient que pénaliser tout un peuple, avec l’espoir de voir celui-ci à long terme se désolidariser de ses propres représentants. Une façon de combattre la démocratie par des instruments de la démocratie elle-même, en l’occurrence les droits humains.
 
10. Alors que les rapports précédents étaient perçus par le Gouvernement du Burundi comme de simples signes de provocation, celui qui vient de sortir ce mercredi 02 mai 2012, intitulé « tu n’auras pas la paix tant que tu vivras. l’escalade de la violence au Burundi », de part son intitulé, constitue une véritable déclaration de guerre au peuple burundais, condamné selon l’ONG, à disparaître s’il persiste à vivre avec les dirigeants qu’il a choisis lors des dernières élections.
 
En tout cas le message est clair, c’est que dans ce cas les Burundais n’auront jamais la paix, et il s’agit d’une dangereuse prophétie qu’il faut prendre au sérieux surtout lorsqu’il provient d’une Organisation de renommée internationale comme Human Right Watch.
 
11. Et pourtant, par la lettre du Ministre de l’Intérieur adressée à la représentante de l’organisation, le Gouvernement du Burundi avait souhaité que cette ONG sursoie à la présentation de ce rapport juste le temps de discuter de son contenu et de ses conclusions et de se convenir d’une autre date. Au mépris de cette demande de la part du Ministre, l’ONG s’est précipitée à publier le rapport, un signe évident de dénigrement à l’endroit du Gouvernement, et qui l’a toujours caractérisé depuis le début, ce qui confirme l’évolution de l’attitude de l’ONG de la simple provocation vers la confrontation. Pourtant cela n’a jamais été dans les objectifs de Human Right Watch dans aucun autre pays du monde où l’organisation est présente, à part au Burundi à qui il a réservé un traitement spécial.
 
Ainsi, avec cette attitude de dénigrement et de mépris répétés envers les institutions légitimes de l’Etat, le Gouvernement du Burundi estime que l’Organisation Human Right Watch s’est disqualifiée comme partenaire fiable et que ses rapports n’engageront désormais que l’ONG ainsi que ses sous traitants locaux ou résidant à l’étranger.
 
12. Le Peuple Burundais ne peut pas payer cher le choix qu’il a fait en se dotant des institutions démocratiquement élues, et ce avec le concours de la Communauté Internationale, qui par ailleurs a supervisé les élections qu’elle a reconnues comme libres et apaisées.
 
13. Le recours à la violence est l’œuvre de certains de ceux qui n’ont pas apprécié ce choix exprimé par le Peuple Burundais. Les signes de la violence se sont manifestés déjà à la veille des élections, et l’ONG Human Right Watch était présente. Au lieu de garder sa neutralité ou de calmer le jeu, l’Organisation se rangea du côté des groupes qui combattaient le processus jusqu’à recourir à la violence. Et lorsque le Gouvernement fut obligé d’expulser le représentant de l’ONG à cause de la menace qu’il constituait sur le climat électoral, toute la logistique et matériel fut laissé à ces groupes, et qui s’en serviront par après lors de la tentative de s’opposer à la poursuite du processus électoral après que ces partis se soient retirés de la course.
 
14. Les rapports produits par Human Right Watch sur le Burundi sont l’œuvre de ces alliés de longue date. La plupart des victimes présentés relèvent de la manipulation politique parce il s’agit d’un amalgame savamment entretenu entre les victimes de règlement de compte à caractère familial, foncier, politique, bavures policière, et autres ; et chaque décès reçoit automatiquement la connotation politique, rapidement propagé par une machine mise en place par certaines ONG qui par la suite s’approprient la paternité des recherches qu’ils n’ont jamais effectuées, et c’est le cas du présent rapport en question.
 
15. Ainsi, le Gouvernement du Burundi rejette et condamne un rapport rédigé par des sous traitants locaux composés pour la plupart de politiciens en mal de programmes ou d’arguments à présenter, de certaines associations de la société civile qui n’ont jamais cessé d’afficher ouvertement leur hostilité envers les institutions issues des élections.
 
16. Le Gouvernement condamne un rapport aussi négatif, sorti délibérément au moment où le Burundi est auréolé par la Communauté internationale en lui décernant des prix de premier classement dans différents domaines.
 
17. Ce rapport est à condamner d’autant plus que ses auteurs ont tenu à le publier malgré la demande du Ministre de l’Intérieur de surseoir à sa publication, et ce juste au lendemain où le Chef de l’Etat venait d’obtenir la première place au classement des Présidents africains appréciés par leurs populations.
 
18. Le Gouvernement condamne un rapport sorti à deux mois exactement de la célébration avec pompe de la cinquantenaire de l’indépendance, où les Burundais se préparent à présenter avec fierté les réalisations menées sous la présidence des institutions dont elle s’est démocratiquement dotée : Une façon de vouloir saboter un grand événement comme l’ONG tenta de le faire heureusement sans succès lors des élections de mai 2010.
 
19. Enfin, le Gouvernement condamne un rapport qui dénigre les Forces de sécurité burundaises au moment où toute la Communauté internationale reconnaît leur professionnalisme et les félicite pour la qualité de leurs prestations dans leur mission de maintien de la paix à travers le monde, en Somalie, au Tchad, en Côte d’Ivoire, au Soudan, en Haïti et ailleurs. Il convient de rappeler qu’il ne s’agit pas du premier dénigrement puisque, à la veille des élections de mai 2010, Human Right Watch traitait les forces de sécurité burundaises d’incapables d’assurer la protection des élections, et même d’être responsables de l’insécurité qui pesait sur les scrutins.
 
20. Aussi, le Gouvernement du Burundi demande à l’organisation Human Rights Watch de mettre fin à son acharnement contre un peuple occupé à sa réconciliation et à la reconstruction de son pays meurtri par plusieurs décennies de conflits sanglants. Il lui demande de renouer avec sa vocation humaine et laisser en paix un peuple qui n’aspire qu’à la paix, et ne veut que la paix.
 
21. A la Communauté internationale, le Gouvernement voudrait rassurer qu’il n’y a pas d’escalade de la violence au Burundi, ni politique ni d’une autre nature. La paix règne sur tout le territoire national, et si des cas de bavures ou de criminalité isolés se présentent comme partout dans le monde, ils sont sévèrement sanctionnés, la police travaille jour et nuit, la justice fonctionne comme il faut et les cas de banditisme qui s’étaient manifestés au lendemain des élections ont été maîtrisés, et les résidus de ces groupes se sont dispersés à l’est de la République Démocratique du Congo, où de temps en temps ils se font tristement parler d’eux.
 
22. Le Gouvernement présente à la Communauté internationale ses remerciements pour ses efforts en faveur de la consolidation de la paix, de la sécurité et de la démocratie au Burundi. Il lui demande également de suivre de près la situation qui évolue de façon très satisfaisante au Burundi et qu’elle ne soit pas induite en erreur par certaines organisations qui n’ont d’autres buts que de saboter les efforts du Gouvernement dans la consolidation de la paix, et de s’assurer encore une fois que les financements accordés aux associations de la société civile dans le cadre de leur promotion ne soient détournés au profit des ambitions contraires à la cause de la Paix, de la Démocratie et des Droits de l’Homme à laquelle ils étaient initialement destinés.
 
23. Aux associations de la société civile, le Gouvernement reconnait et soutient leurs efforts dans la consolidation de la paix. Toutefois, il appelle ces organisations au sens de responsabilité et les invite à éviter toute récupération ou solidarité négative envers certaines d’entre elles qui cherchent à ternir l’image de leur pays et risquent ainsi de compromettre leur noble mission.
 
24. Aux professionnels des médias, le Gouvernement salue leur contribution dans la reconstruction du tissu social et de développement durable du Burundi, et reste prêt à les soutenir. Néanmoins il les appelle à faire preuve de professionnalisme et de garder à cœur que l’intérêt national et l’image de leur pays priment sur tout autre intérêt personnel.
 
25. Enfin, au peuple burundais, le Gouvernement l’invite à rester serein, à s’atteler au travail pour pallier à la pauvreté, et à ne pas se laisser distraire par ceux qui n’ont d’autres rêves que de voir le Burundi retomber dans les affres du passé. Le Gouvernement tranquillise le peuple burundais. La prophétie de l’Organisation Human Right Watch, « Tu n’auras pas la paix tant que tu vivras » n’aura pas lieu, car, la paix est là, elle est venue de loin et après de nombreux sacrifices ; le Gouvernement en est conscient et fera tout pour la préserver. Ainsi pour le Gouvernement, le message au peuple burundais est clair : « Non seulement tu vivras, mais tu vivras dans la paix ».
 
Bujumbura, le 4 mai 2012.-
 
Le Secrétaire Général du Gouvernement et porte parole du Gouvernement
 
Philippe NZOBONARIBA.
 

 

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